Analysez les effets du progrès technique sur l’emploi
Fiche : Analysez les effets du progrès technique sur l’emploi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Avril 2013 • Fiche • 2 240 Mots (9 Pages) • 1 701 Vues
SUJET : Analysez les effets du progrès technique sur l’emploi
(Amorce) La récente mise en place par le gouvernement Villepin de « pôles de compétitivité » a été présentée comme une action essentielle au retour de la croissance en France et, par conséquent, à la lutte contre le chômage. Ces « pôles de compétitivité », qui visent à regrouper au même endroit des activités à fort contenu technologique dans le but de créer des effets de synergie, valident l’idée selon laquelle la réussite économique d’une Nation dépend de sa capacité à se spécialiser dans les activités à fort contenu technologique.
(Définition des termes) Le progrès technique, qui peut être défini de façon générale comme un accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production, consiste en l’invention de produits et procédés nouveaux, qui augmentent le bien-être des individus, soit par un
accroissement soit par une transformation de la consommation.
(Problématique) Après avoir été décrié durant des siècles et souvent présenté comme une source de chômage (voir par exemple le mouvement des canuts lyonnais ou celui des luddites au 19ème siècle), il est au contraire souvent présenté aujourd’hui comme un préalable essentiel à la lutte contre le chômage. Quelles sont les conséquences du progrès technique sur l’emploi ? Sont-elles directes, ou indirectes ? Positives, ou négatives ? Le progrès technique n’a-t-il des conséquences que sur le niveau de l’emploi, ou au contraire n’induit-il pas aussi des évolutions structurelles et qualitatives de l’emploi ?
(Annonce du plan) Après avoir montré que le PT pouvait avoir des effets bénéfiques sur l’emploi, nous nuancerons cette première idée en développant les limites de cette approche.
I- LES EFFETS POSITIFS DU PROGRES TECHNIQUE SUR L’EMPLOI
(Petite intro du I)
Le progrès technique semble avoir des effets positifs sur l’emploi, aussi bien en termes quantitatifs (il est globalement créateur d’emplois) qu’en termes qualitatifs (il change la structure et la qualification des emplois). En effet, il est un déterminant essentiel de la croissance économique (I1), et, par le phénomène du déversement, il influe directement et indirectement sur l’emploi (I2).
1) Le PT est source de croissance économique, et donc d’emplois
a) Le lien productivité/croissance
Document 6 : il existe un lien empirique entre évolution de la productivité et évolution de PIB : lorsque le taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la productivité est élevé, le TCAM du PIB l’est aussi, et vice et PIB ralentit elle aussi. Par exemple, le TCAM de la productivité diminue de 2.4 points en France durant la période 1973-1979 par rapport à la période 1950-1973 ; entre ces deux périodes, le TCAM du PIB diminue de 2.2 points.
b) L’explication des cycles économiques Kondratieff a mis en lumière l’existence de cycles économiques longs d’une durée d’une cinquantaine d’années. A l’origine des phases A, qui sont les phases de croissance économique, se trouve, selon Schumpeter, l’apparition d’une « grappe d’innovations majeures ». Le PT semble donc empiriquement bien être à l’origine de la croissance économique.
: « Les défenseurs de la thèse de la new economy américaine insistent sur le rôle des nouvelles technologies dans la troisième révolution industrielle. Ils affirment que les technologies de l’information et de la communication vont bouleverser les structures économiques dans le prochain millénaire, comme ce fut le cas au XVIIIème siècle avec la machine à vapeur »
c) Le PT est théoriquement source de croissance économique… - Innovations de procédés et croissance Innovations de procédés ⇒ hausse de la productivité ⇒ hausse des salaires et/ou baisse des prix et/ou hausse des investissements et/ou hausse des dividendes ⇒ hausse de la demande ⇒ hausse de la production ⇒ croissance économique. Document 2 : « Leur principale argumentation est fondée sur le fait que l’innovation permet de renouer avec les gains de productivité, et de ce fait avec la croissance. La diffusion massive des nouvelles technologies permettrait la multiplication d’innovations secondaires et conduirait à une augmentation des gains de productivité. Ces gains de productivité favoriseraient à leur tour une croissance durable et sans
inflation. » - Innovations de produits et croissance Innovations de produits ⇒ apparition d’un nouveau marché ⇒ apparition d’une nouvelle demande ⇒ apparition d’une nouvelle production sur ce nouveau marché ⇒ croissance économique sur ce nouveau marché. Schumpeter a mis en avant le processus de « destruction créatrice » : les nouveaux produits (ou procédés) remplacent les anciens, mais le solde est globalement positif Document 1 : « les produits nouveaux suscitent une demande nouvelle, qui amène les firmes à accroître leur production et donc à embaucher. » -Innovations et compétitivité L’innovation est source de compétitivité-prix (innovations de procédés) et de compétitivité structurelle (innovations de produits)
2) La théorie du déversement
a) Un lien apparemment négatif entre PT et emploi… Document 1 : « La technologie est fréquemment désignée dans le grand public comme une force destructrice d’emplois. »
b) … qui oublie les effets indirects positifs du PT sur l’emploi Le PT détruit directement des emplois dans le secteur dans lequel il est introduit, mais en crée indirectement d’autres dans d’autres secteurs, le solde étant globalement positif. Mécanisme : le PT permet des gains de productivité, qui peuvent se traduire par des hausse de salaires, une baisse des prix, une hausse des investissements et des dividendes et / ou une hausse des prélèvements obligatoires. Les gains de productivité permettent donc un accroissement de la demande, qui va se porter en grande partie vers d’autres secteurs, où la production et l’emploi vont donc augmenter. Il est clair que la technologie détruit des emplois dans certaines entreprises, mais elle en crée tout autant ailleurs. Le mécanisme qui assure la constance ou l’expansion de l’emploi est connu comme l’ « effet de déversement » (Sauvy). Supposons qu’une entreprise augmente sa productivité grâce à une innovation de procédé. Le gain total engendré par l’innovation se répartit entre trois catégories
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