Comment faire face au risque du taux d’intérêt ?
Mémoires Gratuits : Comment faire face au risque du taux d’intérêt ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Juillet 2012 • 11 267 Mots (46 Pages) • 1 273 Vues
Toute entreprise est perçue comme un ensemble d’opportunités de rentabilité et de croissance, de risques et de vulnérabilités. Par conséquent, le chef d’entreprise est appelé à réaliser les objectifs stratégiques qu’il s’est fixé en tenant compte de ces risques et de ces opportunités.
Cependant, la mondialisation des économies, la globalisation des transactions commerciales et des échanges commerciaux, l’expansion des activités, le financement des entreprises et l’ouverture des marchés ont influé une nouvelle dynamique dans le monde des affaires, et les entreprises ont un souci permanent ; celui de réaliser des profits, d’être concurrentielles tant à l’international qu’un niveau local.
Elles sont amenées à lever des capitaux, effectuer des placements, réaliser des emprunts et également opérer avec des partenaires étrangers, ce qui les exposent à un risque de taux d’intérêt qui est le risque de dévalorisation du patrimoine ou de diminution des revenus d’un agent économique due aux variations de taux d’intérêt.
Ce risque affectera sans discrimination de taille, ou de secteur d’activité la valeur et la rentabilité de toutes les entreprises qu’elles soient financières, industrielles ou commerciales.
Afin de préserver la pérennité de l’entreprise, et de minimiser l’impact de la variation du taux d’intérêt, l’agent économique est tenu d’évaluer ce risque et de mettre en œuvre des modalités ou des instruments de couverture et de protection.
PROBLEMATIQUE :
A partir des années 70 et avec la libéralisation financière, l’environnement financier international s’est caractérisé par une forte volatilité des taux d’intérêt, Depuis la notion du risque de taux d intérêt s’est développée et l’entreprise qui prête ou emprunte ou encore celle qui prévoit de s’endetter ou de placer des liquidités sur le marché des taux se voit exposé à ce risque, qui peut affecter le patrimoine et la rentabilité de l’entreprise. Donc, comment faire face au risque du taux d’intérêt ?
I. Définition et généralités sur le taux d’intérêt
1. Définition du taux d’intérêt
Le taux d’intérêt à échéance T est la rémunération exigée par un agent économique pour recevoir une somme S libellée dans une certaine monnaie, à la date T au lieu de l’encaisser immédiatement, ou encore le coût à payer pour rembourser, à la date T, une somme S reçue immédiatement, cette rémunération étant exprimée en pourcentage annuel de S
2. Les approches théoriques sur le taux d’intérêt
2.1 La conception monétaire du taux d’intérêt
Le taux d’intérêt représente pour Keynes le prix de la renonciation à la liquidité .Il est fonction de demande de la monnaie des agents économiques non financiers et de l’offre du système bancaire.
Pour Keynes les agents économiques cherchent d’abord à satisfaire leurs besoins de consommation présente, le reste constitue une épargne (l’épargne est un résidu).c’est alors seulement qu’ils seront sensibles aux taux d’intérêt pour déterminer sous quelle forme il faut détenir cette épargne (liquidité, placements financiers,…).
L’affectation du revenu se fait donc en deux temps : répartition entre consommation et épargne d’abord, ensuite arbitrage entre différents types de placement et détention de monnaie pour fins de spéculation
Keynes a distingué trois motifs de détention de monnaie :
• Les agents économiques gardent de la monnaie pour effectuer leurs achats courants,
Cette demande de monnaie pour motif de transaction est fonction du montant du revenu national.
• Les agents économiques gardent de la monnaie pour faire face à des dépenses imprévues.
Cette demande de monnaie pour motif de précaution est fonction du revenu national.
• Le 3ème motif de détention de la monnaie est le motif de spéculation
La demande de monnaie au titre de ce motif est fonction du taux d’intérêt Keynes la qualifiait de « préférence pour la liquidité ».
La demande de monnaie pour motif de spéculation est d’autant plus forte que le taux d’intérêt est faible, et inversement.
Illustrons un exemple en considérant que :
La valeur de remboursement d’une obligation est 1000 Dhs
Le coupon annuel est 100 Dhs
L’échéance est 10 ans
Pour un taux d’intérêt à 10 ans de 10 %, la valeur cette obligation est égale à 1000. Nous avons en effet :
10 100 1000
P= ∑ + = 1000
t=1 (1+10%) (1+10%)
Si toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt à 10 ans a baissé à 9% ; le prix de cette obligation sur la marché ressort à :
10 100 1000
P= ∑ + = 1064
t=1 (1+ 9 %) (1+9 %)
Quand le taux d’intérêt est bas 9%, les agents économiques ont avantage à liquider les obligations qu’ils peuvent avoir en portefeuille, car ils réalisent ce faisant des plus-values en capital (ils vendent à 1064 des titres qu’ils ont achetés à1000 lors de leur émission). Par ailleurs, le coût d’opportunité que représente la détention de liquidités est moindre quand le taux d’intérêt est faible. Par conséquent en période de taux d’intérêt faible, la demande de monnaie au titre du motif de spéculation est forte. Cette demande de monnaie est également justifiée par le fait que les investisseurs n’ont aucun avantage à acheter des titres à revenu fixe dont les prix ne pourraient que baisser si les taux
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