Enjeux et débats économiques européens
Cours : Enjeux et débats économiques européens. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bibiZZ34 • 5 Juin 2016 • Cours • 8 730 Mots (35 Pages) • 670 Vues
« Enjeux et débats économiques européens »
Principes et objectifs du cours :
- Appréhender les grands enjeux et débats économiques contemporains…
- Avoir une vision synthétique des questions économiques
- Exercer un regard un rien critique, mais argumenté, sur tel ou tel débat économique
Thèmes :
- Controverses autour du chômage : origines, formes et déterminants
Question qui pose problème à tous les gouvernements depuis 30 voire 40 ans (il est autour de 10% du aux chocs pétroliers ou à l’émergence de nouveaux pays comme la Chine…)
- Controverses autour des revenus : origines, répartition et inégalités
En lien avec les relations économiques et la justice.
- Controverses autour de l’état : fondements, frontières et actions
- Controverses autour du développement : sources, mesures et durabilités.
Premier thème et premiers débats
La question du chômage est une question clé dans toute société « moderne » pour diverses raisons qui se recoupent souvent entre elles.
D’abord, pour le plus grand nombre, excepté précisément les rentiers, il est difficile de vivre sans travailler…, et pour être plus précis : impossible de vivre décemment, ni de s’intégrer socialement, en tout cas pas vraiment.
L’absence du travail pour ceux qui en sont dépourvus alors qu’ils n’ont d’autres choix que de travailler, fait peser un risque sur leur santé physique (et sur celle de ceux qui pourraient en dépendre) et psychique, en raison de la précarité, voire de la pauvreté et de l’exclusion, mais aussi parce que l’inactivité, en tout cas quand elle dure (minimum 1 an), mène à tout un ensemble de sentiments négatifs pour la confiance en soi et, par la suite, pour le retour vers l’emploi.
- Cercle vicieux du chômage.
Le travail est donc central dans nos sociétés :
- Comme moyens d’existence physique
- Comme moyen de se sociabiliser, y compris par la consommation
- Comme moyen de se réaliser
- Parce qu’il offre un sentiment d’utilité sociale et divers types de reconnaissances
NB : plus nous avons avancé dans l’Histoire, plus les dimensions réalisations personnelles et reconnaissances sont devenues centrales dans le fait de travailler.
En clair, le plus grand nombre continue bien sur de travailler pour vivre, mais à mesure que l’on avance dans l’Histoire, que les revenus et autres conditions de travail s’améliorent, au moins globalement, les individus cherchent de plus en plus autre chose dans leur travail que le seul moyen d’assurer leur existence (au sens de survie).
Bilan : le fait d’être sans travail aujourd’hui reste toujours compliqué parce que la vie l’est alors au plan matériel ( même si c’est sans doute « moins » dramatique qu’autrefois), mais aussi parce que le travail est souvent plus épanouissant qu’autrefois.
- Couts privé/personnel du chômage
Le chômage menant souvent à des situations critiques à titre personnel et, plus largement, pour tout ménage concerné, les zones ou il est le plus élevé sont celles ou se concentrent donc les difficultés personnelles et familiales, mais aussi et, avec, les difficultés sociales échec scolaire généralement >= délinquance souvent accrue, le tout stigmatisant les résidents de ces zones et compliquant leur insertion sur le marché du travail.
- Cercle vicieux du chômage dont il est plus difficile de sortir pour les habitants de ces quartiers stigmatisés, en France ou ailleurs)
- Couts sociaux/publics du chômage
Au delà des couts privés et sociaux du chômage, il y a ceux, du macro-économique, liés au non-emploi des ressources disponibles ; ce que sont les membres de la population qui ne sont plus en formation et tout à la fois en âge et en capacité de travailler. Il ne s’agit pas tant ici des couts liés à tel ou tel système d’indemnisation, bien que la question puisse se poser, mais d’occasions marquées de créer des richesses en plus quand on se prive ainsi de bras et de têtes qui pourraient a priori participer à la production de biens et services.
- Couts macro-économiques du chômage
En conclusion :
Le chômage, c’est d’abord un « drame » personnel, voire familial, et des couts alors aussi bien humains et privés que sociaux et publics. C’est autant d’occasion manquées de créer plus de richesse ; et donc autant de pertes, abstraction faite ici de l’environnement. C’est enfin la question des éventuels revenus de remplacement et, avec, celle de leur financement et celle de possibles effets pervers liés à ces revenus de remplacements dés-incitation ou non au travail ? Si oui y-a-t-il des publics plus concernés et pour quelles raisons alors ?). Entrons désormais dans le fond des débats au travers des 4 sections suivantes :
1) Nous commencerons d’abord à étudier en amont par nous représenter le fonctionnement canonique du marché du travail, de faon générale.
2) Nous verrons ensuite quelle était la conception du chômage « à l’âge classique », autrement dit à l’époque des « pères fondateurs » de l’économie (Classique = orthodoxe = libéraux). Nous verrons que dans ce cadre le chômage est vu comme volontaire, et de ce point de vue, on comprendra en quoi, pour les classiques et leurs descendants, on a en somme « inventé le chômage » comme préoccupation sociale ; laquelle n’aurait pas lieu d’être des lors que ledit chômage ne saurait être que … volontaire dans ces conditions de fonctionnement du marché optimale. Nous verrons que les Classiques n’envisagent le chômage comme involontaire que s’il est du à la perturbation du libre fonctionnement du marché ; quand il tient à des obstacles institutionnels, typiquement des lois sur le travail, la présence de syndicats, ou l’imposition d’un salaire minimal fixé par l’état, etc… Nous verrons enfin quels sont les prolongements modernes de leur vision, à la fois à travers les débats sur l’impéritie supposée des formes de salaires minimum, ou encore à travers les concepts de chômage structurel et frictionnel, en lien ave les théories du « job search ».
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