La croissance rapide des échanges depuis le 19e siècle a-t-elle toujours induit un véritable développement ?
Dissertation : La croissance rapide des échanges depuis le 19e siècle a-t-elle toujours induit un véritable développement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Madjid Mahdjoub • 3 Mai 2017 • Dissertation • 1 182 Mots (5 Pages) • 789 Vues
La croissance rapide des échanges depuis le 19e siècle a-t-elle toujours induit un véritable développement ?
Introduction :
(Accroche) C’est par l’abolition des corn laws en 1846 que semble débuter la marche vers une libéralisation des échanges au XIXe. Les accords franco-GB de 1860 vont dans le même sens. De fait, il n’est pas surprenant de voir que le commerce mondial est multiplié par 25 de 1800 à 1914. Cette première mondialisation est certes brisée par la première guerre mondiale et la grande crise de 29 mais les accords GATT et l’OMC n’ont que renforcé cette volonté d’intensification des échanges de biens, de services mais aussi de capitaux (le commerce international a encore été multiplié par 50 depuis la fin de la guerre). Ces deux siècles de révolution industrielle marquent aussi le développement (i.e. accélération de la croissance économique mais aussi des transformations sociales perceptibles par exemple par l’IDH) de bien des Nations. Comment ne pas reconnaître à quel point le niveau de vie, les modes de vie ont profondément changé dans une grande partie de la planète.
(Problème) Alors, faut-il voir dans l’accroissement si rapide des échanges un facteur essentiel du développement ? Et cela est-il toujours vrai ?
(Annonce du plan) Tenter de répondre à ces questions nous amènera à voir dans un premier temps qu’indiscutablement, la croissance des échanges a souvent été un formidable outil du développement par l’opulence qui se répand, par la convergence qui se produit. Il faudra néanmoins montrer ensuite des obstacles au développement naissent justement de cette explosion des échanges, de ce phénomène de mondialisation.
- Les échanges constituent un facteur important du développement :
- Les échanges induit spécialisation, croissance et développement
Les échanges provoquent la spécialisation de chaque nation conformément à la loi des avantages comparatifs de Ricardo (in Principes d’économie politique et de l’impôt 1817). Cette spécialisation permet une production plus efficiente et de fait plus de production et d’échanges interbranches. Chaque pays peut alors disposer, par ces échanges, de plus de biens, de services : c’est l’opulence qui se répand et qui change le niveau de vie, le mode de vie. C’est ainsi que les pays européens se sont industrialisés dès le XIX, profitant d’un avantage en capital. Mais sans la possibilité d’exporter toujours plus de produits manufacturés, le développement eût été beaucoup lent. De nos jours, ce sont bien les échanges qui rendent possible une certaine opulence et un vrai développement pour l’Asie du S-E (les « dragons », « les BRICS »).
- Les échanges induisent interdépendance et convergence.
L’intensification des échanges, reflet d’accords de L-E ou de la DIPP, crée des interdépendances qui sont autant de moyens de diffusion d’une plus grande variété de biens, de services. C’est évidemment source d’un bien-être accru : le consommateur, en quête de différences peut choisir dans un catalogue de biens et services plus large. C’est le sens de l’analyse en termes de « demande de différences » de Bernard Lassudrie-Duchêne.
Les échanges répandent aussi les idées, les techniques (les FMN en sont les moyens) et assurent de fait une convergence dans les process. A ce titre, on peut rappeler la théorie d’Akamatsu « vol d’oies sauvages renversé » in A theory of unbalanced growth in a world economy A theory of unbalanced growth in a world economy.Les facilités d’échange ont conduit les FMN à des implantations, des délocalisations qui permettent aux pays d’accueil d’assimiler les progrès. L’exemple de la Chine actuelle est à ce titre tout à fait exemplaire : L’ouverture de son économie depuis une vingtaine d’années et sont adhésion à l’OMC en 2001 en ont fait une puissance industrielle de premier ordre mais change aussi le visage de sa société : « la Chine s’est éveillée »[1] et vit, en partie au moins, à la manière des pays considérés comme développés.
- Les échanges de capitaux permettent de financer le développement :
Faute d’une accumulation primitive suffisante (i.e. d’épargne préalable), il n’y a pas de développement possible. Dès lors, les prêts, les IDE peuvent être les moyens d’un take off. A ce titre, on peut signaler l’approche de Gerschenkron (dans Economic Backwardness in Historical Perspective: A Book of Essays ) qui montrait la dette peut être un substitut à un manque d’épargne. C’est d’autant plus vrai qu’un effet de levier (Knut. Wicksell) de l’endettement s’observe. Dès lors que le taux de croissance de l’économie est supérieur au taux d’i débiteur, l’endettement est susceptible de renforcer la croissance et d’en déverser ses bienfaits par une amélioration du niveau de vie et des changements de mode de vie. Après la seconde guerre mondiale, ce sont bien les prêts US à l’Europe en ruine qui ont permis l’entrée dans les trente glorieuses. De la même façon, la Corée du sud, qui fut un temps très endettée, connaît une vraie convergence (ce pays est souvent considéré aujourd’hui comme un pays développé).
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