Spartoo, Une Forte Croissance économique

En élargissant son offre au textile, Spartoo change-t-elle de stratégie et d’identité ?

Non, je reste persuadé qu’être vertical dans un domaine, en l’occurrence la chaussure, demeure un atout. Mais il est aussi structurant d’adosser d’autres offres pour renforcer cette vocation de spécialiste. Cela a été le sens d’une diversification en 2010 aux premiers accessoires des chaussures : les sacs et la bagagerie. Ils constituent un excellent complément de gamme. Puis nous avons accompli un deuxième élargissement aux montres et aux bijoux en 2012. Le prêt-à-porter est bien sûr une composante encore plus stratégique, puisque l’intégration de cette offre nécessite un investissement de près de dix millions d’euros sur l’année 2013. Mais elle est essentielle : le prêt-à-porter européen représente un marché de 24 milliards d’euros, trois fois plus élevé que la chaussure. Un vêtement sur dix est désormais acheté en ligne. Avec cette diversification, l’objectif est de permettre aux internautes de se composer une silhouette complète. Spartoo devient ainsi un acteur référent de la mode.

À quels changements êtes-vous confrontés ?

Le prêt-à-porter présente avec la chaussure de nombreuses similitudes sur des aspects que nous connaissons bien, comme la gestion des saisons, des collections, des tailles, et l’obligation de se différencier par un service de haute qualité pour rassurer et fidéliser les clients. Nous assurons par exemple une livraison gratuite sous cinq jours, et des retours offerts sous trente jours. Mais pour Spartoo, la problématique des achats se trouve encore amplifiée, surtout avec un sourcing des marques organisé à l’échelle européenne. Cela signifie réaliser des sélections judicieuses parmi toutes les gammes de marques à fort potentiel. Cinq nouvelles personnes ont rejoint les 15 collaborateurs dédiés aux achats. Et nous avons adapté notre site Internet. Nous réalisions déjà un million de prises de vues par an pour mettre en scène le produit, et nous avons fait évoluer les studios photo vers le prêt-à-porter. Cette seule fonction occupe maintenant 20 personnes. C’est essentiel, car nous souhaitons être la vitrine des marques.

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