Quête Identitaire Cadre
Rapports de Stage : Quête Identitaire Cadre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Mars 2014 • 9 777 Mots (40 Pages) • 682 Vues
2ème partie : Mémoire professionnel
« Quête identitaire du cadre dans un contexte difficile de changement »
Avant Propos
Depuis une bonne dizaine d’années, ma posture de « manager » et plus particulièrement ma capacité à encadrer fait l’objet de questionnements constants avec toujours en ligne de mire cette notion d’affirmation de soi.
Quand je décide de suivre ce master de sociologie en 2009, je n’imagine pas à quel point celui-ci allait quelque peu bousculer mon approche d’une posture « possible » du manager dans l’entreprise du vingt-et-unième siècle, celle d’un socio-manager ou d’un manager social ?
Le fil rouge de ce mémoire était clair assez tôt sur le travail réflexif que je devais mener autour de l’assertivité du cadre. Pourtant après avoir approfondi cette réflexion, ce fil rouge va rapidement évoluer vers une étude plus large que j’appelle « quête identitaire du cadre dans un contexte difficile de changement », comme celui de la fusion que je vis depuis maintenant trois ans au sein de Pôle Emploi.
Cette analyse est incomplète, j’espère toutefois poser des jalons et pistes de réflexions à creuser encore, notamment par les nombreux ouvrages sociologiques sur le sujet de l’identité du cadre qui me restent à découvrir.
2ème Partie : Mémoire Professionnel
Sommaire
1 - Introduction : « mon habitus social » …………………………………………………… 92
2 - Ma trajectoire scolaire et ma posture de Manager à travers mes expériences professionnelles .................................................................................................................. 97
2.1 Mes premières expériences d’encadrement .................................................................. 98
2.2 Mes prises de fonction comme reponsable d’antenne : la confiance accordée ............. 100
2.3 Ma prise de fonction comme coordinateur et mes premiers désaccords avec la
direction .......................................................................................................................... 101
2.4 Vers la connaisance de soi et le déclic à la révolte ........................................................ 103
3 - Quête “identitaire" et le mal-être du cadre dans un contexte difficile de changement . 105
4 - Conclusion ............................................................................................................................. 109
1. Introduction : « mon habitus social »
N’avez vous jamais connu ces murs blancs qui dessinent de longs couloirs ajourés par des fenêtres de plus de deux mètres, des pièces à n’en plus finir, sombres et mystérieuses, captivantes, des meubles uniques, superbes. N’avez vous pas en tête un petit château, manoir, villa, ou grande maison de maître qui reste à jamais la maison de vos rêves. Ces lucarnes et ornements en zinc qui décorent les toits abritant des combles et greniers marqués d’histoire.
N’avez vous jamais erré dans un parc immense, inspecté des lieux étranges, été effrayés par une tour dont l’escalier tournant et descendant dans des profondeurs interdites incarne, sans le savoir à six ou sept ans, l’inconnu, la retenue de mon existence, les premiers indices de ma lâcheté.
N’avez vous jamais couru sur des cours pavées du dix-neuvième siècle dont les haies de lauriers qui les entourent restent gravées à jamais dans votre esprit. J'ai eu cette chance, de passer la première partie de mon enfance dans cette magnifique propriété où le peintre Caillebotte vécut et où mes grands parents oeuvraient comme concierges. Ce décor symbolise une volonté d'existence, de niveau de vie sociale devrais je préciser auquel j'aspire depuis toujours.
J'ai admiré le propriétaire de ce petit château en costume sombre qui descend d’une DS noire brillante et impeccable quand son chauffeur en uniforme et casquette lui ouvre la porte arrière.
Ces images d’enfance sont les miennes. Aucune jalousie malsaine mais au contraire une association d’images agréables qui traduisent une vie où tout semble facile, entre le luxe et la haute bourgeoisie, loin de l’arrivisme de ces nouveaux riches, ce qui apparaît à mes yeux comme une certaine classe exemplaire.
Selon Jacques Salomé : « Nous avons, semble-t-il, des stocks de souvenirs, d'images, de sensations rassemblés dans une immense bibliothèque dont chaque livre est un chapitre de notre histoire. Nous en ouvrons parfois un et y découvrons un peu plus de sens à notre vie, des éléments de réponse à notre quête ». Le chapitre que j'ouvre le plus souvent raconte des moments nostalgiques autour de ma famille Sicilienne et de cette propriété citée plus haut, où mes grands parents m'accueillent tous les mercredis.
Ou selon la théorie d'Erik Erikson, il existe une fonction autonome façonnée par la société dans laquelle l'individu se trouve, se développe, incluant parents, amis, environnement, l'identité est une réalité intime, un ressenti.
Voilà, ce qui à mes yeux constitue l'environnement de ma construction identitaire et comment tout commence.
Plus rien ne sera comme avant. Je ne le sais pas encore, mais toute ma vie va être guidée par ces images. Toute ma vie je vais chercher à reconstruire ce monde, que je connais finalement si peu, puisque d'origine modeste.
Tout autour de moi, la vie trépide, sans « fioriture », mais dans la chaleur incomparable de cette grande famille sicilienne, si attachante. Paolo, le grand père, patriarche, fort, courageux, droit, strict et pourtant si juste, d’une moralité et honnêteté à toute épreuve. Concetinna (Conception), la grand-mère, croyante et pratiquante, ambassadrice de l’amour de Dieu, de la tolérance et du respect d’autrui,
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