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LES COMPORTEMENTS INDIVIDUELS INFLUENT-ILS SUR LE MODELE ECONOMIQUE ?

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Par   •  19 Avril 2020  •  Dissertation  •  2 587 Mots (11 Pages)  •  584 Vues

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ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL : LES COMPORTEMENTS INDIVIDUELS INFLUENT-ILS SUR LE MODELE ECONOMIQUE ?

INTRODUCTION

Dans la Théorie de l’évolution économique1, J.A Schumpeter 2 remarque : « c’est la société qui façonne les désirs particuliers que l’on observe (…) et le champ du choix individuel est toujours contraint par des habitudes, des conventions sociales, etc., de différentes manières et à différents degrés ». Il soulignera plus tard3, que les opinions et les désirs des citoyens ne constituent pas des données parfaitement définies et indépendantes ; au contraire, elles sont soumises à des phénomènes d’influence émanant d’autres individus ou de la société4. Ces points de vue socio économistes participent aux questionnements du comportement de l'individu, i.e l’agent, et ses possibilités de peser sur le monde.
 Le comportement est l’ensemble des réactions observables chez un individu. Il est orienté par ce qu’il perçoit de son environnement physique et social. Les actions d’un agent sont donc souvent le résultat immédiat de sa rencontre avec l’environnement. Cette dimension psychologique des agents économiques et de leurs prises de décisions s’inscrit dans cette étude à une approche microéconomique, i.e elle examine l’agent individuel pour étudier son comportement sur le marché (consommateur, ménage, entreprise), qu’il soit offreur ou demandeur. Cette approche présuppose la rationalité de l’agent, i.e elle part du principe qu’il recherche la meilleure solution possible.
 La question de l’influence des comportements individuels se pose, dans le but de comprendre leur processus de prise de décision sur le modèle économique définit ici par la microéconomie.
 Nous étudierons dans un premier temps que les comportements individuels influencent nos modèles économiques. D’une part, par la rationalité de l’agent (l’homo economicus) qui est capable de maximiser sa satisfaction en utilisant au mieux ses ressources. D’autre part, nous verrons que les attitudes réelles des agents économiques sont rarement conformes à la théorie du choix rationnel (erreurs de jugement, émotions, normes, recherche de profit).
 Dans un deuxième temps, nous tenterons de démontrer que dans un contexte de défiance envers le système économique précédent, une économie de partage est apparue. Suite à des crises économiques et environnementales5, une approche alternative s’est ainsi construite : l’économie comportementale. Plus récemment encore la théorie du « nudge ». Cette théorie des sciences comportementales fait valoir que des suggestions indirectes peuvent influencer les agissements des individus dans un sens qui correspondrait mieux à leur propre intérêt ou à l’intérêt général.

L’influence des comportements individuels sur le modèle économique

En étudiant les différents courants de pensées économiques nous pouvons apprendre que les comportements individuels peuvent influer de façon plus ou moins importante sur les modèles économiques. 

1.1. Les comportements individuels du point de vue de l’économie classique : l'homo Economicus et la main invisible 

“Le fondement idéologique de l’économie classique est l’individualisme” note Ahmed Silem6.  En effet, l’économie classique considère que la somme des intérêts individuels, et donc des actions individuelles, permet la création de richesses communes. C’est la théorie de l’intérêt personnel d’Adam Smith7: “Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme”. Ce comportement égoïste des agents (artisans, chefs d’entreprises, consommateurs ) sert au final l’intérêt général en régulant le marché. C’est le concept de « la main invisible » : le chef d’entreprise contribue sans s’en préoccuper au bien-être commun et à la richesse du pays. Ainsi, le marché s’autorégule. 
 Cependant, la théorie de la main invisible suppose que l’agent économique i.e. l’individu prenne des décisions rationnelles.  C’est ce qu'illustre le concept d’homo economicus i.e. la représentation abstraite d’un individu, qui ne subit aucune influence et qui est parfaitement informé et raisonne dans l’objectif de maximiser son plaisir, sa satisfaction au moindre coût et/ou avec un minimum de souffrance. Cet individu abstrait n’est influencé en rien, ni par ses origines, son âge ou ses préférences religieuses par exemple. Il n’est régi que par l’idée d’optimisation de ses actions. 

1.2. Le capitalisme financier autre exemple d’un modèle économique modifié par les comportements individuels 

Nous pouvons également prendre pour exemple d’un changement dû aux com-portements individuels, l’avènement du capitalisme financier. En effet avant les années 80 les entreprises étaient principalement détenues par des propriétaires dirigeants qui recherchaient la stabilité et donc la rentabilité à long terme. Cependant, après les années 80, le mode de gouvernance tend à basculer d’un modèle fordiste8 vers un modèle actionnarial : l’entreprise n’est plus détenue par son fondateur ou ses ayants droits mais par une multitude d’actionnaires i.e propriétaires d’une ou plusieurs actions. Une action est une part du capital d’une entreprise. Elle permet à son détenteur d’intervenir dans la gestion de l’entreprise et d’obtenir un revenu des bénéfices de l’entreprise. Ce sont bien les actionnaires i.e. les propriétaires de l’entreprise qui définissent sa stratégie. Ces derniers deviennent donc très souvent bien plus intéressés par la rentabilité à court terme que par la pérennité à long terme de l’entreprise.
 Ce changement est intervenu à la fois parce que les entreprises ont eu la nécessité de se recapitaliser suite à la chute de l’inflation alors même que les taux d’intérêt de leur dette étaient élevés. Il résulte également d’un comportement individuel égoïste qui pousse vers le capitalisme financier. Ce sont ces types de comportements individuels égoïstes que l’on peut retrouver chez les traders par exemple. « Penser que le marché s’autorégule et qu’on pourrait lui faire confiance est une illusion. Les expériences montrent que les comportements individuels et collectifs des traders jouent un rôle important dans la volatilité des marchés et l’apparition des bulles spéculatives, souligne Jean-Christophe Vergnaud, directeur

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