Le Monopole Industriel : cas du service d’exploitation du tabac et des allumettes

Le Monopole Industriel : cas du service d’exploitation du tabac et des allumettes

Le personnel se divise en trois grandes catégories que sont les chefs d’atelier, les ouvriers de production et les ouvriers d’entretien. Ces catégories sont bien distinctes, chacun a des compétences propres à sa catégorie et ne peut a priori pas être assigné à une autre catégorie. Cela instaure une certaine impersonnalité, d’autant plus que tout problème pouvant survenir est déjà pensé, le personnel d’ateliers n’a qu’à appliquer un protocole pour le régler, ne laissant place à aucun imprévu et aucune humanité.  Pour détailler chacune des catégories, les chefs d’ateliers font la comptabilité de production, s’occupent des ouvriers, de l’approvisionnement, de la surveillance et des transferts de postes ; les ouvriers de production sont “ sous leurs ordres “ et se divisent eux mêmes en conducteurs de machines ainsi que receveurs et manutentionnaires, leur affectation se faisant selon la règle d’ancienneté ; Enfin il y a les ouvriers d’entretien, qui ont un CAP, et sont en charge de 3 machines dont ils doivent faire le réglage, l’entretien et les petites réparations. Chacun d’eux a une sécurité totale d’emploi, un statut particulier et leur recrutement s’effectue par filières séparées.  

 En ce qui concerne les relations entre les différents groupes, elles sont faibles et peu mises en avant entre les chefs d’atelier et les ouvriers de production, cependant, il n’y a pas de problème particulier entre les deux, néanmoins, les rapports entre ouvriers de production et ouvriers d’entretien sont antagoniques mais s’extériorisent difficilement. Par exemple seuls 33% des ouvriers de production estiment que les ouvriers de réparation font du mieux  qu’ils peuvent dans leur travail de réparation. Plus de 75% des ouvriers d’entretien estiment que cela se passe bien avec leurs ouvriers de production, tandis que seulement 50% d’entre eux estiment que les relations entre leurs collègues et les ouvriers de production sont bonnes. Cela illustre le caractère sous-jacent des tensions.    Pour Michel Crozier, les relations “affectives” entre différents individus dans une organisation dépendent uniquement de leurs relations de pouvoir. Cependant, même si on tend à affirmer que les affinités des individus s’effacent devant les stratégies de pouvoir, il s’agit en fait de l’inverse dans toute organisation. Certains voient cette vision de l’entreprise comme “crapuleuse”, car c’est l’opposé de la vision fraternelle et unie des employés derrière le leader. Il est préférable de dénoncer les problèmes issus de la conquête du pouvoir et d’essayer de les résoudre, plutôt de les camoufler. Les organisations les moins conflictuelles             sont celles qui se basent sur la négociation et le dialogue, celles qui préfèrent ignorer ces                problèmes font face à des problèmes sociaux beaucoup plus conflictuels.

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