La crise économique en Islande
Analyse sectorielle : La crise économique en Islande. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manon Laleu • 7 Novembre 2017 • Analyse sectorielle • 1 399 Mots (6 Pages) • 512 Vues
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La réorganisation du marché financier : créer des nouvelles banques à partir des anciennes et les capitaliser
A
près la faillite des trois principales banques du pays, le gouvernement islandais décide d’adopter une loi d’urgence qui consiste à autoriser la FME (Autorité de régulation des marchés financiers) à prendre le contrôle des banques, plus particulièrement de Landsbanki et Glitnir.
Quelques jours après le vote de cette loi, le gouvernement met en place trois nouvelles banques et transfère donc les dépôts et actifs des anciens établissements, dès lors dépréciés de 60%; il décide donc de garantir des dépôts internes pour prévenir le risque d’une panique bancaire et de ne pas faire subir de perte aux déposants nationaux; en effet, les anciennes banques ne disposent pas suffisamment de bons actifs pour couvrir les dépôts. Cependant, le problème principal est que les nouvelles banques disposent des caractéristiques des anciens et nouveaux établissements ne permettant pas de retrouver une situation financière “normale”, de plus les dirigeants des nouvelles banques n’ont pas l’autorisation de restructurer les dettes du secteur privé.
A la fin 2009, un accord est passé avec tous les créanciers des anciennes banques concernant le dédommagement au titre des actifs nets apportés aux nouvelles banques : ceci a donc permis de les capitaliser. Ils acceptent donc de prendre une participation majoritaire dans les nouvelles. De plus, l’Etat a injecté de l’argent frais à Landsbanki afin de la capitaliser, ce qui donne également une participation majoritaire à l’Etat , en effet il participe à 81% à la gestion de Landsbanki en 2009 selon le ministère islandais des finances. Ainsi, cet accord a permis aux nouvelles banques d’atteindre un niveau moyen élevé de capitalisation fin 2009 (le montant minimum exigé par la FME étant 16%).
Mais les banques commerciales ne sont pas les seules touchées par la crise, en effet on y trouve aussi les caisses d’épargne qui prêtent notamment dans les milieux ruraux. Elles ont alors cessé toutes activités en avril 2009; c’est donc la Banque Centrale d’Islande qui devient le créancier des cinq principales caisses d’épargne, et celles-ci sont alors restructurées après négociation auprès de l’Etat et de la BCI dès 2011. Tout comme les banques commerciales, l’Etat possède une forte participation dans les caisses restructurées, et ces dernières possèdent également le ratio minimal de capitaux propres fixés par la FME. En 2011, le nombre total de caisses, qui était de 20 en 2008, s’est réduit de moitié.
Par conséquent, l’Etat a limité le coût de la crise en faisant supporter les pertes des actionnaires.
Le référendum “ICESAVE” rejetée
L’islande reste toujours au bord du gouffre. En effet, alors que sa principale banque Landsbanki fait faillite, la principale branche en ligne de celle ci nommée “Icesave”, implantée au Royaume Uni est également touchée. Celle ci comptait 229 000 client britanniques en 2006 et 114 000 clients néerlandais en 2008. Cependant, alors que l’Islande garanti les dépôts de ses habitants, il ne reconnaît pas les avoirs étrangers. Par conséquent, Les Pays-Bas et le Royaume-Uni exige alors de la part des islandais la restitution des 5.5 milliards d’euros de dépôts de leurs citoyens.
Pour résoudre ce problème d’endettement, dans un premier temps, un premier accord prévoit le paiement par l’état islandais d’une somme de 4 milliards d’euros avec un taux d'intérêt de 5.5% dont 2.7 milliards versés au royaume Uni et 1.3 aux pays bas. Afin de valider ou non cet accord, l’état met en place un référendum fin 2009. Néanmoins, la population manifeste et rejette la loi à 93% étant donné que l’état est le seul responsable de cet endettement. Le pays doit alors trouver une alternative.
Dévaluation de la monnaie
En 2009, toujours dans un contexte de crise, alors que l’Islande avait demandé son entrée dans l’Union Européenne, elle a pourtant retiré sa candidature quelques années après. En effet, contrairement à l’Irlande par exemple, l’Islande dispose de l’entière souveraineté en matière de politique monétaire et de change et a donc pu dévaluer sa monnaie - la couronne Islandaise - et cela s’est répercuté sur le taux de change effectif réel. C’est alors que malgré une baisse du pouvoir d’achat pour les consommateurs ainsi qu’une baisse des importations, cela a entraîné des gains de productivité qui ont engendré une hausse des exportations ainsi qu’une résorption du déficit public. Ce mécanisme a de ce fait mené à une inflation de plus de 10% entre 2008 et 2009 provoquant une forte baisse du pouvoir d’achat des ménages, environ 18,4%, mais également une baisse du taux d'intérêt réel, c’est à dire que l’on prend le taux d'intérêt nominal corrigé du taux d’inflation. Par conséquent, cette dépréciation du taux d'intérêt effectif réel va faciliter le désendettement public et offrir davantage de manoeuvres à l’Etat afin d'accroître ses dépenses publiques
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