La représentation du surnaturel
Compte Rendu : La représentation du surnaturel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gjudsfs • 6 Juin 2015 • 483 Mots (2 Pages) • 710 Vues
cependant pas dénuée d’ambiguïtés.
I. La représentation du surnaturel
Le genre de la « pièce à machines » et le goût baroque pour le spectaculaire se reconnaissent particulièrement dans ce dénouement, constitué par une rapide succession d’actions et un effet de crescendo intensément dramatique. Le spectre et la statue sont deux figurations à la fois opposées et complémentaires du surnaturel.
Le spectre
Le spectre apparaît d’abord sous la forme d’une « f e m m e v o i l é e » lançant un ultime avertissement à Dom Juan (sc. 5, l. 1 à 3).
Comme celui-ci déclare « j e c r o i s c o n n a î t r e c e t t e v o i x » , le spectateur peut associer le spectre à Elvire (présentée comme une « d a m e v o i l é e » lors de sa seconde intervention (acte IV, sc. 6), emblème de toutes les femmes bafouées par le libertin. Cependant le spectre se métamorphose en allégorie ancestrale du Temps, c’est-à-dire de la Mort, « a v e c s a f a u x à l a m a i n » , avant de s’envoler – effet magique de ces « machines » théâtrales qui émerveillaient le spectateur du XVIIe siècle et que les mises en scène modernes transposent de façon très diversifiée. Forme indéterminée ( « s p e c t r e , f a n t ô m e o u d i a b l e » , « c o r p s o u e s p r i t » s’interroge Dom Juan interloqué), insaisissable, et changeante, le spectre contraste avec la statue dont il annonce pourtant la venue.
La statue
Même si elle est étrangement animée, la statue est une image de la mort et de la pétrification que redoute tant Dom Juan, ce champion de l’inconstance : « A r r ê t e z , D o m J u a n » ordonne significativement la statue dès son entrée en scène, avant de tendre la main au libertin qui a tant de fois perverti ce geste d’alliance sacrée. Enfin, la façon dont le héros est foudroyé et englouti dans la terre est représentée avec force effets visuels et grand fracas comme le montre la dernière didascalie ( cf. les différentes mises en scène proposées au fil des siècles), redoublée d’ailleurs par les dernières paroles du héros (qui pour la première fois invoque le ciel sans ironie).
II. Le châtiment du défi
Le dénouement pousse à bout la logique du défi sous le signe de laquelle Dom Juan a vécu et va mourir. Contrairement à Sganarelle qui, terrifié, conjure son maître de se rendre à l’évidence, celui-ci persiste à manifester l’ « e s p r i t f o r t » qui le caractérise :
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