Les politiques monétaires marocaines
Dissertations Gratuits : Les politiques monétaires marocaines. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar espoir2001 • 23 Mai 2013 • 1 542 Mots (7 Pages) • 831 Vues
Dans les pays industrialisés comme dans certains pays en développement, les politiques
monétaires sont appuyées presque exclusivement sur l’arme des taux d’intérêt. Examiner
l’impact de la politique monétaire sur l’économie réelle revient à analyser les canaux de
transmission des taux d’intérêt sur les comportements des acteurs économiques.
Au Maroc, les règles de conduite de la politique monétaire s’inscrivent dans la même
approche de régulation monétaire et d’orientation de l’offre de crédit en se basant
essentiellement sur l’instrument des taux d’intérêt.
Dans la perspective de soutenir l’activité économique, au cours de ces dernières
années, les taux d’intérêt bancaires, ainsi que ceux appliqués sur les différentes catégories des
bons du Trésor ont enregistré des baisses qui ont dépassé les 500 points de base.
Le processus de détente des taux d’intérêt au Maroc s’est traduit par la contraction de
la marge d’intermédiation des banques et l’amélioration des conditions de financement des
entreprises. Il n’en demeure pas moins que les impacts macroéconomiques de la baisse des
taux restent difficiles à évaluer avec précision sur le plan empirique.
Les résultats produits sur l’économie par la baisse des taux à court terme, tels que
fournis par le modèle Nour permettent d’avancer qu’une baisse de ces derniers de 1 point au
Maroc soutiendrait la croissance de 0,2 point la première et la deuxième année et 0,1 point la
troisième année. Le taux de chômage baisserait de 0,1 point au bout d’un an et de 0,2 point au
bout de 2 ans. Par ailleurs, l’effet sur le niveau des prix serait nul et le rythme de progression
de ces derniers à partir de la deuxième année serait très faible (0,1% en moyenne par an), dû
principalement au fait que le rythme d’accroissement de la demande intérieure serait
insuffisant pour engendrer des tensions sur le système productif.
L’impact du choc au niveau des différentes composantes de la demande intérieure
serait marqué par une augmentation de la consommation des ménages en volume de 0,4% au
bout d’un an, 0,3% au bout de 2 ans et 0,2% au bout de 3 ans. L’amélioration de la
consommation des ménages à court terme serait soutenue par un accroissement du revenu
disponible des ménages de 0,1% la première année et 0,2% la deuxième année.
L’investissement total en terme réel connaîtrait une hausse de 0,2% au bout d’un an,
de 0,3% au terme de la deuxième et troisième années. Toutefois, au niveau des différentes
composantes de l’investissement privé, la progression la plus importante proviendrait, à court
terme, de l’investissement privé en matériel et outillage qui connaîtrait une hausse de 0,4% au
terme de la première année et 0,5% au bout de 2 ans, contre 0,2% et 0,3% pour
l’investissement en bâtiment respectivement pour les mêmes années.
L’analyse des résultats du choc permet d’avancer que l’impact d’une baisse des taux
d’intérêt est très modeste face à des attentes très importantes en matière de réduction du
chômage au Maroc qui se situe actuellement à 11,6% et aux impératifs d’une démographie
qui met chaque année plus de 263000 demandeurs d’emploi sur le marché du travail.
L’examen des tendances des composantes de la demande intérieure après le choc sur
les taux d’intérêt fait ressortir l’importance des effets de substitution dans le comportement
des ménages et des entreprises.2
Concernant les ménages, la baisse des taux d’intérêt réduit leur épargne à court terme
(1 an et 2 ans). De ce fait, leur consommation a tendance à augmenter. Toutefois, le rythme de
progression de la consommation est 3 à 4 fois supérieur au taux de ralentissement de la
progression de l’épargne et 3 à 2 fois supérieur au rythme de progression du revenu
disponible. Ceci laisse penser que le supplément de la consommation serait financé par crédit
bancaire dans un contexte financier marqué par et le relâchement de la contrainte de liquidité
des ménages.
L’amélioration de l’investissement privé est accompagnée d’une hausse des crédits à
l’économie de 0,2% au bout d’un an et de 0,8% au bout de 2 ans, et d’un accroissement de
l’emploi respectivement de 0,1% et de 0,2%.
Le rythme de progression de l’emploi est 4 fois inférieur à celui des crédits à
l’économie. Ces résultats obtenus laissent croire que les effets de substitution du capital au
travail influent sur le comportement de l’investissement au Maroc.3
Dans les pays industrialisés comme dans certains pays en développement, les politiques
monétaires sont appuyées presque exclusivement sur l’arme des taux d’intérêt. Examiner
l’impact de la politique monétaire sur l’économie réelle revient, en fait, à analyser les canaux
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