CNSS: les effets de la redistribution

CNSS: LES EFFETS DE LA REDISTRIBUTION

Pour la première fois, une caisse sociale analyse les transferts sociaux des ses assurés. La CNSS participe-t-elle à la redistribution des revenus dans le secteur privé où elle opère? Bilan à la veille de la 26ème AISS, Assemblée Internationale de la Sécurité Sociale, qui se tient du 25 au 31 octobre à Marrakech.

La circulation des ressources financières du régime obligatoire de sécurité sociale dans le PIB reste modeste, voire limitée. C'est ce qui ressort des récentes statistiques de la Direction des Etudes et de Développement de la CNSS, dirigées par M. Fouad Benseddik.

En 1996, ces ressources n'ont représenté que 2,6% du PIB.

A souligner que ces prestations ne concernent que le secteur privé.

L'évaluation des prélèvements sociaux au niveau national doit donc prendre en considération les autres cotisations relatives aux régimes obligatoires du secteur public comme la CMR, la CNOPS et le RCAR.

Il faut rappeler aussi que la redistribution des ressources se fait en grande partie à travers des transferts informels. Ces derniers ne sont pas saisis par la comptabilité nationale. Il s'agit par exemple de la solidarité intergénération qui s'illustre quand un fils donne de l'argent à son père qui ne perçoit pas de pension ou à un frère n'ayant pas d'allocations de chômage.

Pour l'année 1996, la masse salariale du secteur privé déclarée à la CNSS a été de 28,8 milliards de DH soit 9% du PIB. La caisse a utilisé 16,25% de cette masse pour financer les prestations accordées à toutes les branches. Ces prestations ont totalisé 3,6 milliards de DH, soit 1,36% de la consommation finale nationale et 1,75% de celle des ménages, calcule l'auteur du rapport, M. Bensedik.

C'est la première fois que la Sécurité Sociale est rapportée à des grandeurs macro-économiques. C'est le fruit d'une structure d'études et surtout de la volonté de transparence affichée par M. Rafik Haddaoui, le directeur général.

A noter que la CNSS a enregistré en 1996 l'inscription de 947.719 salariés (déclarés au moins une fois), reflétant ainsi une masse salariale de 26,7 milliards de DH. Dans le détail, ils ont été 434.938 personnes inscrites, soit 54,21% de l'effectif global ayant été déclaré pour un salaire entre 1.500 et 2.000 DH. Avec un apport de près de 5,2 milliards de DH, ils participent à hauteur de 21,45% dans le volume salarial apporté au régime de la sécurité sociale. Voici donc des "petits" revenus représentant la moitié de l'effectif.

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