Internet et socialisation

« Parce qu’ils se font une spécialité d’étudier leurs contemporains, les sociologues n’ont pu faire autrement que de s’intéresser à Internet. Que leurs études portent sur la famille, la politique, l’économie, les médias, les migrations et même la religion, ils ont dû tenir compte du rôle croissant d’internet dans la façon dont les individus se conduisent les uns avec les autres. » (Sociologie d’internet, d’Éric Dagiral, Jean-Samuel Beuscart et Sylvain Parasie). Internet ne se laisse pas facilement définir. Il peut s’agir d’un point de vue technique, d’un ensemble d’infrastructures permettant l’échange d’informations entre des ordinateurs qu’il s’agisse d’ordinateurs personnels, de téléphones, de tablettes ou tout autre machine connectée. Internet peut être aussi définit comme un ensemble de pratiques (de communication interpersonnelle, médiatiques, culturelles et de loisirs…). Ces pratiques participent à la construction des identités sociales comme le fait la socialisation qui désigne le processus par lequel les individus sont intégrés dans une société donnée en intériorisant les normes et les valeurs. On peut alors se demander dans quelle mesure, Internet permettant la connaissance et le secret contribue à la socialisation. Après avoir défini les caractéristiques de la socialisation par Internet, nous analyserons la nouvelle forme de contrôle social que constitue internet et la création originale du lien social à travers la connaissance et le secret.

1. Internet : outil de socialisation.

Pour certains agents, la socialisation est un but en soi, c’est typiquement le cas de l’école pour qui il s’agit d’un but explicite, même s’il n’est pas unique. D’autres institutions participent à la socialisation sans que ce soit leur objectif comme par exemple les médias.

1. Une construction particulière des identités sociales.

La socialisation est un processus de construction des identités sociales dans et par l’interaction ou la communication avec les autres. Mead a beaucoup observé les enfants et va développer une théorie selon laquelle la socialisation est un processus par lequel l’enfant prend les rôles et les attitudes des autres. Si nous suivons Mead, nous pouvons croire que la socialisation ne concerne que l’enfance. La socialisation primaire se joue dans l’enfance tandis que la socialisation secondaire est la socialisation ultérieure. La socialisation ne s’arrête donc pas avec l’enfance. La socialisation secondaire inscrit un individu déjà socialisé dans de nouveaux mondes sociaux ou dans de nouveaux contextes sociaux où il va devoir justement s’ajuster en intégrant de nouvelles normes et valeurs. (Source : CM). L'anniversaire et plus particulièrement le rituel du cadeau permet à l'enfant d'apprendre à recevoir et à offrir, à travers l'offre du cadeau, on observe un apprentissage de la mise en œuvre du lien social. (Source : TD sur la socialisation, texte de Régine Sirota, Les copain d’abord...). L’anniversaire participe à la socialisation primaire, internet, lui permet l’intégration de nouvelles normes et valeurs mais agit aussi au niveau de la socialisation primaire.

Le Web social fait référence à une vision d'Internet considéré comme un espace de socialisation, un lieu dont l'une de ses fonctions principales est de faire interagir les utilisateurs entre eux afin d'assurer une production continuelle de contenu, et non plus uniquement la distribution de documents. Il est considéré comme un aspect très important du Web 2.0. En particulier, il est associé à différents systèmes sociaux tels que le réseautage social, les blogs ou les wikis. Le web social a changé la manière dont les individus peuvent partager des informations personnelles, se rencontrer, faire leurs courses ou rechercher du travail. On partage désormais ses préférences, ses opinions et ses activités avec des groupes d'amis que l'on n'aurait parfois jamais rencontrés sans le web social. Un bon nombre de sites utilisent l'interaction sociale en ligne en vue d'une interaction dans la vie réelle. Des relations interindividuelles sont formées via Internet et peuvent devenir plus personnelles qu'à travers les autres formes de communication. (source : Wikipédia)

Ainsi, « les pratiques de l’internet contribuent à l’adhésion des préadolescents à une communauté de pairs. »   (Document 3 : extrait de Céline Mettons). Mais internet peut aussi entrer en concurrence avec les autres agents de socialisation.

1. Concurrent des autres agents de socialisation.

La socialisation fait toujours intervenir un certain nombre d’agents et d’instances : la famille, l’école, les pairs, les médias, le milieu de travail…  L’Instance principale de socialisation : la famille. Au sein de cette dernière l’enfant intériorise les rôles sociaux, les conduites qui sont inhérentes (liées)  à son monde social. L’enfant est confronté à des usages, des manières de faire, plus ou moins éloignés des usages de sa famille avec l’instance qu’est l’école. C’est au sein du groupe de pairs que l’enfant apprend les exigences et règles sociales. Au sein du milieu de travail, il ne s’agit pas seulement d’apprendre des compétences mais de devoir intégrer des manières de faire, de se comporter, et développer un langage spécifique : un univers de connaissances, une culture spécifiques à ce milieu professionnel. (Source : CM)

On distingue parmi les agents de socialisation les groupes d’âge homogènes et hétérogènes. La socialisation se fait parfois entre « pairs » (entre copains, entre élèves, entre frères…) et parfois par transmission ou exemplarité d’une génération vers une autre (parents/enfants, maîtres/élèves…). Ces différents agents de socialisation peuvent entrer en concurrence, voire en contradiction lorsque les valeurs et normes qu’ils privilégient sont différentes et encore plus si elles s’opposent. Il arrive que les modèles valorisés par les médias divergent de ceux que visent à transmettre l’école ou la famille. Ainsi internet en tant que média et nouvelle technologie tend à entrer en concurrence avec les autres instances de socialisation et à inculquer des valeurs et normes qui différent.

« Dans ce contexte, les nouveaux outils de communication permettent d’engager des relations individuelles tout en restant affilié à son groupe, et en cela, de se construire comme un individu autonome et singulier. »   (Document 3 : extrait de Céline Mettons).

1. Une nouvelle forme du contrôle sociale.

Le contrôle social permet de réguler les comportements des individus en les confrontant aux normes et valeurs en vigueur dans la société. Le mécanisme du contrôle social repose sur des sanctions, positives ou négatives, et peut être exercé par différentes instances. Il peut toutefois se révéler insuffisant ou inefficace, ce qui peut conduire à des comportements de déviance, voire de délinquance. (Source : Cartable)

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