Le phénomène adulescents
Cours : Le phénomène adulescents. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar psychophile14 • 4 Mars 2012 • Cours • 6 253 Mots (26 Pages) • 1 796 Vues
Le phénomène adulescent
Des adultes refusant le temps qui passe, le poids des responsabilités, ayant un goût
prononcé pour les bonbons acidulés, les jeux vidéos, les dessins animés et chansons de
l’enfance, il en existe depuis toujours, le phénomène n’est pas nouveau. Ce qui semble avoir
changé pourrait se poser en termes de proportion, de nature et de conséquences.
En effet, dans notre société actuelle, il semble tout d’abord (au-delà du phénomène
de mode traduit par les médias et les publicitaires - qui en font une cible marketing
privilégiée-) qu’il existe désormais une part non négligeable de la population qui présente
toute ou partie de la panoplie de l’adulte qui, refusant les qualités de son âge, de façon plus
ou moins importante et fréquente, souhaite retrouver par divers moyens, les joies de
l’enfance. La régression comme phénomène collectif apparaît comme une nouveauté et les
psychiatres s’en inquiètent.
En outre, l’ampleur du phénomène révèle un changement en terme de nature.
Auparavant, si l’on cherchait à retrouver de façon épisodique les petits bonheurs d’autrefois
(profitant des fêtes de Noël ou de soirées entre amis par exemple), il semble, en particulier à
cause du contexte socio-économique, que certains soient désormais en quête d’un véritable
âge d’or passé, un paradis perdu en fuyant les responsabilités d’adulte, en refusant le temps
qui passe, en adoptant des conduites enfantines. De plus, le caractère ostentatoire très
significatif du phénomène relève de comportements sociaux et psychologiques tout à fait
nouveaux.
Ces comportements ne sont pas sans conséquence. S’il est tout à fait normal de
s’accorder de temps à autres quelques moments régressifs, jouissifs, il est essentiel
également de ne pas trouver dans ce mécanisme de défense le remède systématique à nos
problèmes. Il est important, en effet, de savoir accepter de quitter notre enfance afin de nous
permettre d’assumer au mieux notre vie d’adulte et de futur parent éventuel.
Ainsi, à travers notre argumentation, il s’agira tout d’abord de définir le terme
d’adulescence en le replaçant dans le contexte socio-économique de notre monde
contemporain. Ensuite, nous tacherons de mettre en avant les facteurs psychologiques qui
entrent en jeux dans la compréhension de ce phénomène. Enfin, il s’agira de nous interroger
- 1 -
sur les conséquences de telles attitudes sur la psyché de l’adulte même, de parents et sur
celle de leurs enfants.
I/ Emergence du concept d’adulescence
1- Définition
Le mot adulescent est la contraction d’adulte et d’adolescent. En anglais, on utilise le mot
middlescents ou encore de kidults. Si le concept a été forgé par Tony Anatrella,
psychanalyste, il a été, dans un premier temps, récupéré par le monde de la publicité qui en
a fait une cible marketing privilégiée. Il s’agit de produire, de créer des besoins, des produits
labellisés « de notre enfance » pour des individus nostalgiques prêts à dépenser, parfois sans
compter, pour retrouver les joies de l’enfance. Nous pourrions ne voir ici qu’un phénomène
purement économique mais nous pourrions aussi considérer que s’il existe des offres de ce
genre c’est qu’il existe une demande forte de la part des individus. Ainsi, le domaine de la
psychologie s’inquiète de cette volonté de régression collective.
Le phénomène adulescent naît de deux éléments corollaires. En effet, le retour en enfance
est souhaité par deux catégories distinctes mais qui se rejoignent dans les pratiques
adulescentes.
Ainsi, il s’agit tout d’abord d’une tendance qui touche les baby-boomers
d’aujourd’hui qui avait vingt ans dans les années soixante, qui ont cru en une adolescence
élastique et se battent encore pour préserver ce mythe. Ainsi, ils vivent dans le culte du
jeunisme. Le phénomène adulescent est ainsi celui des adultes qui ont quitté l’adolescence
depuis plusieurs années mais qui souhaitent désormais, en profitant des technologies
modernes (internet, télévision, marchandising), retrouver les joies de leur jeunesse.
D’autre part, il existe aussi une autre catégorie d’adulescents, car comme le souligne
le chanteur Aldebert dans sa chanson Adulescent1 (décrivant parfaitement le phénomène), la
« nostalgie n’est pas l’apanage des baby-boomers ». Il s’agit de ceux qui à vingt ou trente
ans n’ont toujours pas quitté le monde de leur enfance, le foyer familial, qui font durer leurs
études universitaires. Ils ont grandi avec la crise économique, le chômage de masse ; face à
cette angoisse ils souhaitent rester le plus longtemps possible de « grands enfants » qui sont
nourris, logés et qui peuvent se consacrer
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