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Interview assistance comptable

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Par   •  30 Décembre 2021  •  Cours  •  17 863 Mots (72 Pages)  •  396 Vues

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Personne interviewée : X1                                              Date de l’entretien : 19-07-2021

Phase 1 : Présentation

Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours professionnel ? Quel était votre poste chez Pilpa ? Est-il différent aujourd’hui à La Fabrique du Sud ?

J’ai le rôle d’assistante comptable au sein de la Scop. J’ai travaillé de nombreuses années chez Pilpa. Chez Pilpa, j’étais en production, chef de ligne et ce qui diffère c’est que je ne faisais aucun emploi de bureau. Je suis passée du manuel au bureau et par des formations je suis arrivée au poste de comptable. Je n’étais pas là au départ, au moment de la reconversion, je suis passée de la qualité, au commerciale, pour finir à la comptabilité car la personne qui devait être à ce poste a décidé, peu avant le démarrage de la Scop, de s'engager dans un projet personnel.

Phase 2 : Création / Récit du passage en Scop

Parlez-moi un peu de la création de La Fabrique du Sud ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Quand on nous a annoncé la fermeture de l’entreprise, c’est surtout au niveau des syndicats et du Comité d’Entreprise que ça s’est passé, ils ont essayé de piocher des idées à droite, à gauche pour faire quelque chose et éviter la casse au maximum, qu’il y ait le moins de chômeurs possibles sachant qu’il y avait déjà pas mal de personnes qui étaient en âge limite de la retraite donc eux ça les arrangeait mais il y avait d’autres personnes beaucoup plus jeunes et donc il fallait faire quelque chose. Ils ont trouvé cette solution de la Scop, ils nous l'ont proposée et ils ont fait venir des personnes, des exemples de Scop, et les personnes qui étaient en Scop nous ont « vendus le pour et le contre »  mais plus le pour bien sûr. Il y avait par exemple les syndicats de Fralib qui étaient un peu comme nous mais bien avant nous, eux ils sont restés 1 336 jours en lutte. Après, au moment de la création, on ne pouvait pas reprendre 80 personnes mais en soit nous n'avons refusé personne, sur toutes les personnes qui se sont proposées, sauf une. Sur les 124 salariés que comptait Pilpa au moment de l’annonce de la fermeture, beaucoup partaient à la retraite ou ne voulaient pas s’engager. Après, même au départ, pour nous, 19 personnes ça faisait beaucoup quand on comptait les salaires et tout mais au début c’est compliqué car on ne savait pas où on allait. Il était même question de ne pas compter sur les 19 personnes au départ mais de démarrer avec moins pour voir comment ça se passait mais au final l’un dans l’autre on s’est rendu compte qu’il fallait bien toutes les personnes, ça s’est mieux passé que prévu. Après c’est sûr que ce n'est pas non plus évident de dire « je mets tant d’argent dans une Scop », il y a un engagement personnel important et ça peut être source de réticence mais il n'était pas possible d’adhérer à la Scop sans participer financièrement, après ce que chacun a donné était différent hormis l’apport vraiment personnel qui était pour tout le monde identique mais après c’est notamment les indemnités de licenciement qui pouvait nous permettre de participer à cette aventure. Par contre, on a eu les aides du chômage, comme on ne prenait pas le chômage et que l’on montait une entreprise, on nous donnait l’équivalent d’une année d’indemnité, qui a été versée à l’entreprise. Mais admettons que 6 ou 8 mois après la création, ça ne marchait pas et que l’on se retrouvait au chômage on n’y avait pas droit. il y avait double risque en fait, soit ça marchait soit on pouvait perdre beaucoup.

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi le statut Scop ?

Personnellement je ne m’en suis pas occupée, c’est plutôt Maxime (directeur général de la Scop) avec Rachid, ceux de Fralib et notre avocat qui était de la CGT à Paris. C’est ce dernier qui a plaidé pour nous pour avoir autant d’indemnités. Mais c’est aussi parce que l’on s’est battu que R & R nous a laissé de l’argent individuellement mais aussi pour la Scop.

Pourquoi avez-vous participé à  « l’aventure » / à la création de la Scop ?

C’est déjà parce que j’avais 50 ans donc c’est pas trop facile de retrouver du travail, je n’avais pas vraiment le bon âge et quelque part j’avais travaillé 32 ans dans la boite et malgré tout j’avais un ancrage. C’est vrai que les derniers temps je valorisais moins Pilpa mais au début Pilpa heureusement qu’ils étaient là, on crachait pas dans la soupe, ils nous ont fait travailler et en plus c’était familial, on s’amusait tout en travaillant mais par la suite ça s'est dégradé. Ce n’était plus le même esprit que ce que j’avais connu au départ. Puis je voulais perpétuer ce savoir faire, mais au départ, il n'était pas question de faire de la crème glacée car on nous l’avait interdit. Au début, on avait parlé de faire des canettes de vins mais ce n’était pas vraiment fiable, après c’était les empanadas mais au final en ajoutant le côté artisanal ça passait. Si tu préfères, on ne devait pas faire de la glace qui pouvait être en concurrence avec R & R et du coup en voyant que l’on pouvait continuer à faire de la glace, ce que l’on sait faire, mais de manière artisanale on est parti dans ce sens.

Quel était le projet de la Scop au départ ?  

C’était de se dire que l’on va monter notre entreprise, il fallait que ça fonctionne et tout le monde faisait en sorte que ça fonctionne. Tu donnais de tes heures, tu ne regardais pas vraiment, c’était comme ça, c’était à toi, c’était comme notre bébé. Au début, notamment, on s’est tous donné à fond, Maxime et Christophe (Président) encore plus car ils avaient des contacts, ils allaient faire des réunions. Si tu préfères, c’est quand même beaucoup eux qui se sont occupés du projet mais après derrière nous, durant toute la reconversion, on allait chercher des fournisseurs, on allait demander à droite et à gauche pour que ça marche dans le but de conserver des emplois et faire tourner l’entreprise de manière normale. Au départ, les prévisions faites n'étaient pas très bonnes, on nous avait même déconseillé de commencer à 19 mais au final il fallait du monde partout, en production et même dans les bureaux, donc les 19 personnes étaient vraiment indispensables au final.

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