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Comment Peut-on Expliquer Les échanges Internationaux De Marchandises ?

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Par   •  27 Janvier 2013  •  1 610 Mots (7 Pages)  •  4 502 Vues

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Le commerce international de marchandises a connu, depuis les années 1950, une croissance exceptionnelle, plus rapide que celle de la production mondiale. Ainsi, sur la période 1990-2008, le différentiel des taux de croissance a été d'environ 2,5 points. Cette évolution témoigne des progrès du libre-échange et de l'ouverture croissante sur l'extérieur de la quasi-totalité des économies dans le monde. Les explications de cette évolution remarquable, qui rompt avec les tendances historiques du protectionnisme, sont de natures diverses. Les analyses traditionnelles insistent sur la complémentarité des appareils productifs et la division internationale du travail à laquelle elle donne lieu (1re partie). Mais les tendances actuelles des échanges internationaux de marchandises invalident en partie ces théories et amènent à se pencher sur le rôle particulier des acteurs prépondérants du commerce mondial, que sont les firmes transnationales dans le remodelage des activités à l'échelle mondiale (2e partie).

I. À la base de l'échange, complémentarité et spécialisation.

1. Pourquoi échange-t-on ?

La logique de l'échange peut trouver son origine dans l'impossibilité, pour un pays, de produire certains biens. Longtemps, le commerce international a répondu à cette situation. Aujourd'hui encore, par exemple, la France importe une part importante de l'énergie dont elle a besoin, notamment les hydrocarbures dont elle ne dispose pas. Mais, à partir de la révolution industrielle, l'évolution des échanges a rapidement dépassé cette logique un peu sommaire. Un pays peut avoir intérêt à importer des produits pour lesquels son efficacité productive est faible, en se concentrant au contraire sur la ou les productions dans lesquelles il excelle, en exportant alors les surplus de produits dont il n'a pas besoin, ce qui compense ceux qu'il ne produit pas. L'économiste britannique David Ricardo a, au début du xixe siècle, systématisé ce raisonnement dans la « théorie des avantages comparatifs ». Cette spécialisation de chaque économie sur les créneaux où elle dispose d'un avantage comparatif (par rapport aux autres productions et aux autres pays) conduit à une « division internationale du travail » qui répartit ainsi, à l'échelle mondiale, les attributions productives de chaque pays. À l'appui de sa thèse, Ricardo a affirmé qu'il y avait, pour tous les participants, un « gain à l'échange », y compris pour les partenaires les moins performants.

2. Échanges internationaux et croissance économique

L'analyse des données historiques semble, dans un premier temps, confirmer les analyses libre-échangistes de Ricardo. La Grande-Bretagne a, pendant tout le xixe siècle et au début du xxe, largement profité de son ouverture au commerce mondial, s'assurant à la fois une croissance économique soutenue et un leadership incontesté sur les marchés de l'ensemble de la planète.

Plus tard, la phase d'ouverture sur l'extérieur qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses a assuré à la France et à de nombreux pays européens un trend ininterrompu de croissance, à un rythme particulièrement élevé.

D'autres exemples témoignent du lien entre ouverture aux échanges et croissance économique : dans les années 1970, la Corée du Sud fait le choix de l'intégration au commerce mondial, et cette stratégie amène le pays à connaître une croissance économique remarquable, qui place aujourd'hui son PIB au 13e rang mondial. Les exemples de la Chine ou du Brésil viennent conforter cette thèse du lien entre ouverture au marché mondial et croissance, même si cette relation doit être nuancée : l'exemple de l'Afrique, confinée à des échanges de matières premières agricoles ou minérales, témoigne que le facteur primordial est moins l'insertion dans les échanges que le choix des créneaux sur lesquels elle se réalise.

3. Les fondements de la spécialisation

La théorie ricardienne a été reformulée, à la fin du xixe siècle, par le « théorème H.O.S. » (du nom des trois économistes Heckscher, Ohlin, Samuelson). Ce théorème, dit « des dotations factorielles », énonce que la spécialisation d'un pays sur l'éventail des activités de production doit se faire, pour être économiquement optimal, sur les productions nécessitant les facteurs de production dont le pays est le plus abondamment doté (capital, travail, espace, terres fertiles, matières premières, etc.). À l'inverse, le pays doit abandonner les secteurs productifs gourmands en facteurs rares. Cette préconisation conduit à distinguer les industries de main-d'œuvre et les industries de haute technologie par exemple, ou encore les modèles d'agriculture intensive ou extensive. Il s'agit ici, au fond, d'une version renouvelée de la théorie des avantages comparatifs mais, alors que Ricardo privilégiait le critère de la productivité du travail, le théorème HOS englobe l'ensemble des disponibilités en facteurs de production.

Ce théorème a été critiqué par W. Leontief qui, à partir d'études empiriques, a montré que la spécialisation sur les facteurs abondants ne fonctionnait réellement qu'en ce qui concerne les ressources en matières premières mais n'était pas confirmée pour le facteur travail et le facteur capital.

D'autre part, le théorème HOS conduit à figer dans le temps les spécialisations alors que l'échange conduit, au contraire, à les faire évoluer : ainsi, si la Chine s'en était tenue aux industries de main-d'œuvre, elle aurait raté la révolution technologique qui lui permet aujourd'hui de produire des biens à haut

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