Les politiques de l'emploi.
Dissertation : Les politiques de l'emploi.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marisa68 • 13 Décembre 2016 • Dissertation • 1 988 Mots (8 Pages) • 1 745 Vues
« Les politiques de l’emploi »
- LES NÉOCLASSIQUES : le choix de la flexibilité du coût de travail
Pour Pigou et les néo-classiques, le chômage est dû essentiellement à la rigidité des salaires : le chômage ne peut alors être qu’un chômage volontaire soit des ménages qui refuse de travailler plus soit des entreprises qui vont par exemple préférer substituer du capital au travail. Le déséquilibre ne peut donc être qu’un déséquilibre de courte durée ou alors, cela signifie qu’il y a des entraves au libre jeu du marché.
Le chômage involontaire durable serait alors de la responsabilité des institutions, qui empêchent la variation des coûts du travail.
La solution au chômage serait donc la flexibilité à la baisse du coût du travail, c’est-à-dire à la fois la baisse des cotisations sociales et la flexibilité à la baisse des salaires. En effet, selon Pigou, seule la flexibilité des salaires est susceptible de faire disparaître le chômage et de permettre la meilleure répartition possible des revenus.
L’autorégulation du marché n’est pas possible dans le cadre de cette analyse parce que, d’une part, les ménages n’ajustent pas leur offre de travail en fonction du salaire « réel » et, d’autre part, parce que
les ménages n’ont pas vraiment le choix entre travailler ou non si les salaires leurs semblent trop faibles.
De ce fait, nous pouvons tirer comme conclusions que le marché n’a pas la capacité de s’autoréguler et que le concept de chômage « volontaire » ne peut être pertinent.
En Allemagne, la commission Hartz pour la modernisation du marché du travail a proposé des pistes de réformes à partir de 2002. Ces réformes ont été déclinées en quatre lois visant à renforcer la recherche d'emploi, inciter les chômeurs à accepter un emploi et encourager l'activité professionnelle, notamment pour les femmes et les seniors. Concrètement, les réformes Hartz ont conduit à abaisser le coût du travail en appliquant certaines mesures, comme par exemple:
- Le développement des emplois à temps partiel, des contrats intérimaires.
- le développement des contrats à salaires modérés à durée déterminée, dits « mini-jobs » grâce à la réduction des cotisations pour l'employeur.
- le durcissement des conditions d'indemnisation du chômage avec la réduction dégressive des allocations.
Ces réformes ont eu un impact significatif sur le marché du travail allemand. Cette progression de l'emploi a conduit à une baisse de 7% du taux de chômage. L’Allemagne est passée d'un modèle passif où les demandeurs d'emploi se contentent de recevoir les aides sociales à une logique incitative vers un retour à l'emploi rapide.
Les réformes Hartz ont eu des conséquences sur les actifs. D’une part, les réformes Hartz ont remis en emploi des personnes sur des contrats temporaires ou à temps partiel, ne leur permettant pas de dépasser le seuil de pauvreté. D’autre part, avec l’entrée en vigueur de la réforme Hartz, les chômeurs ont vu leurs allocations chômage diminuer. Pour ces chômeurs, la réforme signifiait donc une descente immédiate aussi dans la pauvreté.
La libéralisation du marché du travail a eu pour conséquence de reléguer les chômeurs de longue durée dans la précarité.
L’Allemagne en ayant réformé son marché du travail se rendrait responsable de la situation actuelle de l’Union Européenne. Son marché du travail est plus compétitif grâce à la réforme par rapport à ses voisins européens car le coût salarial en Allemagne est très bas. Nous pouvons donc imaginer que les entreprises européennes ont une tendance à se délocaliser vers l’Allemagne, réduisant d’autant la croissance de ces pays ainsi que le nombre d’emplois. Le chômage allemand serait donc résorbé, mais au détriment de ceux des pays limitrophes.
- LES KÉYNESIENS : l’État pour soutenir la demande
Selon la loi établie au XVIIIème siècle par Jean Baptiste Say, « Toute offre crée sa propre demande ». Les produits s'échangent contre des produits. En d'autres termes, toute offre nouvelle s'accompagne d'une distribution de revenus qui permettra d'écouler la nouvelle production. En effet, d’après cet économiste français, pour produire, une nouvelle entreprise achète des biens ou des services et embauche des salariés : ce faisant, elle dépense de l'argent à travers les revenus. Ces revenus distribués lors de la production sont à son tour dépensés par les bénéficiaires de ces paiements tout en garantissant les emplois concernés.
La loi des débouchés que Jean Baptiste Say propose tend à démontrer que l'économie de marché se régule de façon spontanée en situation de concurrence : c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits.
Keynes n’est pas d’accord avec la loi des débouchés de Jean Baptiste Say car, pour lui, le niveau de l’emploi dépend surtout des perspectives de demande qu’anticipent les entrepreneurs. Pour Keynes, tout repose sur la demande plutôt que sur la production. Selon cet économiste britannique, la demande globale est l'élément fondateur d'un cycle économique.
Pour Keynes, les débouchés ne sont pas automatiquement assurés car il est impensable d’augmenter la production si les entreprises ne sont pas sûres de pouvoir écouler leur marchandise. Selon lui, les volumes d’emploi et de production sont déterminés uniquement par les entrepreneurs sur la base des anticipations de débouchés. Ils ne découlent pas de l’équilibre résultant du fonctionnement du marché du travail.
Contrairement à Say, Keynes considère les producteurs ne sont en fait pas sûrs d’avoir des débouchés. Ils ne produisent que les quantités qu’ils supposent pouvoir écouler. C’est le niveau de la demande qui va déterminer les quantités qu’ils vont produire. C’est le principe de la demande anticipée par les entrepreneurs qui va conditionner les quantités produites par les entrepreneurs et donc les décisions d’embaucher et d’investir.
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