La neutralité de la monnaie
Dissertation : La neutralité de la monnaie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Wendy Domingues • 27 Novembre 2020 • Dissertation • 2 359 Mots (10 Pages) • 1 497 Vues
Sujet : « La monnaie est-elle vraiment neutre ? »
Introduction :
« Money does ever matter » . C'est une citation rappelant que la monnaie compte toujours d’ Allan Meltzer faisant référence à Milton Friedman en 1963.
L’hypothèse de neutralité monétaire est au cœur de l’analyse de la formation des prix, de la production et de la distribution des revenus. Elle conditionne la possibilité d’orienter les mécanismes d’offre et de demande sur un marché, et impose la connaissance des implications qui peuvent être cachées. Cette optique a souvent été qualifiée d’approche en terme de stocks mais aussi de prix où l’on suppose l’indépendance de l’offre et de la demande. De plus la rencontre entre l’offre et la demande détermine les niveaux de prix et des quantités échangées qui en résulte un équilibre global.
De plus la neutralité de la monnaie a suscité de nombreuses questions notamment chez les monétaristes. En effet le monétarisme apporte une très grande importance à la monnaie dans l’économie. Par ailleurs Milton Friedman est considéré comme le rénovateur de ce courant, qui a contribué à restaurer, à relancer la théorie quantitative de la monnaie (Fisher : MV=PT) contre le paradigme dominant de l’époque, le keynésianisme.
Aujourd'hui malgré la progression de la théorie de la monnaie, certains courants restent encore opposés. Si les keynésiens sont partisans de l'interventionnisme, les monétaristes et les classiques semblent partisans du laisser-faire. Pourtant, même ces derniers restent en faveur d'une politique monétaire, ce qui peut sembler contredire l'hypothèse de la neutralité de la monnaie.
Ainsi Milton Friedman prône la stabilité de la monnaie tout comme les classiques tandis que John Maynard Keynes prêche une instabilité de la monnaie.
En effet à court terme, la croissance de la masse monétaire a des effets réels, positifs sur l’activité, ces effets affectent d’abord la croissance en volume de l’activité généralement au bout de 3-4 trimestres seulement. Tandis que les effets sur l’inflation sont plus lents, au bout de 12-18 mois environs.
Toute fois ces effets réels ne persistent pas à long terme car la monnaie est neutre à long terme car les effets transitoires se dissolvent et se répercutent entièrement sur les prix.
En premier lieu, nous étudierons donc la neutralité monétaire à court terme mise en avant par les classiques et également par les monétaristes mais qui sera ensuite refusée par Keynes et dans un deuxième temps nous verrons de manière plus approfondie la neutralité de la monnaie à long terme.
I- La non neutralité monétaire, une hypothèse à court terme
A- La défense de la neutralité de la monnaie
Selon les classiques la monnaie n’a pas d’influence sur l’économie réelle. Il n’y a donc pas de relation entre la sphère réelle et la sphère monétaire.
1-L’hypothèse de la neutralité monétaire chez les classiques
Selon la théorie classique, la monnaie n'a pas d'effet sur l'activité réelle, ce qui veut dire qu’une hausse de la monnaie se traduit simplement par une hausse des prix dans une même proportion. Si du jour au lendemain nous sommes dans un pays où la banque centrale double la quantité de monnaie en circulation, seul effet selon cette théorie sera une multiplication par deux de tous les prix. En effet il n’y aura pas changement car si tous les prix seront multipliés par deux, le salaire va doubler également et le pouvoir d'achat restera ainsi le même. La monnaie est donc neutre car la hausse de la quantité de monnaie a simplement eu des effets nominaux c’est-à-dire via les prix mais aucun effet réel. On parle alors d’une séparation entre les sphères réelles et financières.
Lorsque l’on parle des classiques on parle notamment de La théorie quantitative de la monnaie constitue la théorie monétaire de l’école néoclassique. Cette théorie met en cause la quantité de monnaie en circulation dans l’économie sur le niveau général des prix. La première formalisation de la théorie quantitative est l’œuvre d’Irving Fisher composée d’une équation qui est : M*V = P*T
Cette équation signifie que les transactions en volume T multipliées par les prix en vigueur, fournissent des transactions en valeur. Cette valeur totale des transactions (P*T) devrait être égale à la masse de monnaie en circulation M compte tenue de la vitesse moyenne de circulation.
Par ailleurs cette équation permet d’établir une conclusion tel que la seule variable qui soit dépendante de la masse monétaire, c’est bien le prix. Ce qui est cohérent vis-à-vis de l’idéologie des classiques car pour eux le seul motif de détention de la monnaie c’est la transaction, elle n’a donc pas d’influence sur les agrégats économiques. Cela signifie qu’avoir plus de monnaie en circulation ne permet pas d’acheter plus car pour obtenir ce résultat il faudrait produire plus.
2-L’hypotèse de la neutralité monétaire chez les monétaristes
Nous avons vu que chez les classiques, l’évolution de la masse monétaire n’agit que sur le prix. Pour les monétaristes la neutralité se définit selon un horizon, la variation de masse monétaire à court terme a un fort effet perturbateur sur l’économie, cependant cet effet s’annule complétement à plus long terme.
Pour résoudre ce problème Milton Friedman conseille de maintenir une règle monétaire forte autrement dit la masse monétaire doit évoluer à la même vitesse que la production, pour garantir une stabilité des prix.
En réaction aux politiques Keynésiennes, les monétaristes considèrent quant à eux que la modification du stock de monnaie à une influence, incidence sur le niveau général des prix, ils confirment donc la théorie quantitative de la monnaie selon laquelle la monnaie est neutre à long terme
Cependant à la suite de nombreuses critiques Milton Friedman admet que la politique monétaire à des effets sur l’économie à court terme. Pourtant, raisonnant à long terme, il reconnait la neutralité de la monnaie sur l’activité économique.
B- L’opposition Keynésienne de la thèse de la neutralité de la monnaie
Keynes réalise une intégration des sphères réelles et monétaires autrement dit comment il justifie la non-neutralité de la monnaie, en décrivant le comportement des agents car ce sont eux qui fondent le principe sur lequel s’appuie Keynes pour construire son analyse macroéconomique.
1-La demande effective décrivant les comportements des agents économiques
En effet, le principe qui fonde l’analyse keynésienne, c’est le principe de « demande effective ». Si nous somme dans le cas d’une économie fermée, possédant des capacités de production inutilisées, le niveau de production sera déterminé par les prévisions de dépenses globales des entrepreneurs investisseurs. Ces prévisions de dépenses globales comportent ainsi des dépenses de consommation des ménages mais également des dépenses d’investissement des entreprises.
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