Le 11 Septembre 2001

C'est un beau mardi de septembre 2001, il est bientôt 15 heures à Paris et certains d'entre nous ne sont pas encore rentrés de leur pause déjeuner, tardive car il fallait achever la mise en ligne du Monde. Est-ce l'urgent de l'Agence France-Presse sur nos écrans d'ordinateur, une chaîne d'info française, un coup de fil ou un SMS qui nous annonce qu'un avion a percuté le World Trade Center ? Une décennie plus tard, aucun de la douzaine de vétérans de la rédaction d'alors ne sait vraiment, sauf qu'on a allumé CNN. L'AFP annonce qu'il y a"au moins un mort ", et déjà cela paraît absurde.

Pendant que l'un de nous "bâtonne" au plus vite les dépêches pour publier un premier article, pendant que le reste de l'équipe, alerté, arrive essoufflé et que nous faisons groupe au pied de l'écran suspendu en hauteur, pendant que la tour nord fume, on voit, en direct, un deuxième avion percuter la tour sud.

Un moment de blanc.

L'incrédulité et l'horreur, bouche ouverte et la main devant. Effroi, c'est le mot qui revient le plus, quand on évoque ces instants, dix ans après. Avec ce deuxième impact, on ne peut plus croire que c'est un accident, mais certains ne peuvent penser à un attentat. Notre article demeure factuel : "Deux avions s'écrasent sur le World Trade Center". Il est 15 h 22.

A l'étage au-dessus, c'est l'afflux des connexions qui signale aux équipes informatiques qu'il se passe quelque chose. Dix minutes après, le site ne répond plus. Trop de tentatives de visites, bien plus qu'on en a jamais eues. On déménage en urgence les pubs de la "une" pour alléger les serveurs, mais cela ne suffit pas.

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