La régulation Du Commerce Mondial
Commentaires Composés : La régulation Du Commerce Mondial. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar watilan • 4 Mai 2014 • 1 491 Mots (6 Pages) • 1 026 Vues
Chapitre 7 : La régulation du commerce mondial et ses limites
I- Réguler les échanges de biens et services : un enjeu mondial
A/ Pourquoi faut-il réguler le marché mondial des biens et services ?
1. Les gains liés au libre-échange
Le marché mondial des biens et services est le lieu de rencontre, réel ou fictif, de l’offre mondiale et de la demande mondiale des biens et services. (Cette rencontre donne lieu à un échange de biens et services, et à un prix.)
Le marché des biens et services revêt un caractère mondial : tous les pays peuvent échanger entre eux des biens ou des services (et il y a convergence des prix vers un prix mondial). Cela est possible grâce au processus de libéralisation des échanges : de plus en plus de pays s’ouvrent au commerce mondial (notamment par la suppression des barrières tarifaires et non- tarifaires...), car les pays peuvent tirer de nombreux avantages de cette ouverture :
– du côté de l’offre, la libéralisation de l’économie a tout d’abord un impact positif sur la croissance : mécaniquement, les échanges de biens et services augmentent chaque fois qu’un pays ouvre son économie (puisque les consommateurs ont accès à de nouveaux produits). Ensuite, le libre-échange stimule l’innovation : les entreprises nationales étant confrontées à la concurrence internationale, elles vont devoir s’adapter et innover pour rester compétitives ;
– du côté de la demande, la libéralisation de l’économie favorise le rattrapage des pays moins avancés : l’ouverture des économies tend à faire converger les rémunérations des facteurs de production selon la théorie HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson). Ainsi, un pays en développement qui s’ouvre aux échanges verra son salaire moyen augmenter (du fait de la rarete
relative du facteur capital), ce qui contribue à stimuler la demande mondiale de biens et services (via l’augmentation du pouvoir d’achat).
Ainsi, la libéralisation du commerce mondial doit conduire à une augmentation des échanges de biens et services (effets positifs sur l’offre et sur la demande), et ainsi stimuler la croissance mondiale.
2. Les risques liés au protectionnisme
Si la libéralisation du commerce mondial doit conduire à des gains mutuels pour chaque pays participant aux échanges, il n’en reste pas moins vrai que chaque pays peut être tenté, individuellement, d’adopter un comportement opportuniste. Ainsi, dans une situation de libre-échange, un pays peut avoir intérêt à adopter des mesures protectionnistes pour profiter des avantages du libre-échange, sans en supporter le coût (sans diminuer ses propres barrières tarifaires et non tarifaires). Les partenaires de ce pays seraient alors perdants et opteraient pour un comportement opportuniste, par mesure de rétorsion. Le risque est de passer à une situation de protectionnisme généralisé.
Puisque le libre-échange ne s’impose pas de lui-même (il faut que les pays décident de libéraliser leur économie) et qu’il existe un risque de comportement opportuniste, la solution pour garantir la stabilité des échanges est d’imposer le libre-échange. C’est précisément le rôle de l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
B/ Comment sont régulés les échanges mondiaux de biens et services ?
1. L’OMC : lieu de négociations multilatérales
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est avant tout un cadre de négociations multilatérales, c’est-à-dire un lieu où se réunissent 153 pays
pour négocier des règles applicables à tous, afin d’aboutir à davantage de liberté d’échange. Autrement dit, c’est une organisation internationale dont le rôle est de promouvoir le développement des échanges de biens et services, et de garantir la stabilité des échanges.
Pour développer les échanges de biens et services, l’OMC se base sur le principe de la négociation : la principale activité de l’OMC est d’organiser des cycles de négociations (appelés Rounds), c’est-à-dire des rencontres entre les pays membres afin qu’ils puissent fixer des règles. De ces négociations émergent les Accords de l’OMC, c’est-à-dire des contrats négociés entre les États, qui vont dans le sens d’une réduction des entraves au libre-échange (baisse des barrières tarifaires et non tarifaires pour stimuler les échanges de biens et de services).
Depuis la création de l’OMC en 1995 (succédant au GATT – General Agreement on Tariffs and Trade) de nombreux cycles de négociations se sont succédé. Actuellement, les pays membres négocient dans le cadre du programme pour le développement de Doha (ou « cycle de Doha »), qui vise la libéralisation des échanges dans divers domaines :
– produits agricoles : les pays du Sud accusent les pays du Nord de protéger leurs producteurs par des subventions et d’imposer des normes sanitaires trop exigeantes ;
– produits industriels : les négociations portent sur les droits de douane sur le textile, et sur l’impact sur l’environnement, mais elles sont bloquées car les pays du Sud réclament une libéralisation des produits agricoles
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