Les taux de chômage en Europe de l'Ouest
Dissertation : Les taux de chômage en Europe de l'Ouest. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wati-kaire • 15 Mars 2017 • Dissertation • 2 805 Mots (12 Pages) • 710 Vues
les taux de chômage augmentent fortement, notamment dans toute l’Europe de l’Ouest.
1. Généralités
a. La population active
On appelle population active l’ensemble des personnes ayant ou recherchant un emploi déclaré et rémunéré. Les chômeurs sont donc des actifs. Parmi les inactifs, on retrouvera donc les personnes au foyer, sans activité professionnelle mais aussi les étudiants et les retraités. Dans la population active, on distingue donc les actifs occupés et les chômeurs.
La population active a fortement augmenté depuis les années 1960 notamment à cause du baby-boom, de l’immigration et de l’arrivée des femmes sur le marché du travail. Avec la crise économique et le ralentissement des créations d’emploi, l’augmentation du nombre d’entrants sur le marché du travailcrée naturellement du chômage.
On distingue emploi et travail, un travail n’étant pas forcément déclaré et rémunéré : un étudiant travaille pour ses révisions mais ce n’est pas un emploi.
b. Le chômage
En France, il y a officiellement près de 2,8 millions de chômeurs début 2012. Ce chiffre est obtenu par l’INSEE dont la définition du chômage s’appuie sur celle du Bureau International du Travail (BIT). Pour être considéré comme chômeur, il faut :
- Ne pas avoir occupé d’emploi durant la période de l’enquête.
- Rechercher activement un emploi.
- Être disponible sous 2 semaines.
Pour calculer le nombre de chômeurs, l’INSEE s’appuie sur l’enquête emploi réalisée directement auprès de la population mais aussi des Demandeurs d’Emploi en Fin de Mois (DEFM) dont la liste est publiée par le pôle emploi (qui aide les chômeurs à retrouver un emploi et leur verse dans certains cas une allocation). Cette liste est celle des chômeurs de catégorie A (c'est-à-dire ceux qui recherchent un emploi mais qui n’ont pas exercé d’emploi durant la période de référence).
Les deux chiffres peuvent donc être sensiblement différents car par exemple pour l’INSEE, être inscrit sur les listes du pôle emploi ne justifie plus forcément de rechercher activement un emploi (il faut avoir fait des démarches comme rencontrer un conseiller, envoyer des demandes d’emploi, etc). À partir des chiffres du chômage, on calcule le taux de chômage :
[pic 1].
Ces chiffres peuvent être trompeurs car il y a beaucoup de chômeurs inscrits sur 5 listes différentes (A, B, C, D et E) : on retrouve par exemple des personnes qui ont travaillé quelques heures pendant la période d’enquête ou des personnes non disponibles immédiatement car elles font un stage par exemple. Il y a près de 4,5 millions de chômeurs inscrits sur la totalité des listes du Pôle Emploi.
De plus, ces chiffres ne prennent pas en compte les chômeurs découragés, non-inscrits au Pôle Emploi, ou encore les DOM par exemple. Les personnes auRSA (Revenu de Solidarité Active qui a remplacé le RMI) ne sont pas souvent inscrites au pôle emploi car elles ne trouvent pas facilement d’emploi, mais elles seraient disponibles, pour la plupart, pour en occuper un. Cela donne un chiffre du chômage largement sous-évalué.
2. Évolution du chômage
a. Le halo du chômage
On constate une diversité des situations possibles face à l'emploi. Le schéma de J. Freyssinet semble toujours valable : les frontières entre emploi, inactivité et chômage sont poreuses, en raison de l'augmentation de conditions « hybrides » depuis une vingtaine d'années.
Comment qualifier les temps partiels subis autrement que comme un semi-chômage ? Que faire des chômeurs découragés qui ne sont plus recensés dans la statistique officielle ? Comment estimer la part du travail clandestin ? Ces questions ne sont pas anodines et montrent qu'il existe une marge importante d'incertitude dans la mesure du chômage.
Cette situation forme ce que l’on nomme couramment le « halo du chômage » c’est-à-dire toute une série de situations qui se situent à la frontière entre emploi, inactivité et chômage. La plupart des personnes en situation précaire (emploi précaire, maladie) sont concernées par ce phénomène qui crée une situation de chômage récurrent.
Avec la crise économique, les situations intermédiaires ont tendance à se multiplier, renforçant ainsi la fragilité des personnes actives. A contrario, une reprise économique ne diminue pas forcément le nombre de chômeurs car une partie des individus précaires, par exemple, va pouvoir prétendre à une situation plus stable : on parle alors de population de flexion (de ce fait en France, lorsque l’on crée 100 emplois, cela ne fait que 80 chômeurs de moins en moyenne).
b. Le retour d'un chômage de masse ?
La France a connu un maximum de chômeurs pendant la récession de 1993 où le taux de chômage avoisinait les 13 % pour un nombre de chômeurs proche de 3,3 millions.
[pic 2] |
D'après J. Freyssinet, Le Chômage, La Découverte, coll. « Repères », 1998 |
Depuis, le nombre de chômeurs a régulièrement décru jusqu’à la crise financière de 2008 mais il repart fortement à la hausse, flirtant de plus en plus avec la barre des 10 % de la population active et des 3 millions en 2012.
Cette situation grave s’observe dans tous les pays occidentaux ; le taux de chômage a progressé jusqu’à toucher plus de 20 % des actifs espagnols et même aux États-Unis, pourtant épargnés jusqu’à maintenant, ce taux est monté jusqu’à 9 %. Il était cependant en baisse en 2011 mais de nombreux américains au chômage, découragés, ne sont plus inscrits sur les listes des demandeurs d’emploi.
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