Buchkritik: "Enfance" de Nathalie Sarraute
Commentaire d'oeuvre : Buchkritik: "Enfance" de Nathalie Sarraute. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tamahara Gölz • 3 Juin 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 143 Mots (5 Pages) • 711 Vues
Université Stendhal 25/11/2015
« Littérature générale et comparée »
A propos du livre :
« Enfance » de Nathalie Sarraute
« Alors, tu vas vraiment faire ca ? Évoquer tes souvenirs d’enfance »… 1
C’est avec ces mots d’incertitude que commence Nathalie Sarraute (1900-1999) son œuvre « Enfance » qu’elle a publié à l’âge de quatre-vingt-trois ans, en 1983. Cette œuvre autobiographique traite de son enfance, plus exactement de ses onze premières années, qui se sont passées entre la France et la Russie. Dès le début, nous nous trouvons au sein d’un dialogue entre deux personnages. Je n’ai pas compris tout de suite, qu’il s’agissait d’un monologue intérieur avec elle-même, mais j’ai quand même compris qu’une des deux voix raconte des souvenirs, pendant que l’autre pose des questions et critique les réponses données, comme une sorte de soliloque avec sa conscience. En effet, Nathalie Sarraute ouvre avec ce dédoublement de la voix narratrice, ce qui constitue en même temps une des originalités de ce récit rétrospectif, la voie à une nouvelle conception de l’autobiographie.
Étant donné que je ne suis pas une grande lectrice d’autobiographies, le dialogue m’a un peu perturbée au début de la lecture. Mais finalement, grâce à cette façon d’écrire, j’ai vraiment eu l’impression d’être au cœur des pensées de Nathalie Sarraute et de chercher avec elle ses souvenirs d’enfance. Et cette recherche nous immerge complètement dans son monde, rempli de sensations éprouvées pendant son enfance, ainsi que d’émotions non exprimées pendant celle-ci. Elle décrit par exemple autant les joies et la vitalité de l’enfance, que les désespoirs ou la solitude, quand on est désemparé parce qu’on ne sait plus à qui se confier.
Pourtant, il ne faut pas imaginer que ce recueil de souvenirs respecte une chronologie linéaire. Il n’y a pas de temporalité, car c’est une petite fille qui se souvient instant par instant des moments de sa vie et les raconte au hasard et dans le désordre. Les souvenirs sont toujours construits de manière associative. C’est une odeur, une image ou une parole qui déclenche la scène suivante. Grâce à l’organisation des souvenirs fragmentés de la petite Nathalie, nous pouvons par exemple distinguer les personnes les plus importantes dans sa vie : son père, sa mère et sa belle-mère Vera avec son bébé.
1: Sarraute, 2004, p. 7, cf. bibliographie
En outre, il était à l’école où Nathalie, surnommé Tachok, a trouvé sa place. Elle a en effet trouvé sa place loin de sa mère, qui l’a plus ou moins abandonnée, car elle est restée à Saint-Pétersbourg après le divorce avec son père et également loin de sa belle-mère, si froide et indifférente. En lisant, moi aussi je l’ai senti souvent seule. C’est à ce moment-là que sa vie de future écrivaine à succès a commencé, et qu’elle s’est trouvé une passion pour les mots et les langues.
À cause de la séparation de ses parents, la petite fille était ballottée entre deux pays, deux langues et deux familles. C’est peut-être la raison pour laquelle il n’est finalement pas très surprenant que deux voix soient utilisées pour représenter son enfance. En revanche, au début du roman, l’auteur ne veut pas vraiment évoquer ses souvenirs d’enfance et son double se moque un peu de sa vieillesse, ce qui est tout autre à la fin du récit. La voix critique pousse l’auteur, c’est-à-dire la voix narrative et instinctive, à se souvenir. Nous pouvons constater que l’authenticité et la véracité des paroles sont garanties par la deuxième voix, parce qu’elle remet en question la sincérité des formulations. J’ai trouvé ces dialogues extrêmement intéressants. Nous découvrons dans cette oeuvre une écriture fluide et remarquable dans le choix des mots employés. Malgré certains passages assez longs, nous nous sentons plongé dans l’histoire de Nathalie Sarraute avec beaucoup de moments touchants.
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