Cours de sciences politiques, le vote
Cours : Cours de sciences politiques, le vote. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cucumania • 6 Février 2017 • Cours • 2 664 Mots (11 Pages) • 1 275 Vues
Chapitre 1 : le vote.
Aujourd’hui on vote souvent (grève, primaires, délégués…). Champ politique et hors champ politique. Banalisation du vote car c’est devenu une habitude. Le vote est banalisé à une échelle planétaire, il est devenu le symbole des libertés d’opinion et d’expression. Les élections sont une condition de la démocratie mais n’y sont pas suffisantes. La notion de vote peut revêtir d’autres acceptions, étymologiquement voter = to vote = votum, ces deux termes traduisent l’idée de s’engager publiquement dans une cause, une personne, énoncer un vœu. Le vote d’opinion s’affirme au 19ème siècle dans la plupart des grandes démocraties occidentales et devient l’expression codifiée d’un suffrage individuel. Le vote devient le symbole de la liberté de parole. C’est un moyen d’attribuer une identité politique à un individu. Le vote est aussi considéré comme un principe arbitral car il va structurer le jeu politique dans les grandes démocraties et ordonner des nouvelles règles d’affrontement. Le suffrage universel va contribuer à structurer la compétition politique entres les candidats au pouvoir dans le but de maximiser leurs chances de pouvoir. Voter est un droit mais aussi un devoir pour combattre l’abstentionnisme. Cette obligation politique est essentiellement morale, personne ne peut nous obliger à voter, pas de sanction. Dans certains pays le vote est obligatoire, en Belgique par exemple on peut avoir une amende de 50€ si on ne va pas voter. En Australie l’abstention a été divisée par 5 après la mise en place du vote obligatoire. Les abstentionnistes sont parfois des gens qui n’ont pas assez de culture ou doivent faire face à des violences, ce sont des handicaps pour voter, certains refusent de voter car l’offre politique ne leur plait pas, certains considèrent que le jeu politique démocratique ne fait que renforcer les inégalités sociales. Indéniablement le vote est une institution, un rituel majeur de la vie politique démocratique. Le vote est une liturgie politique. Une liturgie est une forme de célébration d’une divinité (ex : messe). Le vote est sacralisé. Durkheim dit que le sacré est « ce qui est inaccessible à l’entendement commun sans la médiation d’interprètes ou d’exégètes autorisés. ». Plus de référents religieux mais toujours une sacralité de la république. Lorsque l’on se déplace aux urnes on va voter pour un candidat mais aussi voter pour l’institution même de l’état. Légitimité car plus de 50% des citoyens se déplacent pour voter pour lui.
Section 1 : L’apprentissage du citoyen.
Etre politisé c’est manifester de l’intérêt pour la politique. Donner une signification politique aux actions et comportements. Participer au processus électoral est une forme de politisation. Cet intérêt a été construit socialement. La socialisation c’est l’intériorisation par les individus d’un certain nombre de normes, de croyances et de valeurs relatives au groupe social d’appartenance. C’est la famille et l’école qui établissent la socialisation primaire. Au-delà de ces instances il y a les partis politiques, les églises… Ces instances véhiculent des valeurs. Le vote joue son rôle dans ce processus de socialisation, on peut faire une distinction entre le vote d’opinion (liberté de l’individu) et le vote de ratification (formule d’approbation).
A/ Le vote d’opinion.
Il caractérise le vote en démocratie.
- Le vote Athénien.
C’est à Athènes qu’il existe des citoyens qui disposent de droits et qui sont égaux entre eux. Mais à côté d’eux il y a ceux qui n’ont pas la citoyenneté : les femmes, les métèques et les esclaves (esclaves publics et privés). Les esclaves publics exerçaient les fonctions des fonctionnaires aujourd’hui. Les citoyens sont au cœur de la cité athénienne, égaux, droit de parole, tous ont le droit de parole, égaux devant la loi. La vie politique athénienne est fondée sur la participation des citoyens aux affaires de la cité. Ils y participent en assistant à l’assemblé des citoyens (ecclésia) pour voter à main levée ou bulletin secret le budget, la guerre, l’ostracisme. La pratique du bulletin secret est adoptée lorsqu’on veut décider d’un ostracisme (condamnation d’un citoyen à l’exile pour une durée de dix ans si il est perçu comme un danger pour la cité), il faut d’abord qu’il y est au moins 6000 citoyens pour voter une décision comme celle là, vote à bulletin secret (céramique ou coquilles d’huitre). Le terme d’ostracisme a été élaboré en 488 avant JC. Il existe aussi une table de pierre dotée de plusieurs centaines de fentes dans lesquelles les citoyens pouvaient déposer des disques en bronze dont le centre est plein ou creux pour signifier l’acquittement ou la condamnation. Pratique du tirage au sort utilisé pour sélectionner les gouvernants. Le tirage privilégie le hasard, renvoie au principe d’égalité entre les citoyens. Empêche la formation d’une oligarchie ou d’une aristocratie qui dirigerait la cité. Aux USA le pouvoir est accaparé par les plus riches. Le tirage au sort est utilisé pour choisir les magistrats (1000), occupent leur fonction pour une durée d’un an non renouvelable. Chaque citoyen a une forte chance d’être magistrat une fois dans sa vie. Le conseil des 500 est aussi tiré au sort parmi les citoyens, le but de ce conseil est de préparer l’agenda pour l’assemblée des citoyens. Il y a un examen qui est instauré pour éviter d’avoir des magistrats fous ou incompétents. Il existe une élection qui est mise en place pour désigner les stratèges pour gouverner et mener la guerre. Périclès a été élu stratège, il va créer une indemnité financière pour indemniser les paysans qui ne peuvent plus travailler leurs terres si ils sont élus magistrats. On voit la naissance à Athènes de la règle majoritaire (la majorité l’emporte sur la minorité). « Dans la majorité se trouve le tout » Hérodote. Cette loi du nombre qui allait bouleverser les techniques de décisions, recension quantitative et non qualitative, vérifiable et impersonnelle. Tout cela n’est possible que parce que prévaut à Athènes un principe majeur qui est celui de l’égalité des citoyens.
- La construction de l’électorat.
Qui va voter ? Comment va-t-on définir l’électorat ?... Enjeux décisifs pour les élections. La question de la construction de l’électorat s’est posée avec la révolution française. Les révolutionnaires distinguent les citoyens actifs et passifs. Trois critères : indépendance intellectuelle (doué de raison et d’autonomie), indépendance sociologique (ne pas appartenir à un corps constitué comme un corps monastique) et indépendance économique (gagner sa vie être aliéné à la vie d’un tiers). Sont exclus du vote les mineurs de moins de 25 ans, les aliénés mentaux, les moines, les femmes et les domestiques. Deux thèses s’affrontent sur cette question : les libéraux qui estiment que le suffrage ne doit être accessible qu’à ceux qui disposent d’un certain revenu ou de capacité intellectuelles ou sociales (« mieux vaut moins mais mieux »), et les démocrates. En 1791 pour participer au jeu politique il faut payer un impôt équivalant à trois journées de travail. Avec la restauration en 1815, Louis XVIII impose un suffrage censitaire (cens = impôt foncier dû au seigneur qui possédait les terres) qui renvoie à un régime politique dans lequel le droit de vote est préservé au contribuable dont le montant d’impôt dépasse un certain seuil. La restauration impose une sévérité du cens car il faut payer 1000 francs or d’impôts pour être éligible et 300 francs or pour être électeur. Le corps électoral se réduit à 90 000 électeurs. Avec la monarchie de juillet (charte de 1830), le vote demeure censitaire mais une inflexion se révèle, ce vote se veut plus accessible à la bourgeoisie. De nouvelles classes sociales se développent et revendiquent un droit de participer à la vie politique. Désormais il faut payer 500 francs or pour être éligible et 200 pour être électeur. Sont autorisés à participer à la vie politique ceux qui ont des diplômes ou ceux qui ont des fonctions qui démontrent des capacités sociales ou intellectuelles. Cela élargit le corps électoral car il passe de 90 000 à 250 000 électeurs (sur une population de 33 000 000 millions d’habitants). En mars 1848 avec la proclamation de la république, c’est la proclamation du suffrage universel. De 1848 à 1870 la France va faire l’apprentissage du suffrage universel. Les français vont le découvrir, l’apprivoiser mais aussi en appréhender les risques. Adolf Tiers deviendra le premier président de la troisième république après la défaite de Louis napoléon Bonaparte à Sedan. C’est l’entrée selon Raymond Huard de la seconde naissance du suffrage universel qui est canonisé, tempéré et filtré. Ordonnance de 1944, droit de vote éligibilité des femmes. Abaissement du seuil de la majorité à 18 ans au lieu de 21 par Valery G d’Estaing.
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