Eco cup
Étude de cas : Eco cup. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar siniiful • 20 Avril 2020 • Étude de cas • 2 204 Mots (9 Pages) • 411 Vues
ECOCUP
Les premières fois du co-fondateur d’Ecocup
Ecocup, lancée par trois amis en 2006, est le leader des gobelets réutilisables en France. L’entreprise réalise 13 millions de CA et représente 57 emplois dont 30 en CDI.
Entretien avec Emmanuel Torrent, l’un des trois cofondateurs.
Qu’est-ce qui a déclenché votre envie de lancer Ecocup ?
Je faisais partie comme bénévole de l’organisation de la feria de mon village, à Céret, près de Perpignan. J’en avais assez des déchets qui jonchaient les rues. C’est là que j’ai eu l’idée avec des copains de mettre en place un système de gobelets réutilisables en matière plastique. Une solution écologique et économique inventée en Espagne… Ainsi est née l’association Ecocup en 2006, transformée en SARL en 2008.
Chaque gobelet fait l’objet d’une caution d’un euro. A la fin de la manifestation, l’usager le rapporte au point de distribution et récupère son argent. Ecocup s’occupe de la fabrication de gobelets personnalisables, de leur nettoyage et de leur distribution. Les gobelets peuvent être réutilisés de nombreuses années.
Vos premiers fonds ?
Nous nous autofinançons depuis le début.
Vos premiers recrutements ?
Les premiers recrutements ont été faits en interne : d’anciens bénévoles de l’association en difficulté sociale.
En tant qu’entreprise d’insertion, nous connaissons à la fois de beaux succès et de grosses déconvenues. C’est le grand huit émotionnel. Il faut savoir se féliciter des réussites et ne pas se décourager quand il y a des échecs. Aujourd’hui, nous avons 10 salariés en insertion.
Votre première victoire ?
Lorsque nous avons réussi à convaincre deux grands festivals musicaux, les Eurockéennes de Belfort et Solidays à Paris, de faire appel à nous. Douze ans plus tard, Ecocup est devenue le fournisseur officiel d’importants événements musicaux (Les Vieilles Charrues à Carraix, les Francofolies de La Rochelle…) et sportifs (Les 24 Heures du Mans, Coupe du Monde de Rugby 2015). A mon sens, la clé de notre succès repose sur un projet fort. L’idée de départ était bonne et solide.
Votre première erreur ?
Peut-être par protectionnisme, nous ne sommes pas suffisamment ouverts aux autres, aux investisseurs, à d’autres compétences… Quand on est pris dans le tourbillon, il est parfois dur de prendre suffisamment de recul et de temps pour la réflexion. Cela nous aurait sans doute fait gagner du temps et accélérer plus rapidement.
Comment passe-t-on de professeur de mathématiques à dirigeant d’entreprise ?
J’aimais beaucoup mon métier mais je trouve qu’il est encore plus agréable de porter un projet, de monter une entreprise. Pour beaucoup de gens, l’idéal est d’avoir du temps libre ; pour moi c’est de faire un métier où je me régale tous les jours, même si je n’ai quasiment aucun temps libre !
Le fait d’avoir été professeur a-t-il influencé votre style de management ?
Je pense que cela m’a aidé à présenter et à expliquer de façon pédagogique notre projet aux clients et à nos salariés. Par ailleurs, de la même façon que j’amenais mes élèves à trouver le cours à travers des exercices, j’incite mes salariés à construire leurs solutions eux-mêmes. Je pense que de cette façon, ils s’investissent plus et se sentent davantage valorisés.
Vos prochains défis ?
La bataille de l’événementiel a été gagnée, mais il en reste d’autres à remporter : celles des parcs d’attractions, de la restauration rapide, etc. La loi de transition énergétique qui prévoit une limitation des gobelets, verres et assiettes jetables d’ici 2020 est une avancée dont la France peut être fière mais la masse de déchets plastiques reste encore phénoménale.
Notre autre défi est de nous implanter dans des pays étrangers. Nous avons des concurrents mais nous sommes les seuls à proposer cela à grande échelle et en formule tout inclus (fabrication, lavage, livraison…).
Gaëlle Picut, 9 mars 2017
Les gobelets réutilisables d'Ecocup s'imposent dans les buvettes
Correspondant à Montpellier Hubert Vialatte - Les Echos | Le 11/01/2017
La PME catalane produit des verres en plastique consignés fournis pendant les festivals de musique pour éviter les déchets.
Des gobelets écoresponsables dans les buvettes des stades. En dix ans, la PME catalane Ecocup implantée à Céret dans les Pyrénées-Orientales s'est imposée sur le marché des gobelets en plastique dur réutilisables dans les festivals, ferias et autres événements sportifs. Le principe est simple, chaque consommateur reçoit un verre contre un euro et récupère sa consigne à la fin lorsqu'il le rend. Après la coupe du monde de rugby en 2015 et l'Euro 2016, les verres sérigraphiés aux couleurs du tournoi seront utilisés par les spectateurs du Mondial de handball 2017. « Chaque gobelet sera traité plusieurs fois dans l'une de nos six unités (Paris, Strasbourg, Bordeaux, Chambéry, Céret, Rennes) ", qui lavent 50 millions de gobelets par an, explique Emmanuel Torrent, directeur associé aux côtés de Flavien Casellas et Brice Buscato. Une tâche plus difficile qu'il n'y paraît : « Il n'existait pas de sécheurs de gobelets en plastique. Nous avons élaboré des machines dédiées avec un bureau d'étude, pour optimiser la chaleur et la vitesse de l'air. » Le service est personnalisé, sur certains événements comme les Eurockéennes de Belfort, les mêmes pièces sont réutilisées d'une année sur l'autre.
Le design des gobelets joue un rôle-clef : trois graphistes composent les symboles des événements, entre affiches officielles, logo des chanteurs, photos des joueurs... Et les séries peuvent aller jusqu'à un million d'exemplaires. « Le gobelet doit être le plus esthétique possible, pour que les gens aient plaisir à l'avoir en main ", résume cet ancien prof de maths. Si une compétition internationale telle que France Handball 2017 offre une belle vitrine, le chiffre d'affaires du contrat n'est qu'une goutte d'eau dans le business d'Ecocup : 20.000 euros, alors que l'activité annuelle génère 11,5 millions d'euros.
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