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Les défaillances Des Marchés Financiers Justifient-elles L'intervention De L'État ?

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Par   •  6 Janvier 2014  •  1 811 Mots (8 Pages)  •  2 230 Vues

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Les défaillances des marchés financiers justifient-elles l'intervention de l'État?

En septembre 2013, Jacques Attali remettait un nouveau rapport au président de la République François Hollande, son but était de proposer des réformes "pour une économie positive" selon les termes du rapport. Ce rapport propose notamment des mesures qui vise à réguler les marchés financiers, devenu depuis la crise des subprimes un nouveau bouc émissaire. "Les marchés financier" peut désigner soit le marchés des capitaux soit une partie de celui-ci, à distinguer des marché monétaire, marché des changes et marchés dérivés. D'ailleurs François Hollande les avait déclarés être son ennemi n°1 durant sa campagne présidentielle. Néanmoins, il est des économistes néo-libéraux pour affirmer que la crise n'aurait tout simplement pas pu avoir lieu si les marchés avait été assez libéralisés. Dès lors on se demande quelle réponse apporter à la crise. Une régulation des marchés financiers est-elle souhaitable?

I. La spéculation est-elle néfaste? ou la nécessité d'un rôle momentané de l'État

Sur les marchés des capitaux, il y a trois types d'opérations (en dehors des actions des instances de régulation): l'arbitrage, la couverture et la spéculation.

L'arbitragiste recherche des différences de cours et de taux d'intérêt qui peuvent exister, momentanément, entre différentes places ou différents compartiments de marché. S'il vise le profit, comme le spéculateur; de même que l'opérateur en couverture (hedger), il ne prend pas de risque. L'arbitrage est un mécanisme de convergence vers l'équilibre puisqu'il annihile un déséquilibre initial. Mais, est-ce acceptable que des acteurs s'enrichissent de cette façon? Si non, on pourrait envisager qu'un organe étatique — voire une instance internationale — se charge de l'arbitrage. Mais comme la réponse relève quelque peu du domaine moral, tournons nous vers les problèmes que pose la spéculation.

Elle recouvre deux caractéristiques: elle est risquée (dans l'espoir d'une plus-value) et sèche (i.e.: sans contrepartie directe dans l'économie réelle). En 1939, Nicholas Kaldor la définit ainsi: « achat ou vente de biens avec intention de revente (ou de rachat) à une date ultérieure, lorsque l'action est motivée par l'espoir d'une modification du prix en vigueur et non par l'avantage lié à l'usage du bien ».

La spéculation est un mécanisme sain, nous dit Milton Friedman, car elle récompense les acheteurs qui parient sur les investissements qui s'avèrent les meilleurs. De plus, le spéculateur a un rôle nécessaire puisqu'il supporte le risque que le hedger préfère ne pas prendre. Ensuite la spéculation assure la liquidité et donc le bon fonctionnement des marchés. Enfin, elle assure, pour les néo-libéraux, un équilibre de long terme assimilable au processus de tâtonnement walrassien qui permet d'obtenir l'équilibre général. Ainsi, La spéculation est équilibreuse, du moins, en période calme, nuance Dominique Plihon, car les mouvements des cours y sont jugés temporaires (e.g.: si le cours d'une action baisse, le spéculateur, jugeant la dépréciation temporaire, anticipe sa remontée et en achète).

Toutefois, en période de crise, les mouvements sont considérés comme durable, dès lors, le spéculateur, joue à la poursuite de la baisse (ou de la hausse pour les valeurs refuges) et la spéculation est alors procyclique.

Ce rôle aggravant est lié aux anticipations des spéculateur, dont Keynes avait bien souligné l'importance. Il suffit que la méfiance semble s'installer pour qu'elle s'installe et que la crise commence. C'est inhérent au marché financier. En effet, un agent considère souvent qu'il est dangereux de conserver des titres qui ont une tendance baissière: cela pourrait refléter la baisse des fondamentaux de l'agent émetteur. Et même si le possesseur des titres sait pertinemment que cette baisse ne représente rien de concret (i.e.: les fondamentaux sont toujours aussi solides), il a intérêt à s'en débarrasser car les autres détenteurs de ces titres – qui ne sont pas forcément au courant de la solidité conservée des fondamentaux – vont sûrement vendre leur titre par précaution. "Nul ne peut pas avoir raison contre le marché". C'est le principe des anticipations auto-réalisatrices. Ce phénomène de perte de confiance met en exergue le caractère pro-cyclique (voire créateur) de la spéculation concernant un krach. Et l'on peut de la même façon montrer sa participation à la formation de bulle.

Si la spéculation est nécessaire, il faut donc endurer ou essayer de pallier ces aspects négatifs. Il est donc du rôle de l'État d'intervenir, en dernier ressort, pour mettre un terme, chaque crise, sans pour autant lutter contre la spéculation pendant les autres périodes. C'est ce qu'ont fait les États-Unis ou les pays Européens pendant la crise des subprimes. Mais moins l'intervention est assurée, plus la spéculation va aggraver la crise. C'est ce qu'on a pu constater pendant la crise grecque car les aides de l'UE tardait à venir, faute d'unanimité.

II. L'État doit-il intervenir pour limiter le volume de la spéculation de manière structurelle?

Toujours est-il que la spéculation existe depuis longtemps comme l'atteste la fameuse crise de la tulipe en février 1637 dans le nord des Province-Unies. Ainsi le problème est en fait l'augmentation du volume de spéculation qui rend les crises plus fréquentes et plus dévastatrices. Ces 4 dernières décennies sont exactement caractérisés par cette fréquence.

Trois causes expliquent l'augmentation de la spéculation.

Premièrement, une loi de 1974 aux États-Unis qui stipule l'obligation, pour les fonds de pension, de placer sur les marchés financiers leur masse considérable d'épargne salariale, a rendu la spéculation bien plus importante qu'auparavant, d'autant plus que cette loi

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