Le progrès technique permet-il l'accroissement du bien-être et à quelles conditions?

Pour Aghion - Cette - Chohen, changer de modèle, 2014, les pays développés seraient au niveau de la frontière technologique, c’est à dire qu’il faut innover par le biais du progrès technique afin d’augmenter leur niveau de développement. C’est pour cela qu’au XXIème siècle, les technologies de l’information, avec la révolution numérique, ont transformé les modes de production des entreprises et les circuits de vente de leurs biens et services, tout en ouvrant la voie à de nouveaux marché et modèles d’activité, ce qui a permis un développement de l’économie. Aujourd’hui, il y a une remise en cause de la durabilité de ce développement. De ce fait, il est intéressant de se demander si le progrès technique et le développement ont des influences durable l’un sur l’autre.

Le progrès technique est un terme utilisé depuis l’invention de la machine à vapeur. Elle machine est apparu avec l’écossais James Watt de façon progressive entre 1763 et 1788. James Watt représente l’amélioration des techniques, y compris organisationnelles, qui sont utilisés dans le processus de production de biens et de services. Il peut toucher tous les domaines. C’est un flux permettant d’augmenter les stocks de capitaux, mais aussi d’améliorer les conditions de travail et de santé. Il va être utilisé dans les théories de la croissance économique comme un indicateur permettant d’augmenter la productivité globale des facteurs de production, ainsi que dans les stratégies de développement des pays.

Celui-ci va donc permettre, dans une certaine mesure, le développement qui est, selon l’économiste français François Perroux, la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à croitre cumulativement et durablement son produit réel globale. De plus, l’économiste et philosophe indien Armatya Sen, va permettre une extension des capabilités, autrement dit, des possibilités que l’individu a de choisir la vie qu’il souhaite mener. Cette notion est une notion polysémique : elle peut à la fois parler d’un développement économique, humain ainsi que durable.

Parvenir à dire quels effets le progrès technique et le développement ont l’un envers l’autre est un enjeu majeur aujourd’hui. En effet, historiquement, cette interaction a joué un rôle fondamental dans l’augmentation du bien-être des populations à tous les niveaux.

Cependant, pouvons-nous vraiment considérer que le progrès technique n’ai que des effets positifs sur le développement ? Ou bien, n’engendre-t-il pas également des effets négatifs, en termes de durabilité par exemple ?

Ainsi, le progrès technique permet-il l’accroissement du bien-être et à quelles conditions ?

Notre réflexion se portera en trois axes : dans un premier temps, nous discuterons du modèle selon lequel le développement économique est fondé sur le progrès technique. Ensuite nous verrons que le progrès technique, en interagissant avec le développement, a joué un rôle fondamental dans l’augmentation séculaire du bien-être. Dernièrement, nous verrons que pour répondre au mieux aux besoins du développement, le progrès technique est envisageable à certaines conditions, dont un encadrement par des institutions adaptées.

Tout d’abord, nous pouvons dire que progrès technique et le développement économique ont des conséquences positives l’un sur l’autre. Nous verrons que le progrès technique à rendu possible le développement économique de long terme à la mode occidentale puis que le développement semble être un terreau favorable au progrès technique.

Dans les théories de la croissance endogène, le taux de croissance de long terme est déterminée par les variables du modèle. Le progrès technique, qui est la principale source de la croissance et donc de développement économique, est présenté comme le résultat de décisions d’investissement de la part d’entrepreneurs. Robert Solow a une approche de la croissance différente. Selon son modèle, la croissance économique est due à l’accumulation du capital et du facteur travail, seulement il ne prend pas en compte le progrès technique qui rend son modèle exogène. Il intègre donc le progrès technique à son modèle comme une donnée. Cela donne un modèle irréaliste car le progrès technique ne doit pas être pris en compte comme une donnée mais plutôt comme une variable.

Selon Joseph Schumpeter, sans l’innovation générée par le progrès technique, l’économie est stationnaire ; autrement dit, c’est un système économique stagnant qui ne favorise pas le développement économique. De même, le progrès technique permet une augmentation de la productivité des facteurs de production et donc une hausse des bénéfices. Il favorise la croissance qui est une condition fondamentale aux développements des économies. Prenons pour exemple le plan Made in China 2025, en Chine. C'est un plan d’investissement Chinois dans les nouvelles technologies élaboré par le Premier ministre Li Keqiang et son cabinet en 2015. Le pays veut augmenter sa qualité de production et se développer grâce au progrès technique dans le domaine des hautes technologies. Ainsi, la Chine souhaite devenir le leader dans l’énergie propre, la robotique, ou encore la technologie de l’information. Ce programme est, par ailleurs, une des causes responsable de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

Sans le progrès technique, le développement économique est quasiment impossible ou alors extrêmement remis en cause. En effet, Paul Krugman, dans le mythe du miracle asiatique, 1994, rappelle que le développement économique soviétique dans les années 1950 est très rapide. Il va montrer que cela est dû à la hausse de la quantité des facteurs de production et à un accroissement du stock de capital, grâce à une limitation de la consommation de la population soviétique. L’effort d’épargne imposé à la population repousse le stock stationnaire de capital par tête. On a donc ici un exemple de développement économique sans progrès technique. Cependant, ce développement ne va pas être durable puisque le capital a des rendements décroissants, à savoir que l’augmentation d’un facteur de production n’entraîne pas une hausse de la productivité. De plus, l’absence de concurrence ne permet pas l’encouragement des innovations. L’arrêt de la croissance économique influant sur le développement économique est donc inévitable. Ainsi pour avoir un développement économique durable, il faudrait une hausse de la productivité globale des facteurs de production possible grâce au progrès technique.

Le développement est un terreau favorable au progrès technique. En effet, plus une économie

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