La Solidarité Française Est-elle Devenue Moins Inégalitaire Au Cours Du 20ème Siècle ?
Compte Rendu : La Solidarité Française Est-elle Devenue Moins Inégalitaire Au Cours Du 20ème Siècle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Avril 2012 • 2 126 Mots (9 Pages) • 1 196 Vues
La croissance économique a fait reculer le nombre de personnes dites pauvres dans les pays riches. Elle a également, en procurant un surplus de richesses, permis de réduire certaines inégalités. L’exemple des « Trente Glorieuses » (terme défini par Jean Fourastié) montre que la forte augmentation du pouvoir d’achat a été à l’origine d’une forte réduction des inégalités de revenus entre 1938 et 1975. Ce constat met donc en évidence la dynamique du développement économique et sociale du 20ème siècle qui favorise l’émergence de classes moyennes. Mais malgré cela, aujourd’hui nous voyons les inégalités persister dans notre société ce qui est dû à l’instabilité économique. Une inégalité est une différence entre des groupes sociaux qui sont socialement perçues comme injustes ou illégitimes. L’inégalité peut être économique (écarts de revenus, de salaires, de patrimoines…) mais aussi sociale (consommation, niveau de vie, logement…). La plupart du temps, ces inégalités se confondent et créer alors des inégalités encore plus fortes. La société est-elle devenue moins inégalitaire au cours du 20ème siècle ? Dans un premier temps nous évoquerons la réduction globale des inégalités au cours du 20ème siècle, puis dans un second temps on constatera qu’il y a tout de même un retour aux inégalités depuis c’est 30 dernières années.
Depuis la seconde guerre mondiale, il y a une diminution des inégalités. Tout d’abord économiques, dû à de nombreuses raisons… Cette réduction des inégalités est également en partie associée à une diminution des inégalités sociales, ce qui a permis l’émergence d’une classe moyenne : moyennisation de la société.
Les trente glorieuses en France sont synonymes de réduction des inégalités. Les écarts de revenus mesurés part le rapport inter décile D9/ D1 se sont considérablement réduits sur la 2ème moitié du 20ème siècle en France. Sur la seule période de 1970-2000 le rapport est passé de 4.8 à 3.En 1970, les 10 % les plus riches gagnaient au minimum 4.8 fois plus que les 10 % les plus pauvres, en 1984 cet écart se réduit, les 10 % les plus riches ne gagnent plus que 3.5 fois plus que les 10 % les plus pauvre, en 2003 c’est 3.02 fois de plus et aujourd’hui seulement 3 fois plus. Entre 1990-2000 on constate une stabilisation de ce rapport inter décile. On peut donc constater une réduction des inégalités salariales depuis ces 30 dernières années entre les « riches » et les « pauvres ». Il y a également un recul du taux de pauvreté car en 1970, on comptait 18 % de personnes vivant avec moins de 60 % du revenu médian alors qu’en 2003 on compte 12 % soit une baisse de 6 points en 33 ans. Les femmes rattrapent également les hommes au niveau salarial car en 2007 elles perçoivent 80 % du salaire masculin contre environ 66 % en 1972. La réduction des inégalités va encore plus loin car si on observe le rapport du décile supérieur dans le revenu total pour la concentration des patrimoines des hauts revenus de France au 20ème siècle, on constate qu’il y a une nette baisse au cours du 20ème siècle, puisqu’elle atteint un niveau très bas en 1943 où la part du décile supérieur dans le revenu total concentrait 29.5 % du patrimoine (soit son plus bas taux en 100 ans) contre 47 % en 1934 où la part du décile supérieur avait atteint son plus haut. Malgré une petite amélioration au court des années 1946-1967, la part du décile supérieur dans le revenu total pour la concentration des patrimoines baisse à nouveau et atteint à nouveau un niveau très bas en 1982. La masse du salaire et du patrimoine ayant diminué, on constate un resserrement dans la hiérarchie. Si l’on observe le strobiloïde du revenu et du patrimoine en 2000, on constate que les revenus des différents groupes sociaux sont relativement peu éloignés du revenu médian qui est de 10 000 euros. Il y a également une nette réduction des écarts de salaires entre hommes et femmes.
Cette réduction des inégalités économiques s’expliquent pour plusieurs raisons. Les trente glorieuses ont permis aux entreprises d’augmenter leur productivité grâce à la généralisation du modèle tayloro-fordiste d’organisation scientifique du travail. L’accroissement du salaire des ouvriers est donc dû aux gains de cette productivité. Une politique favorable à la redistribution du revenu en faveur du salarié pourrait donc être envisagé car la mise en place de l’Etat providence et le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise favorisait nettement la redistribution des revenus du travail (création de la sécurité sociale en 1945). Cela permettra donc de mettre en place le SMIG puis le SMIC. Cette politique à jouer un rôle en faveur de la diminution des inégalités économique. Le rôle de la première et la seconde guerre mondiale y est également pour beaucoup car il y a eu de grosses destructions de patrimoines et beaucoup de pertes humaines. Cela a donc permit une forte réduction des inégalités de patrimoines car durant cette période tout le monde avait tout perdus et on ne voyait plus la différence entre les riches et les pauvres.
La baisse des inégalités économiques a été répercutée sur la baisse d’inégalités sociales car ces deux types d’inégalités sont souvent liés. Il y a depuis l’après-guerre une disparité des modes de vie. Par exemple entre les ménages ouvriers et les ménages de cadres, les inégalités ont tendances à se réduire (quel que soit leur nature : les revenus …). Auparavant les ménages « pauvres » voyaient leur budget baisser à cause des dépenses de logements, d’alimentation … tandis que les ménages « riches » avaient une marge et pouvaient disposer d’une consommation diversifiée. Mais grâce à la réduction des inégalités de revenus dans les milieux populaires, on a un rapprochement des deux classes. Les inégalités sont moins visibles qu’avant, il y a une consommation de masse et les deux classes accèdent ont les mêmes besoins alimentaires et ont les mêmes équipements en électroménagers. De plus les trente glorieuses entrainent aussi le fait d’être propriétaire de son logement et ceci ne tient pas que pour les ménages « riches » mais cela devient possible pour tous les ménages. Mais la réduction des inégalités sociales ne découlent pas seulement de la baisse des inégalités économiques. Par exemple dans l’éducation, les enfants d’ouvriers poursuivent leurs études bien au-delà de l’âge légal obligatoire. En 1947, l’instauration du plan Langevin-Wallon entraine une méritocratie de la société c’est-à-dire que tous les individus sont mis sur le même plan et que les meilleurs atteignent les meilleures places dans la société.
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