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Doit-on Sauver L'Euro?

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Par   •  29 Août 2012  •  3 539 Mots (15 Pages)  •  1 144 Vues

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Introduction :

Avec le traité de Rome, la question d’une coopération économique et monétaire ne se posait pas à l’époque. D’une part parce que les monnaies des pays industrialisés étaient liées dans le cadre des accords de Bretton Woods, et d’autre part parce que le traité posait le principe d’une coordination des politiques européennes mais sans réellement en détailler les procédures. La fin de la convertibilité du dollar en or en 1971 marque un tournant. En effet, pour se protéger des fluctuations monétaires internationales, les E.M constituent en 1972 le serpent monétaire européen à l’intérieur duquel les marges de fluctuation entre les monnaies sont réduites à +/- 2,25%. Le SME entre ensuite en vigueur en 1979 et regroupe 6 Etats membres. Il s’agit d’un système de taux de change fixe mais ajustables entre les Etats membres participants. La principale innovation de SME réside en l’apparition de l’ECU (European Currency Unit). Désormais, les taux pivots sont fixés en cette unité de compte européenne. Il s’agit d’une sorte de synthèse des monnaies européennes, où chaque devise compte pour un pourcentage tenant compte du poids économique et monétaire de chaque pays. Cette innovation va ainsi ouvrir la voie à la mise en place de la monnaie unique. La conclusion de l’AUE et la réalisation du marché intérieur relancent les débats de l’UEM et la création d’une monnaie unique. C’est ainsi que le traité de Maastricht, en 1992, prévoit la création de cette UEM en trois phases : la libéralisation des mouvements des capitaux ; la convergence monétaire et la création de l’institut monétaire, chargé de préparer l’entrée en fonction de la BCE en 1998 ; et le passage à l’euro en 1999, et mis en circulation en 2002. Désormais, la zone euro comprend 17 Etats membres, qui forment l’Eurogroupe, soit le système des banques centrales de la zone euro comprenant la BCE et les 17 autres banques centrales nationales (BCN). Ainsi, la politique monétaire est gérée par la BCE, institution indépendante, qui a pour principal objectif d’assurer la stabilité des prix, et le SEBC qui contribue avant tout à la surveillance macroprudentielle. Le Conseil ECOFIN, constitué des ministres des finances des Etats membres, joue également un rôle important et peut ainsi formuler des orientations sur la politique de change. Le passage à la monnaie unique à pour principal objectif de créer une véritable union économique, monétaire et budgétaire entre les Etats membres et ainsi peser fortement sur la scène internationale en permettant la réalisation d’un marché unique. Malgré cette volonté, l’UE semble aujourd’hui plongée dans la tourmente d’une crise économique et financière apparu outre Atlantique en 2007. Le choc symétrique résultant de cette crise s’est transformé, notamment à cause de l’hétérogénéité des politiques économiques des Etats membres, en choc asymétrique, touchant plus particulièrement les Etats les plus faibles, entraînant par la même l’explosion des dettes souveraines. Les Etats sont alors plongés dans un cercle vicieux : dégradation de leur note par les agences de notation, augmentation des taux d’intérêts, développement de la spéculation, faisant ainsi apparaître le spectre de la faillite, et dans le même temps l’implosion de la zone euro. Aujourd’hui, cette zone n’est pas une zone monétaire optimale, et l’Europe qui n’a pas abordé la question de l’hétérogénéité des économies de façon frontale, se trouve de ce fait entraîné dans l’œil du cyclone d’une crise sans précédent. La dette publique de la zone euro est passée de 65% à 85% entre 2007 et 2010. Une question simple se pose alors : doit-on sauver l’Euro ? Nous tenterons de répondre à cette problématique à travers deux parties qui aborderont respectivement les questions suivantes : est-il souhaitable de sauver l’Euro ? Comment y parvenir ?

I) Les conséquences liées au passage à la monnaie unique.

A) Le passage à l’Euro est à l’origine de réussites indéniables….

La création d’une monnaie unique au sein de l’UE a été justifiée par ses partisans en raison de ses avantages supposés. L’intégration totale des marchés européens nécessitait l’adoption d’une monnaie unique. L’Euro constitue aujourd’hui un vecteur d’efficience économique et un vecteur d’identité européenne.

- Concernant son efficience économique, le passage à la monnaie unique permet des gains économiques directs. En effet, le passage à l’euro induit des changements de comportements des acteurs économiques de nature à favoriser la croissance. En particulier, la mobilité des facteurs travail et, surtout, capital, est facilité. L’intégration monétaire dynamise également l’activité intra et extra-européenne à la fois sous ses aspects réels et financiers. Au niveau microéconomique, la monnaie unique améliore l’efficience grâce au plus grand dynamisme des marchés et des agents. Au niveau macroéconomique, elle contribue à promouvoir la stabilité des prix et la croissance. Le principal enjeu de l’intégration du marché des biens et des services est d’augmenter le volume et la variété des échanges dans la zone euro en vue d’accroître la satisfaction des agents économiques. Cet objectif a été atteint en partie puisque les échanges commerciaux au sein de la zone euro ont progressé de 7 points, passant de 26% du PIB en 1998 à 33% du PIB en 2007. Le passage à la monnaie unique permet également la diminution des crises de change. L’élimination des taux de change entre les monnaies contribue à réduire l’instabilité des marchés financiers. La spéculation sur les devises disparaît en même temps que la question des crises de change, ce qui facilite toutes les opérations intra-européennes et exclut désormais les coûts de couverture de risque. Une seule monnaie permet également une intégration financière. Cette dernière favorise l’affectation optimale des capitaux au niveau de l’ensemble de la zone euro et elle permet une transmission plus homogène de la politique monétaire. Concernant l’affectation des capitaux, cette affirmation se justifie par plusieurs arguments : les primes de risque liées aux taux de change disparaissent et l’information circulent mieux et de façon plus homogène ; pour un type d’actif donné, le marché au niveau de la zone euro devient plus profond et plus liquide. Les coûts de transaction diminuent du fait des économies d’échelle ; les investissements de portefeuille intra zone ont augmenté en raison de la création de plates-formes communes. Les résultats de ce processus

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