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Bernard Guerrien, la macroéconomue

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Par   •  1 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 091 Mots (5 Pages)  •  557 Vues

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     Pour Bernard Guerrien, économiste néoclassique français, «la macroéconomie est la discipline reine en économie ». C’est une bataille permanente dans laquelle s’oppose « les économistes qui croient aux marchés » et « ceux qui y croient avec des réserves ».

              L’auteur y distingue 8 grandes périodes depuis la fin de la première guerre mondiale, toutes caractérisées par des mouvements plus ou moins nouveaux et théoriques remis au goût du jour en prenant en compte les facteurs périodiques. Tout d’abord la période d’après-guerre est largement caractérisée par la peur du retour à la crise et la confrontation entre deux visions de la macroéconomie : celle de Keynes pour qui la décision d’épargner et d’investir dépend non pas du taux d’intérêt et du retour naturel à l’équilibre de celui-ci pour égaliser épargne des ménages et investissement des entreprises comme le soutiennent les néoclassiques, mais de l’intervention et des dépenses de l’État. La période qui suit se déroule dans les années cinquante où va naître la préoccupation qui va mettre à bas la domination keynésienne : l’inflation. C’est à ce moment qu’apparaît la « Courbe de Phillips », complétant les modèles existant en démontrant un lien entre hausse des salaires (variable nominale) et chômage (variable réelle). Pour Guerrien, néoclassique, il est difficile de croire à une telle relation. Les avancées d’Alban William Phillips ont permis aux macroéconomistes de l’époque de créer le modèle OG-DG et IS-LM, permettant ainsi de prouver qu’il était possible de créer un réglage fin («fine tuning») de l’économie en actionnant des « leviers » comme la masse monétaire, les impôts et les dépenses publiques. L’optimisme des Trente Glorieuses a ensuite fait place à une autre préoccupation dérivée de l’inflation : la « stagflation », c’est-à-dire « une accélération de la hausse des prix qui n’est pas accompagnée par une baisse du chômage ».

 

        Les monétaristes, Milton Friedman en tête, se sont attaqués aux piliers de l’économie keynésienne, à commencer par la fonction de consommation (remplacée par la thèse du revenu permanent), ainsi qu’à sa traduction politique, en exigeant que la banque centrale soit rendue indépendante du pouvoir politique. Pour l’auteur, le débat était inutile et la réponse aux questions sans équivoque : « la création monétaire est endogène ». La création de monnaie désigne le fait des banques qui accordent des crédits aux ménages et aux entreprises : elle est donc interne (endogène) à l’activité économique, elle ne lui est pas extérieure (exogène) comme l’affirment les monétaristes. Guerrien affirme que seul l’idéologie peut expliquer la persistance de ces idées fausses. La grande période suivante sera celle des modèles dits « sans théorie », où l’on cherche à expliquer le niveau des variables actuelles (et futures) simplement en référence à leurs valeurs passées. Mais comme le note Guerrien, même ces modèles dits VAR (pour Vector AutoRegressive) ne s’éloignent jamais très longtemps des a priori des chercheurs, qui se révèlent dans le choix des variables retenues. Ils peuvent ainsi être complètement décalés, comme avec Christopher Sims, qui a estimé un modèle 100 % monétariste où les variations de la quantité de monnaie déterminent le produit intérieur brut (PIB) , une « thèse que plus personne ne défend aujourd’hui, Sims compris », relève Guerrien.

 

               Est ensuite apparue la période des années 1970 au cours de laquelle la macroéconomie a sombré, étant entièrement refondue par le courant des microéconomistes qui ont voulu lui donner plus de « rigueur » avec leurs modèles « d’équilibre général » dits DSGE (Dynamic Stochastic General Equilibrium) et ont abouti à des modèles controversés dits à « agent représentatif », c’est-à-dire des modèles « macroéconomiques » formés d’une seule personne. Comme le note Guerrien, dans ces modèles, Robert Lucas et ses disciples « postulent que l’économie se trouve en permanence en équilibre (général) de concurrence parfaite », un « postulat exorbitant » qu’il estime « probablement lié à l’air du temps », celui de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. La force critique de ces modèles a été redoutable, puisqu’ils sont parvenu à disqualifier les « vieux » modèles keynésiens et leurs centaines d’équations auxquels il était reproché de ne pas être capables de prévoir les comportements des agents si la politique économique change, et basés sur les comportements passés dont étaient issus leurs paramètres (taux d’épargne, propension à investir, propension à importer…). Pour finir, Guerrien distingue une dernière période : depuis la crise de 2008 on remarque un retour des idées de Keynes et de la nécessité de l’intervention de l’État. Il prend l’exemple des pays libéraux comme les États-Unis, l’Irlande ou le Royaume-Uni, où les banques ont été généreusement aidées, ou nationalisées.

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