Faut-il donc réellement favoriser le libre-échange ?

Selon une étude du Center for Economic Policy Research de Londres réalisé en 2013, le possible accord de libre-échange transatlantique rapporterait 119 milliards d’euros par an à l’UE et 95 milliards aux USA. Le PIB mondial augmenterait quant à lui de 100 milliards d’euros par an. Le libre-échange est un système économique qui prône la libre circulation des produits et services au sein d'une même zone géographique par la suppression des barrières douanières et de tout ce qui peut entraver le commerce. D’après cette étude, le libre-échange permet de développer le commerce et de générer de la croissance. Mais pourquoi ces libre-échanges sont-ils si long à mettre en place ? Quelles sont les contreparties de la mise en place d’une ouverture mondiale des marchés ? Faut-il donc réellement favoriser le libre-échange ? Dans un premier temps, nous verrons que le libre-échange présente effectivement des effets bénéfiques mais, dans un second temps, nous verrons que ce libre-échange présente des pièges et des inconvénients. Enfin, dans un troisième et dernier temps nous nous demanderons si les théories du libre-échange sont encore aujourd’hui pertinentes.

I. Les effets bénéfiques du libre-échange

a. Les effets sur l’économie d’un marché commun

i. Augmentation des volumes des échanges : source de croissance mondiale

ii. Le commerce international est moteur de croissance mondiale

iii. Les pays qui participent aux échanges internationaux s’enrichissent, le libre-échange est facteur de croissance de niveau de vie

iv. Le libre-échange permet la réalisation d’économies d’échelles : les économies d’échelles désignent le fait que le coût de production unitaire d’un produit ou service baisse lorsque la production augmente.

v. Satisfaction des besoins mondiaux de consommation

vi. Facteur d’innovation pour les entreprises toujours amenée à se développer pour exister face à la concurrence.

vii. Transfert de technologie, capitaux vers les pays moins développés

viii. Les salaires entre le nord-économique et le sud-économique convergent. Les inégalités de revenus se réduisent

b. Les effets positifs sur le développement des nouveaux pays industrialisés

i. Exemple d’une intégration réussie dans le contexte de libéralisation des échanges : la Chine

1. Le taux d'ouverture de la Chine a environ quadruplé de 1979 à 2003 : en 2003, les exportations de biens et services de la Chine représentent plus d'un tiers de son PIB contre moins d'un dixième à la fin des années 1970.

2. Chine a d'abord exploité son avantage comparatif (une main-d'œuvre peu qualifiée abondante et bon marché) en se spécialisant sur des produits des industries légères (activités intensives en main-d'œuvre peu qualifiée sur lesquelles la faiblesse des coûts salariaux est facteur de compétitivité-prix à l'exportation).

3. Selon l'OCDE, la Chine, après avoir devancé en 2003 le Japon et l'Union européenne, est devenue en 2004 le premier exportateur mondial de biens de technologies de l'information et des communications.

4. La Chine ne s’est donc pas contentée d'exploiter des avantages comparatifs donnés une fois pour toutes mais se sont efforcés de les créer en faisant évoluer leur spécialisation vers des secteurs dynamiques de la demande mondiale.

ii. Les conditions d’une ouverture réussie

1. Le rôle de l'État est décisif : il définit les secteurs prioritaires et soutient leur expansion :

a. encouragements des IDE (investissements directs à l’étranger)

b. protection du marché intérieur

c. sous-évaluation de la monnaie

d. politique d'éducation de masse, soutien à la recherche

e. évolution de la législation

2. Faire évoluer la spécialisation pour bénéficier des effets positifs de l'ouverture en en minimisant les coûts.

II. Les pièges de l’ouverture et du libre-échange

a. Les effets négatifs du libre échange

i. Faiblesses de la compétitivité avec l’arrivée sur le marché de nouveaux concurrents favorisé par leur système (couts de production bas)

ii. Echange inégal : les économies ne sont pas égales, il y a donc un rapport de pouvoir et de domination des pays les plus puissants

iii. Perte d’indépendance des certaines économies qui ne peuvent plus se passer des importations pour fonctionner

iv. Les produits importés détruisent la production locale avec des coûts moins chers

v. Les pays en retard économique ne peuvent résister à la concurrence internationale

vi. Le libre-échange peut être source de chômage et de destruction d’emplois dans les pays spécialisés dans un secteur en difficulté

vii. Dans les pays en développement le libre échange est source d’inégalités avec l’arrivée de nouveaux moyens de production et la surexploitation d’une main d’œuvre peu chère

viii. Favorise les pays qui exploitent leur main d’œuvre

ix. Fort risque d’acculturation notamment avec la diffusion d’un mode de consommation

x. Secteurs en danger dans certains pays : agriculture, culture, écologie (exportations, production de masse …), industrie, textile

b. La croissance appauvrissante dans les pays en développement

i. Les pays en développement sont spécialisés dans la production de produits primaires (matières premières et combustibles entre autre).

ii. La demande de produits primaires est nettement moins dynamique que la demande de produits manufacturés. Cela est notamment dû :

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