Le Phenomene décisionnel

1. Le processus de prise de décision dans les organisations.

Toute activité humaine, tout comportement suppose que l’acteur prenne une décision. En prenant cette décision il réalise un choix entre toutes les actions qu’il peut matériellement réaliser. Dès lors l’individu renonce à d’autres alternatives. Le processus de sélection peut-être, dans le sens retenu ici, conscient ou inconscient. Alors que de nombreuses actions font appel à des processus de décision simple, d’autres sont le résultat d’une chaîne complexe d’activités. Ces dernières elles-mêmes relèvent de multiples processus de décision, dont le but est la planification des actions ou la conception d’un objet.

Le comportement humain est à la fois intentionnel et rationnel. Intentionnel car il est guidé par des buts ou des objectifs généraux, et rationnel car il choisit des alternatives d’action en vue de réaliser les objectifs précédemment choisis. Un processus de décision inclura le choix d’un but et le choix d’un comportement. Dans un premier temps le décideur est amené à choisir des objectifs finaux, dans ce cas H.A. Simon les appelle « jugements de valeur ». Puis le décideur s’intéresse aux décisions de mise en œuvre des projets, appelés « jugements factuels ».

La difficulté est de séparer les éléments de valeur et les éléments factuels. Souvent ils s’entrecroisent pour ne faire partie que d’un seul objectif. La séparation partielle des deux éléments - valeur et faits - n’est possible qu’en distinguant les objectifs du projet des procédures qui permettent leur réalisation. Toutes les décisions relatives à un projet doivent reposer sur les objectifs qui justifient le projet, et elles doivent être prises en intégrant les connaissances théoriques et pratiques quant aux conséquences des mesures adoptées pour atteindre ces valeurs.

La modélisation des processus de prise de décision intéresse les chercheurs dans les domaines des sciences humaines à double titre. Le premier intérêt réside dans la proposition de modèles prescriptifs ou normatifs de prise de décision. Ce type de modèles constitue un outil permettant de répondre à des problèmes clairement posés dans des situations identifiables. Tel est le cas des modèles développés par exemple lorsqu’il s’agit d’arrêter un choix d’investissement, de lancer une production, de gérer un stock. Le second intérêt consiste en la construction de modèles descriptifs de la prise de décision. C’est sur ce second plan que H.A. Simon propose son modèle de prise de décision.

Ce modèle est suffisamment général pour qu’il soit reconnu comme un modèle canonique de la décision. Ce modèle distingue quatre phases dans la prise de décision:

- la phase d’intelligence ou de renseignement, qui correspond à une phase de diagnostic du problème qui se présente et d’exploration-reconnaissance des conditions dans lesquelles le problème se pose. Au cours de cette phase le décideur prend conscience de l’existence d’une situation qui appelle une décision. Percevoir une telle situation ou problème revient à détecter, à travers les informations qui nous parviennent, un déséquilibre entre ce qui se passe, le réel et ce qui aurait dû se passer c’est à dire une image construite

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