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Cours sociologie contemporaine

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Par   •  14 Mai 2019  •  Fiche  •  9 547 Mots (39 Pages)  •  783 Vues

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SOCIOLOGIE CONTEMPORAINE

        PARTIE 1 – DE QUOI LA « SOCIALISATION » EST-ELLE LE         NOM

LA « SOCIOLOGIE DE LA SOCIALISATION »

A. Introduction

Avec la socialisation, on est conduit à se demander comment le social agit sur nous et en nous. A coté du domaine biologique et physique il y a quelque chose qui est ce social et qui a sa réalité propre et du coup ce social doit être analysé par des outils qui lui sont propres. La société est inscrite dans chaque individu, et avec la socialisation, on va se demander comment la société s'inscrit en nous. Lorsqu'on fait des enquêtes, et qu'on regarde ce que font les autres en terme de loisirs, de trajectoire scolaire ou même la façon dont on accède à un emploi, nous nous rendons qu'il y a des régularités sociales, qui témoignent qu'il y a des constantes dans nos comportements et que là où j'ai l'impression de choisir qui je suis, cela découle en réalité de constantes.

Les conditionnements qui pèsent sur nous ne sont pas les mêmes, il y a de la variation sociale et on pourrait identifier ses régularités sur un plan culturel. Il suffit de voyager à l'étranger pour se rendre compte que les cultures et les systèmes ne sont pas les mêmes et que les individus n'ont donc pas été soumis aux mêmes logiques et ont donc été fabriqué différemment. Tout cela rend compte de l'existence du social. Comment expliquer les différentes orientations sexuelles, ou les régimes alimentaires etc... ? La question de la socialisation, c'est cette question fondamentale qui permet de comprendre pourquoi les choses se passent ainsi.

On peut dire que la socialisation, c'est une hypothèse explicative, et en même temps, c'est un projet empirique. Cette socialisation, c'est l'idée, que nous sommes socialisés d'une certaine façon, c'est donc l'idée d'un déterminisme social. (=à l'origine de nos pratiques, de nos manières d'être, il y a des déterminants sociaux qui nous font nous conduire ainsi) Cette idée du déterminisme s'oppose à nos conceptions dominantes, c'est-à-dire de revendiquer que « si je suis ce que je suis, c'est parce que je l'ai choisi ». Cette idée de libre arbitre, c'est une croyance commune, et en tant qu'individus sociaux on peut avoir l'impression de choisir nos destinées, pratiques etc... mais on se rend compte que finalement on est pris dans certaines contraintes sociales qui nous font faire certaines choses.

La socialisation est également un projet empirique puisqu'on va travailler à essayer de repérer ce qui, dans la vie des gens (dans leurs expériences heureuses et malheureuses, avec leurs proches et moins proches) ce qui a pu produire chez eux, des volontés de faire certaines choses, du dégoût etc... En réalité, le projet empirique c'est d'essayer de chercher ce qui agit, afin de savoir pourquoi on agit ainsi.  

B. La socialisation, qu'est-ce que c'est ?

Chez SIMMEL, il y a le soucis pour le sociologue de regarder comment les individus sont en lien social. Il ne va pas s’intéresser comme nous sur la manière dont la société nous fabrique ; chez lui, il y a l'idée de regarder les actions réciproques chez les gens, pour lui le social se situe au niveau des interactions. Pour le sociologue, tout individu est socialisé, quant bien même cette socialisation se ferait à l'écart des normes (=les sdf) Certains individus seraient donc bien socialisés lorsqu'ils seraient conformes aux règles, et certains seraient mal socialisés lorsqu'ils ne seraient pas conformes aux règles.

DURKHEIM lui, entend la notion de socialisation comme ce qui permet à l'enfant de se construire comme un être social, dans le respect des principes de vie en société de son époque et qui va faire de lui un individu social conforme à ce qu'exige de lui la société.

On pourrait dire donc que la socialisation désigne la façon dont les individus sont faits par la société. En tant qu'individu on intègre des processus généraux qui sont liés à la position qu'on occupe dans le monde.

La socialisation c'est ce qui produit l'intériorisation du social qui fait de chaque individu biologique un être social. La socialisation produit des êtres sociaux spécifiques, propres à la société dans laquelle ils vivent, mais aussi aux groupes auxquels ils appartiennent. Elle peut produire des êtres en conformité avec les normes ou institutions. Elle peut également produire des êtres en tension ou en contradiction avec ces normes ou institutions.

Il y a plusieurs objectifs d'une sociologie de la socialisation ;

  • Étudier la formation des structures sociales et historiques
  • Comprendre les processus par lesquels les individus intériorisent des états du monde social et leurs effets
  • Étudier les différentes instances de socialisation (famille, école, amis, entreprises) et leurs logiques

        Un paradigme sociologique

La sociologie de la socialisation, c'est un paradigme sociologique. C'est une conception du social, ce qui est particulier à la socialisation c'est que c'est une approche transversale, on va pouvoir trouver des travaux qui traitent de socialisation qui concernent aussi bien la famille, que les pratiques culturelles etc... Cependant, il y a des travaux qui mettent cette question au centre (on s’intéresse à comment se sont construit les goûts), mais il y a des sociologies qui ne posent pas la question de la socialisation.

        Trois exemples

  • BOURDIEU parle de structuralisme génétique. Chez lui, il y a l'idée que comprendre le social, c'est comprendre nos héritages. Quand on naît, le monde social est déjà là et d'une certaine façon on hérite de cela. On est aussi pris dans des héritages qui sont ceux de notre famille, et qui vont s'inscrire en nous.

  • BOUDON parle de l'individualisme méthodologique. Pour lui, les gens avant d'agir, font la part des choses et font une sorte de calculs qui met en balance, les avantages ou les intérêts d'agir d'une telle façon plutôt qu'une autre.
  • GOFFMAN parle de l'interactionnisme symbolique. Sans nier l'idée de socialisation, certains interactionnistes ne la prennent pas vraiment en compte dans leurs travaux en se focalisant surtout sur la situation et l'interaction.

C. Deux exemples : Billy Elliot – Mozart

On va se demander comment comprendre le goût de Billy Elliot pour la danse. Issu d'une famille de mineurs, il vit avec son père veuf, son grand-frère et sa grand-mère. Les conditions d'existence sont très dures, c'est la crise du charbonnage. Ces conditions d'existence sont associables à des façons de voir, des façons d'agir, par exemple, aux difficultés de l'existence on oppose des formes de solidarité extrêmement forte. Le corps est durement éprouvé par ce travail à la mine, pour le père la boxe peut être une manière de réussir à s'en sortir économiquement. Le déterminisme n'est pas simple, ce n'est pas parce qu'on est fils de mineur qu'on deviendra mineur, Billy Elliot ne fait pas que retranscrire son milieu d'origine.

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