Comptabilité Marocaine
Dissertation : Comptabilité Marocaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Oum Walid • 15 Avril 2018 • Dissertation • 5 247 Mots (21 Pages) • 424 Vues
III Le choix du format des questions :
Avant de rédiger une question, il faut définir le format de celle-ci. Les questions peuvent être ouvertes, fermées ou mixtes. Chacune de ces formules s’accompagne de contraintes qui lui sont propres et présente à la fois des avantages et des inconvénients spécifiques.
La connaissance de ces caractéristiques permet de comprendre dans quel contexte ces différents formats de question peuvent être utilisés.
- Les questions ouvertes
Quand on emploie une question ouverte, on formule une interrogation sans présenter une liste de réponses. La personne interrogée peut dire ce qu’elle veut ; aucune suggestion ne lui est faite.
Exemple : « Quels sont vos espoirs pour les cinq prochaines années ? »
Les contraintes spécifiques des questions ouvertes
Avec les questions ouvertes il n’est pas nécessaire de savoir à l’avance ce que les individus sont susceptibles d’indiquer puisque l’on ne propose pas de modalité de réponse. Il suffit d’orienter les personnes interrogées vers un thème pertinent par rapport aux objectifs de l’étude, en leur laissant toute liberté pour s’exprimer. Quand on utilise ce type de question, les principales contraintes résident dans la collecte et le traitement des réponses.
Les difficultés liées à la collecte varient en fonction du mode d’administration. Avec les questionnaires auto-administrés, le taux de réponse est généralement faible pour les questions ouvertes. Lorsqu’elles n’éprouvent pas le besoin de prendre la parole pour défendre une cause, les personnes interrogées répugnent souvent à faire l’effort nécessaire pour rédiger quelques phrases.
Quand le questionnaire est administré en face à face ou par téléphone, le taux de réponse est meilleur car la présence de l’enquêteur stimule les répondants. Mais l’enregistrement des réponses est difficile, surtout lorsque l’enquête est réalisée sur le terrain, en face à face. L’enquêteur doit prendre des notes, sur papier ou avec une tablette, en veillant à reproduire exactement tous les mots utilisés par les répondants. Pour y parvenir, il doit demander aux personnes interrogées de répondre en se limitant à quelques phrases, et il est parfois obligé de les prier de bien vouloir répéter ce qu’elles ont dit. Ces difficultés ne sont pas insurmontables, mais elles imposent des limites dans la collecte des réponses.
Les contraintes inhérentes au traitement des questions ouvertes sont liées à la lourdeur des opérations. Les principales méthodes disponibles sont le post-codage et la lexicométrie.
Le post-codage est le procédé le plus simple, mais c’est aussi celui qui nécessite le plus de temps. Il repose sur un travail de classification : un analyste lit l’ensemble des réponses à la question ouverte, repère les réponses qui lui paraissent proches et définit des catégories permettant de les regrouper. La liste des catégories doit répondre à une double exigence : il faut que toutes les réponses puissent être classées, il faut également que les catégories ne soient pas trop nombreuses (une douzaine au maximum). Cette liste est élaborée pas à pas, avec des corrections successives. Lorsque l’analyste dispose d’une liste satisfaisante, il relit l’ensemble du corpus et affecte chaque réponse à une catégorie en lui attribuant un code. Le résultat s’apparente à ce que l’on obtient avec une question fermée ; la question est en quelque sorte fermée a posteriori. Le post-codage possède un avantage important : il fournit des résultats synthétiques, facilement exploitables, qui se présentent sous la même forme que les données obtenues avec les questions fermées. Cela permet de mettre en relation les réponses recueillies avec ces deux types de question. Avec le post-codage, on bénéficie des avantages des questions fermées, sans imposer une grille d’analyse aux personnes interrogées. Cela paraît séduisant, mais ce procédé ne peut pas être généralisé car il constitue une opération très lourde. Le post-codage présente également des inconvénients : il y a une part de subjectivité dans le travail de classification effectué par l’analyste et la codification entraîne une perte d’information (disparition des indications apportées par le vocabulaire et la syntaxe, appauvrissement du contenu).
La lexicométrie est fondée sur le calcul de la fréquence des mots utilisés par les répondants (Lebart et Salem, 1994). Pour que cette méthode puisse s’appliquer, il faut que l’enquêteur ait enregistré scrupuleusement tous les termes employés par les personnes interrogées. La lexicométrie est utilisée couramment car certains logiciels répandus tels que Sphinx proposent maintenant des outils d’analyse lexicale (Sphinx Quali). Il existe également des programmes spécialisés dans ce type de traitement : Alceste, Tropes, etc. L’outil informatique permet d’effectuer rapidement les traitements ; il apporte des informations très riches sur le vocabulaire utilisé par les personnes interrogées. Ces indications sont précieuses, mais elles ne fournissent pas des résultats aussi synthétiques que le post-codage qui est fondé sur un examen de la signification générale de chacune des réponses.
Les avantages des questions ouvertes
Les questions ouvertes donnent la parole aux personnes interrogées et les incitent à s’exprimer librement. Avec ce format de question les répondants se montrent plus facilement critiques quand ils sont amenés à donner un avis.
Lorsqu’elles répondent à une question ouverte, les personnes interrogées interprètent librement la question et définissent par elles-mêmes ce qui doit être évoqué. En procédant ainsi elles révèlent leurs schémas de pensée. Les réponses qu’elles fournissent sont spontanées et donnent indirectement des indications sur la façon dont la question a été comprise.
Les questions ouvertes permettent de faire de véritables découvertes ; en les utilisant on peut repérer l’émergence de nouvelles pratiques ou de nouveaux courants d’opinion.
Les réponses aux questions ouvertes sont souvent riches en informations. Elles peuvent être examinées sous différents angles et permettent fréquemment de définir plusieurs variables lors du post-codage.
Exemple : « Quel est le dernier film que vous avez vu au cinéma ? ». En examinant les réponses à cette question, on peut obtenir et coder toute une série d’informations : la nature du film (aventure, comédie, art et essai…), la date de sortie du film (nouveauté, film ancien…), la nationalité du producteur (film français ou étranger), la précision de la réponse (évocation vague ou réponse précise mentionnant le titre exact et le nom du réalisateur…), etc.
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