Résumé et analyse critique du livre: La retraite des baby-boomers, de Jean Carette 1994
Commentaire d'oeuvre : Résumé et analyse critique du livre: La retraite des baby-boomers, de Jean Carette 1994. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anesidora22 • 22 Mars 2019 • Commentaire d'oeuvre • 2 789 Mots (12 Pages) • 844 Vues
Résumé et analyse critique
du livre
La retraite des baby-boomers
Jean Carette
1994
Résumé
L’auteur de ce manifeste nous offre un portrait futur de la société québécoise pour la cohorte des baby-boomers. Le nouveau pouvoir de l’information et les nouveaux médias occupent une place centrale dans cet ouvrage. Les nouvelles technologies, comme la robotisation et les formes d’Intelligence Artificielle, font en sorte que la main d’œuvre humaine devient très réduite. Nous sommes à l’étape où notre société est en transformation, car ces nouvelles technologies, ces machines performantes, augmentent le rythme de travail à un niveau élevé, ce qui accélère l’expulsion des personnes âgées.
Il nous dresse un profil sociodémographique bref et concis. Le nombre actuel de personnes âgées de 65 ans est dix fois plus important qu’il y a un siècle, soit 78 000 en 1981 et 800 000 en 1991. L’espérance de vie augmente et la longévité devient de plus en plus accessible. Nous avons un mode de vie plus sain, la prévention est plus rapide, le dépistage est plus facile et il y a sans cesse de nouveaux traitements contre les maladies. Par contre, les coûts de la santé sont exorbitants, et selon la prédiction des économistes, cette situation est alarmante. Ce n’est pas seulement qu’au Québec, c’est globalisé : il faut donc renouveler le contrat social. Le désordre est d’ordre mondial, autant au niveau écologique, économique, politique.
Le travail offre un capital économique, un capital relationnel et un statut social. Il y a eu depuis le début du XXe siècle énormément de changements dans la fonction du travail. Avant, le travail était synonyme de survie dans un monde de précarité, il était aussi le centre de l’existence. Considérés comme trop vieux pour le travail versus trop jeunes pour la retraite, ils se doivent donc de redéfinir leur statut social. Avant et même encore un peu aujourd’hui, la situation des femmes en ce qui concerne la retraite est plus frêle, car elles dépendent de leur mari. Même si plus de gens travaillent, incluant la nouvelle place qu’occupent les femmes sur le marché, les gens travaillent moins en général. Cela implique plus de temps à gérer pour soi, donc l’augmentation de temps pour les loisirs et surtout une consommation à profusion. La génération des baby-boomers est pauvre, mais ils sont moins pauvres que leurs parents. En effet, ils peuvent profiter de trois paliers de soutiens, comme les programmes fédéraux tels la Pension de Sécurité de la Vieillesse, le Supplément de Revenu Garanti et selon la province, une allocation au conjoint. Au niveau provincial, le Régime de Rentes du Québec et pour certains chanceux, une pension au privé. Un homme sur deux en profite et une femme sur trois, mais ils sont tout de même généralement sous le seuil de la pauvreté.
Il y a certes plus de vieux, mais il y a aussi moins de cotisants. Le système sera, dans un avenir rapproché, incapable d’assurer un revenu adéquat : en effet, l’écart entre les travailleurs et les retraités pour le salaire est de 52 %. L’auteur suggère quelques possibilités afin d’améliorer le système de distribution des pensions, par exemple la réforme de la RRQ, entre autres augmenter de 25 % à 50 % le rapport au salaire et ainsi intégrer les femmes dans le régime. Il propose aussi d’accroître le ratio de la richesse produite du Canada au financement des prestations de retraite et de structurer le système en fonction de la productivité au lieu de la cotisation. Ce qui est clair du moins, c’est qu’un statu quo n’est plus satisfaisant.
« La situation future des aînées dépendra de la dynamique globale de la société québécoise dans son effort constant pour orienter son action de transformation d’elle-même. »
Les baby-boomers sont de la génération de l’après-guerre, ils ont donc grandi dans un climat de guerre latente dans leurs enfances, dans un climat d’insécurité. Ils ont été témoins de plusieurs régimes, ils ont bravé de nombreuses inégalités, comme le début de l’émancipation des femmes, le changement dans la famille, la séparation de l’état et de la religion, le passage de la vie rurale vers celle urbanisée. Cette cohorte est beaucoup plus éduquée et ayant eu une plus grande accessibilité aux études supérieures, elle porte en elle de grandes richesses culturelles, d’où la création de nouveaux besoins. Le travail étant pour eux synonyme d’identité sociale, ils trouvent donc plusieurs alternatives au travail, comme le bénévolat par exemple. La retraite égale-t-elle mort sociale? Cette génération qui grandit dans l’optique de richesse quasi inépuisable a joui d’un environnement vierge, presque « intact », mais leur patrimoine écologique est malheureusement très appauvri. Ils ont un souci d’une qualité de vie plus qu’un niveau de vie. Une importante baisse de la fécondité en découle ainsi qu’un taux très important d’immigration. Même s’il y a coexistence de quatre, parfois même cinq générations, le lien intergénérationnel est très faible et selon l’auteur, cet aspect est à considérer, car il accroit l’isolement.
La santé et son entretien est le défi du 21e siècle. Selon M. Carette, c’est un double défi : il faut payer pour des négligences passées et du même fait investir pour l’avenir! L’accroissement des octogénaires, nonagénaires et centenaires augmente exponentiellement la demande auprès du réseau de la santé. L’espérance de vie augmente certes, mais le niveau de santé stagne, en partie à cause de maladies reliées au stress. Les personnes âgées sont souvent désignées comme étant le bouc émissaire, « Ça coûte cher! » disent nos fonctionnaires. Mais les personnes âgées sont quand même trop nombreuses dans le budget de santé. Les solutions proposées par l’auteur sont les suivantes : offrir un soutien participatif de la famille et du réseau éducationnel, l’implantation de divers programmes de prévention et de dépistage, la mise en place de programmes de maintien à domicile (car il y a trop d’institutionnalisation) et finalement développer la recherche à propos des maladies chroniques et dégénératives.
L’industrialisation et la réorganisation du travail provoquent l’expulsion massive des vieux. Est-ce une « myopie politique », une « apathie
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