Emile Durkheim ou l’ « invention » de la sociologie en France
Cours : Emile Durkheim ou l’ « invention » de la sociologie en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar basilem • 28 Janvier 2019 • Cours • 3 893 Mots (16 Pages) • 1 254 Vues
3 grands piliers de la sociologie :
- L’école Française de sociologie (fin 19ème début 20ème) : Autour de Durkheim. Sociologie centré sur les statistiques, sociologie scientifique. Cette école va se prolonger par l’école Française de l’ethnologie (étude de sociétés non industrialisées, science des peuples).
- La sociologie Allemande : Autour de Max Weber notamment. Sociologie qui se construit autour de l’histoire et de la philosophie. Démarche plus centrée sur l’observation et l’étude.
- La sociologie Américaine : L’école de Chicago (née à l’université de Chicago) qui vise à étudier les société et les individus, les différents phénomènes sociaux. Peu de statistique, sociologie de terrain, d’observation.
Ces 3 courants de pensées qui vont alimenter la sociologie actuelle.
Durkheim est un des père fondateur de la sociologie. Il a pour objectif de créer une nouvelle discipline (la sociologie) et prouver que cette discipline peut être scientifique, il voulait valoriser la science, la mettre en avant.
I) Une démarche sociologique : partir de la société
D’après lui i faut étudier la société comme un tout. Partir du global pour comprendre les individus. C’est les bases du courant Holiste (qui s’oppose au courant individualiste).
1) Biographie rapide d’Emile Durkheim
Né en 1858 et mort en 1917. C’est une figure typique de la III ème République Française : Il va être le pur produit de l’école Française. Issue d’une famille juive, il était censé devenir rabbin. Il va finalement opté pour les études laïque et va entrer dans l’école normale supérieur (grande école) en philosophie. Il passe l’agrégation de philosophie et s’intéresse peu a peu à des choses plus concrètes que la philosophie. Il va faire une thèse sur les transformations du travail lié à l’industrialisation.
Suite à cette thèse il obtient un poste en tant que professeur à la Sorbonne. Il forme les futurs enseignants. Il va associer la sociologie à la pédagogie. C’est un intellectuel engagé (dans l’affaire Dreyfus notamment), de gauche, très républicain. C’est dans ce contexte qu’il va essayer de mieux comprendre la société qui l’entoure.
Cette période (fin 19eme début 20eme) est une période de changement sociale très intense : Industrialisation de la France, urbanisation, développement du salariat, de nouvelles idéologies naissent (le socialisme, le communisme …), période de développement économique (naissance du capitalisme).
A cette époque, on se pose de nombreuses questions dont : Quels liens entre l’individu et la société ?
Oeuvres Principales : « De la Division du travail social »(1893)
« Les règles de la méthode sociologie » (1895)
« Le suicide » (1897)
Il avait pour projet d’institutionnaliser la sociologie. Il voulait créer une nouvelle discipline et la faire reconnaitre. Il voulait la faire reconnaitre à travers l’institution.
Quel va être sa méthode ? Son champs d’action ?
2) L’objet de la sociologie : Le fait social
Pour lui la sociologie étudie les fait sociaux. Qu’est ce qu’un fait social ? Pour lui, les faits sociaux sont des faits humains qui ne sont ni des faits naturels (ce n’est pas de la biologie) ni des faits individuels (ce n’est pas de la psychologie). Exemple : La façon de s’habiller, la religion, la mode.
La sociologie est donc une discipline autonome qui a un objet propre.
Qu’est ce qui caractérise un fait social ? 3 dimensions : Extérieur, Contraignant (coercitif), Régulier.
- Extérieur : Le fait social existe en dehors des conscience individuel. C’est quelque chose qui dépasse les individus. Sa pré-existe à l’individu et sa lui survit. C’est des faits lié a un collectif. D’après lui la religion est un fait social par exemple. Ou même la mode, ce n’est pas l’habitude d’une seule personne. C’est ce qui va se manifester sous forme de règles, de codes qui oriente l’action des individus.
- La contrainte : Les faits sociaux exercent une contrainte sur les individus. Ils sont coercitifs mais pas forcément opposés à la liberté. Cette contrainte peut être explicite auquel cas elle se manifeste par des sanctions (+ ou - importante). Celles-ci peuvent être très fortes du type pénal mais aussi social comme le prestige ou l’estime ou encore l’intégration, l’exclusion. Par exemple, le langage est un fait social car il exerce une contrainte : celui qui ne possède pas le langage est exclu de la société.
La contrainte peut également être inconsciente ou imperceptible : la contrainte existe, elle émane de la société mais elle n’est pas perçue par les individus et pèse néanmoins sur leurs destins.
Exemple : la réussite scolaire des filles est plus évidente mais elles seront défavorables face à l’orientation vers des filières socialement moins prestigieuses.
L’objectif de la sociologie est de montrer l’existence de ces contraintes pour pouvoir s’en libérer collectivement et individuellement. Le déterminisme n’est pas fatalisme, au contraire, c’est pour lutter contre les contraintes sociales, qu’on les désapprouves mais encore faut-il les connaitre.
- La régularité : Les faits sociaux sont réguliers, constants. De ce fait, ils se reproduisent et ne sont liés ni au hasard, ni aux accidents. Ils s’expriment sous forme de règles sociales, normes. Par exemple, les goûts artistiques peuvent être analysés comme les faits sociaux. Derrière les goûts de chacun se trouve des règles sociales. Les faits individuels sont liés au hasard. Le fait social a une régularité, une constance dans le temps. Il y a quelque chose de prévisible. Cela peut donc faire l’objet d’une étude sociologique. Par exemple : les accidents de la route sont liés au hasard mais on y trouve quand même une forme de régularité et de prévisible d’une année à l’autre.
Finalement, le fait social est extérieur, coercitif et régulier.
3) La méthode sociologique
A) Considérer les faits sociaux comme des « choses »
C’est considérer la société comme un objet et faire un travail d’objectivation, viser la neutralité et étudier les comportements humains sans jugement moral. Le sociologue appartient à la société qu’il étudie, donc à son objet, il n’est pas extérieur à l’objet. Il lui faut donc définir des règles qui permettent d’être neutre malgré cette proximité familière avec l’objet étudié (la société).
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