Economie générale
Cours : Economie générale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar serge35 • 16 Novembre 2015 • Cours • 1 398 Mots (6 Pages) • 538 Vues
Serge OUÉDRAOGO 2 juin 2015
BTS 1 A
Évaluation d’économie
Sujet : La croissance s’accompagne-t-elle toujours du développement ?
Les médias et les économistes affectionnent le vocable de croissance au point de le mettre en avant comme une panacée à tous nos maux. En effet, les secteurs économiques (ou les pays) à faible croissance regardent avec avidité d’autres afficher une croissance parfois à deux chiffres. Mais qu’est-ce que la croissance et quels sont ses effets ? En particulier, est-ce que la croissance provoque toujours le développement ?
Pour répondre à ces questions, nous allons d’abord définir la notion de croissance et celle de développement. Puis nous étudierons la relation entre eux.
La croissance, tous la souhaitent : les pauvres, parce qu’ils espèrent à travers elle réduire leur pauvreté et accroître leur bien-être ; les riches, parce qu’ils veulent l’utiliser afin de restaurer les comptes publics ou diminuer le chômage.
Du point de vue économique, la croissance est l’augmentation soutenue, durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension. Dans le cas d’une nation, on mesure son produit global brut ou net. C’est la raison pour laquelle le produit intérieur brut (PIB) est l’indicateur dont l’augmentation indique quantitativement la croissance, tant au niveau national que mondial. Il est donc logique de penser que la croissance, parce qu’elle est assimilée au progrès, s’accompagne du développement.
Or la croissance est un indicateur purement quantitatif. La manière dont elle est produite n’est pas uniforme.
C’est ainsi que dans la plupart des pays développés et particulièrement aux États-Unis, le modèle de croissance a été fondé sur un endettement massif des ménages afin de consommer, ce qui relance la production tout en augmentant le PIB. Le Japon n’était pas en reste dans cette frénésie puisque jusqu’à l’explosion de la bulle boursière de 1989, les ménages nippons avaient un taux d’endettement de 220% de leur revenus. Rien d’étonnant à cela, la croissance est censée produire la croissance par un processus cumulatif ; cette conception n’était pas remise en question.
La croissance a-t-elle produit ici du développement ? A première vue, on pourrait dire oui, si l’on se place du strict point de vue de l’augmentation du PIB qui offre des possibilités accrues. Mais cet indicateur, le PIB, ne mesure pas vraiment la manière dont la richesse se répartit à travers la population, c’est pourquoi les économistes ramènent l’évolution du PIB à la population résidente, créant du même coup un indice plus affiné qui est le PIB par habitant.
Le PIB par habitant rapporte une certaine quantité de richesse à une tête d’habitant. Il est plus parlant pour exprimer la richesse allouée à chacun et serait sensé donner une idée plus parlante du niveau de vie et de développement d’un pays. En réalité, il ne tient pas compte de l’inégalité de répartition des richesses dans un pays. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un pays a un PIB par habitant élevé que tous ses habitants ont accès de manière égale à la même proportion de richesse. Toute croissance économique ne conduit pas à un accroissement de revenus pour chacun : il y a partout des laissés pour compte, tout comme des privilégiés. De sorte que le PIB par habitant lui-même est un indicateur imparfait à la fois de la répartition de la richesse et du développement. Pour preuve, nombre de personnes n’ont de cesse de dénoncer un système économique dans lequel un nombre infime de personnes possède la moitié, quand ce n’est les deux-tiers de la richesse mondiale.
C’est la raison pour laquelle il n’est pas toujours possible de faire du développement une suite inconditionnelle de la croissance.
Bien que la croissance soit indispensable pour se développer, il faut bien comprendre que le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global. Certes, un niveau minimum de richesses est indispensable pour satisfaire les besoins essentiels et les services de base. Les possibilités de dépenses dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la nutrition dépendent en partie du niveau du PIB par habitant ; mais le développement ne peut être dissocié de la vie des gens et des véritables libertés dont ils jouissent.
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