Rapport Progrès Technique Et Emploi Chez Shumpeter
Mémoires Gratuits : Rapport Progrès Technique Et Emploi Chez Shumpeter. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sofiablrb • 26 Mars 2014 • 5 216 Mots (21 Pages) • 1 171 Vues
! La problématique
Un lecteur de CD ou DVD, un ordinateur à processeur 1 Ghz, un graveur CDR-RW, un téléphone portable ou encore un satellite : que trouve-t-on de commun à ces objets issus des technologies nouvelles ? Tout simplement le fait d’être le résultat d’un ensemble d'inventions dont les applications industrielles ont trouvé des débouchés commerciaux répondant à des besoins existants ou créant de nouveaux besoins et qui se transforment ainsi en innovation. Il existe pourtant des innovations technologiques qui se sont diffusées sans véritable succès : c’est le cas du DAT vite balayé par l’arrivée du standard Minidisc®. A travers ces exemples, on perçoit clairement que l’une des caractéristiques centrales de l'innovation est d’être un pari économique. Autre caractéristique de l’innovation : ses répercussions sont à la fois micro-économiques et macro- économiques. En effet, la diffusion de l’innovation modifie non seulement les pratiques de consommation des agents économiques mais se traduit également par une lutte d'entreprises pour le contrôle ou le partage du marché. Autant d’éléments qui ne manquent pas de se répercuter sur la croissance économique.
On peut comprendre alors l'intérêt suscité par les analyses théoriques de J.A. Schumpeter sur le rôle des innovations dans l'évolution conjoncturelle et structurelle du système capitaliste.
En effet, si l'on définit le progrès technique comme l'ensemble des mutations entraînant une nouvelle manière de produire qui permet d'obtenir plus avec la même quantité de facteurs (progrès de processus) ou un nouveau produit (progrès de produit), on peut mesurer combien peuvent être étroits les liens qu'il entretient avec la croissance. Quant aux innovations au sens de Schumpeter, elles concernent aussi bien les nouveaux produits que les nouvelles techniques de production, les nouvelles formes de gestion des entreprises, l'exploitation de nouveaux débouchés ou de nouvelles sources de matières premières.
Ces innovations donnent alors de nouvelles occasions d’investir et peuvent être à l’origine de gains de productivité importants dont les retombées sur la croissance économique sont plus qu’évidentes.
Ainsi, la réflexion menée par Schumpeter sur le rôle des innovations permet d’entrevoir des réponses possibles à plusieurs interrogations :
- Quelle(s) relation(s) existe-t-il entre progrès technique et croissance économique ?
- Par quels mécanismes, le progrès technique donne-t-il naissance à la croissance ?
- Pourquoi la dépression succède-t-elle à la croissance ?
Globalement, il s’agit d’expliquer ce qui met en mouvement le capitalisme, c’est à dire ce qui permet d’expliquer sa dynamique. Pour actualiser cette problématique, on peut se demander si le ralentissement de la croissance économique qui affecte les économies des PDEM depuis le milieu des années 70 n’aurait pas une cause technologique ?
! L’auteur : Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950)
Voir la biographie imaginaire de l’économiste dans le dossier documentaire.
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! J. A Schumpeter et la relation entre progrès technique et croissance...
A) La théorie de l’évolution du capitalisme ou la dynamique du capitalisme
1) Un « rapide survol » de cette théorie.
Schumpeter étudie l'évolution du capitalisme et les fluctuations de l’activité économique sur la longue période. Le cœur de son analyse se résume dans l’interrogation suivante : « quels sont les facteurs qui mettent le capitalisme en mouvement ? ». Schumpeter va exposer ses idées dans plusieurs ouvrages dont les contenus se complètent : La théorie de l’évolution économique, Business Cycles et Capitalisme, socialisme et démocratie.
Il considère le capitalisme non comme un état stationnaire mais comme un système, un ensemble dynamique qui évolue en permanence.
Au cœur du changement, il y a les nouvelles combinaisons productives ou innovations. Ces nouvelles combinaisons apparaissent en grappes et sont le moteur essentiel de l’évolution économique..
L'entrepreneur innovateur va jouer un rôle essentiel car il est celui qui innove en insérant dans le processus économique les inventions fournies par le progrès scientifique et technique, en exploitant les perspectives de profit toujours plus élevées offertes par de nouveaux marchés, de nouvelles matières premières, de nouvelles formes d’organisation du travail, etc.
Pour mettre en œuvre l’innovation, il faut des capitaux importants qui seront fournis par les banques. L’auteur insiste alors sur le rôle moteur du crédit dans la dynamique du capitalisme.
2) Une approche plus approfondie de la théorie
La première conclusion importante de la pensée schumpeterienne est donc le rôle « d’impulsion » joué par l’innovation dans la croissance et le rôle « d’action » joué par l’entrepreneur capitaliste.
a) Le rôle dynamique de l’innovation
Pour Schumpeter, l'évolution ne peut venir d'une modification quantitative (comme la hausse de la population ou du capital). La véritable transformation du système économique ne peut être que de nature qualitative. Par voie de conséquence, l'évolution devient synonyme de nouveauté, de bouleversement des comportements économiques (niveaux et modes de vie) et des conditions de l'activité économique. Ainsi, Schumpeter montre au terme de son analyse que le facteur déterminant entraînant l'évolution économique est l'innovation, essence même du capitalisme. Celle-ci est au cœur, non seulement du processus de croissance mais aussi de transformations structurelles plus importantes. En cela, la nature fondamentale du capitalisme est d'être en déséquilibre permanent sous l'effet des innovations. C'est dans cette optique qu'il distingue cinq types d'innovations : nouveaux objets de consommation, nouvelles méthodes de production et de transport, nouveaux marchés, nouveaux types d'organisation industrielle) On regroupe en général les innovations en deux catégories : les innovations de produit et les innovations de procédé.
In Enseignement de spécialité, SES, Sous la direction d’Alain Bruno, Ellipses,
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