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L’intervention de l’État : une nécessité en période de crise

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Par   •  26 Février 2012  •  3 137 Mots (13 Pages)  •  2 348 Vues

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Plan adopté

I.-- L’intervention de l’État : une nécessité en période de crise

A.-- Il revient à l’état de combler les carences du marché

B.-- En situation de sous-emploi, la relance de l’économie nécessite l’intervention de la puissance publique

II.-- L’État perturbe l’équilibre naturel " spontané " du marché, et ainsi ne permet pas une allocation optimale des ressources

A.-- Le primat impérieux du marché

B.-- L’État n’agit pas toujours dans l’intérêt et le bien-être de la société.

" L’État ne fait pas le bonheur. Le marché ne fait pas le bonheur ", tels sont deux titres parmi les émissions animées par Jacques Généraux sur France Culture et repris dans la revue Alternatives Économiques.

Nous voyons bien que le bien-être de l’économie qui est un objectif primordial se trouve face à un dilemme. Dépend-il du marché ou de l’État ? La réponse n’est pas évidente, mais toujours est-il qu’aujourd’hui la liberté d’entreprendre semble dominante dans l’économie capitaliste que nous connaissons. Si l’économie de marché est un système où l’activité s’autorégule d’elle-même, il apparaît cependant que le marché ne puisse pas tout internaliser et donc qu’une force extérieure, " détachée des contingences matérielles " comme disait Keynes, intervienne, à savoir l’État.

À ce sujet, les opinions divergent et s’opposent même radicalement à travers l’histoire du XXe siècle notamment.

Ainsi, en 1929, après le krach boursier du " jeudi noir ", l’État jouera un rôle indispensable dans l’économie. En effet, en 1936, John Maynard KEYNES dans sa " Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie " lui confère un rôle central. Selon lui, seule l’intervention de l’État permettra à l’économie de sortir de la situation de sous-emploi dans laquelle elle se trouve. Les politiques de relance vont bon train, et la France connaît la période mythique des Trente Glorieuses. Cependant, dans les années 70, les politiques keynésiennes s’avèrent inefficaces pour la reprise de l’économie après le premier choc pétrolier. En réaction à cela un renouveau libéral voit le jour avec deux économistes fondamentaux, Friedrich von HAYEK de l’école autrichienne et Milton FRIEDMAN, chef de file des monétaristes. Ainsi, les années 70 permettent à HAYEK de connaître une certaine consécration, une revanche par rapport à 1936 où sa pensée fut éclipsée par celle de KEYNES.

Ces deux économistes libéraux ainsi que beaucoup d’autres par la suite prônent la non-intervention de l’État au profit d’un marché libre et spontané qui assure l’équilibre de l’économie.

Le débat entre les keynésiens et les libéraux semble donc bien ancré dans la réalité, mais n’y a-t-il pas des situations économiques particulières qui nécessitent l’intervention de l’État ? Celui-ci permet-il une amélioration de l’activité économique ?

Pour tenter d’y répondre, nous verrons dans un premier temps que l’intervention de l’État est une nécessité en période de crise puis nous montrerons cependant que l’État peut perturber l’équilibre naturel, " spontané " du marché et ainsi qu’il ne permet pas une allocation optimale des ressources.

I.-- L’INTERVENTION DE L’ÉTAT : UNE NÉCESSITÉ EN PÉRIODE DE CRISE

Avant de montrer que l’intervention conjoncturelle de l’État est nécessaire, dans certaines conditions, pour relancer la croissance économique, il nous faut d’abord voir que l’État a un premier rôle important dans l’économie puisqu’il permet de combler les carences du marché.

A.-- IL REVIENT À L’ÉTAT DE COMBLER LES CARENCES DU MARCHÉ

Ce rôle que certains économistes attribuent à l’État s’insère dans l’économie du Bien-être. En effet, le marché ne peut pas tout internaliser. Celui-ci étant fondé sur le principe de la libre propriété privée et de la responsabilité des individus comme le dit Pascal SALIN, l’intervention de l’État peut se révéler utile pour pallier les insuffisances du marché à plusieurs niveaux.

Ainsi tout d’abord, selon l’économiste britannique Arthur Cecil PIGOU, c’est à l’État de gérer les externalités, une externalité étant un acte de consommation ou de production commis par un agent qui agit de façon positive ou négative sur l’utilité d’un autre agent, sans que cette interaction ne transite pas le mécanisme des prix c’est-à-dire par le marché.

Arthur PIGOU distingue alors le produit marginal net privé du produit marginal net social et explique que quand le second est inférieur au premier cela signifie qu’un agent produit des externalités négatives supportées par d’autres agents. Nous comprenons alors que quand les deux produits marginaux sont égaux, il n’y a pas d’externalités, tout est internalisé par le marché.

Lorsqu’une externalité existe, PIGOU proposera une solution qui ne règle pas le conflit entre les agents puisque, selon lui, il faut taxer celui qui émet une externalité négative. Cette solution sera critiquée plus tard par Ronald COASE qui préconisera, lui, une solution contractuelle. L’État peut décider d’attribuer par exemple une rivière, soit à l’usine qui pollue et, à ce moment-là, les riverains pourront réduire le niveau de pollution moyennant un dédommagement à l’usine. L’État peut attribuer la rivière aux riverains et à ce moment-là, l’usine pourra polluer la rivière à condition de compenser les effets de la pollution par des versements aux riverains. Le fait de donner la propriété de la rivière à l’une des parties ouvre la possibilité de négociations contractuelles, et donc de trouver une solution.

Par ailleurs, l’État est indispensable pour s’occuper des biens collectifs purs, c’est-à-dire des infrastructures. Adam SMITH le prévoyait déjà en 1776 dans " La richesse des Nations " en plus de ses fonctions régaliennes.

En effet, il existe des biens indispensables à la société comme les routes ou les phares par exemple, mais qui ne peuvent pas être pris en charge par un seul individu car la dépense serait trop importante. Dès lors, il appartient à l’État,

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