Les échanges Internationaux De Marchandises
Dissertations Gratuits : Les échanges Internationaux De Marchandises. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aouissaoui • 3 Novembre 2014 • 1 190 Mots (5 Pages) • 1 491 Vues
Introduction
Le commerce international de marchandises a connu, depuis les années 1950, une croissance ex-
ceptionnelle, plus rapide que celle de la production mondiale. Ainsi, sur la période 1990-2008, le
différentiel des taux de croissance a été d’environ 2,5 points. Cette évolution témoigne des pro-
grès du libre-échange et de l’ouverture croissante sur l’extérieur de la quasi-totalité des économies
dans le monde. Les explications de cette évolution remarquable, qui rompt avec les tendances his-
toriques du protectionnisme, sont de natures diverses. Les analyses traditionnelles insistent sur
la complémentarité des appareils productifs et la division internationale du travail à laquelle elle
donne lieu (1re
partie). Mais les tendances actuelles des échanges internationaux de marchandises
invalident en partie ces théories et amènent à se pencher sur le rôle particulier des acteurs prépon-
dérants du commerce mondial que sont les firmes transnationales dans le remodelage des activités
à l’échelle mondiale (2e
partie).I. À la base de l’échange, complémentarité et spécialisation
1. Pourquoi échange-t-on ?
La logique de l’échange peut trouver son origine dans l’impossibilité, pour un pays, de produire
certains biens. Longtemps, le commerce international a répondu à cette situation. Aujourd’hui
encore, par exemple, la France importe une part importante de l’énergie dont elle a besoin, no-
tamment les hydrocarbures dont elle ne dispose pas. Mais, à partir de la révolution industrielle,
l’évolution des échanges a rapidement dépassé cette logique un peu sommaire. Un pays peut avoir
intérêt à importer des produits pour lesquels son efficacité productive est faible, en se concentrant
au contraire sur la ou les productions dans lesquelles il excelle, en exportant alors les surplus de
produits dont il n’a pas besoin, ce qui compense ceux qu’il ne produit pas. L’économiste britan-
nique David Ricardo a, au début du XIXe
siècle, systématisé ce raisonnement dans la « théorie
des avantages comparatifs ». Cette spécialisation de chaque économie sur les créneaux où elle
dispose d’un avantage comparatif (par rapport aux autres productions et aux autres pays) conduit
à une « division internationale du travail » qui répartit ainsi, à l’échelle mondiale, les attributions
productives de chaque pays. À l’appui de sa thèse, Ricardo a affirmé qu’il y avait, pour tous les
participants, un « gain à l’échange », y compris pour les partenaires les moins performants.
2. Échanges internationaux et croissance économique
L’analyse des données historiques semble, dans un premier temps, confirmer les analyses libre-
échangistes de Ricardo. La Grande-Bretagne a, pendant tout le XIXe
siècle et au début du XXe
,
largement profité de son ouverture au commerce mondial, s’assurant à la fois une croissance éco-
nomique soutenue et un leadership incontesté sur les marchés de l’ensemble de la planète.
Plus tard, la phase d’ouverture sur l’extérieur qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses
a assuré à la France et à de nombreux pays européens un trend ininterrompu de croissance, à un
rythme particulièrement élevé.
D’autres exemples témoignent du lien entre ouverture aux échanges et croissance économique :
dans les années 1970, la Corée du Sud fait le choix de l’intégration au commerce mondial, et cettestratégie amène le pays à connaître une croissance économique remarquable, qui place aujourd’hui
son PIB au 13e
rang mondial. Les exemples de la Chine ou du Brésil viennent conforter cette
thèse du lien entre ouverture au marché mondial et croissance, même si cette relation doit être
nuancée : l’exemple de l’Afrique, confinée à des échanges de matières premières agricoles ou
minérales, témoigne que le facteur primordial est moins l’insertion dans les échanges que le choix
des créneaux sur lesquels elle se réalise.
3. Les fondements de la spécialisation
La théorie ricardienne a été reformulée, à la fin du XXe
siècle, par le « théorème H.O.S. » (du
nom des trois économistes Heckscher, Ohlin, Samuelson). Ce théorème, dit « des dotations facto-
rielles », énonce que la spécialisation d’un pays sur l’éventail
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