Situation et perspective économiques de la Chine

AGAESSE Adrien -

SITUATION ET PERSPECTIVES DE LA CHINE

Malgré le fait que la Chine possède l’un des PIB les plus dynamiques du monde, on observe une croissance économique fortement ralentie avec 2.3% en 2020 contre 5.8% en 2019, à cause de la pandémie de COVID-19. L’économie chinoise est en train de changer son modèle, le gouvernement tente de réduire désormais les vulnérabilités financières. La croissance dynamique de la chine depuis des années a été soutenue par une demande extérieure et une consommation des ménages fortes. Des secteurs émergents comme celui de l’électronique croient au sein d’une économie dominée par les domaines axés sur l’exportation. Le FMI prévoyait une hausse du PIB de 8.4% en 2021 en sortie de pandémie avant un ralentissement à 5.6% en 2022.

La Chine possède un paysage productif extrêmement diversifié mais dominé par la manufacture et l’agriculture. Le secteur agricole emploie 24.7% de la population active du pays et participe à hauteur de 7.1% du PIB.

Le pays est riche en ressources naturelles. Il est le premier producteur et exportateur de minerais comme le fer, l’or le zinc … et est également le cinquième producteur de pétrole au monde (4.89 millions de barils par jour en 2020)

Le secteur industriel contribue à hauteur de 39% du PIB et emploie 28.2 % de la population grâce à son marché du travail compétitif même si le cout de la main d’oeuvre augmente.

La part du secteur des services dans le PIB est de 54% en 2020. Malgré cette part importante a été  longtemps entravée par des obstacles à l’investissement dans le secteur et l’accent mis par le gouvernement sur le secteur de la manufacture. Cette non-considération est en train de changer.

Fin 2020, l'inflation atteint 2,4% et elle devrait diminuer à 1,2 % et 1,9 % en 2021 et 2022. La dette publique est un sujet de préoccupation actuel et futur pour la Chine, elle atteint 66.8% et devrait augmenter dans les années à venir. La dette des entreprises, des ménages et des gouvernements atteint plus de 300% du PIB national (Institute of International Finance). Le gouvernement veut adopter une nouvelle politique économique et cible des réductions de dépense pour son budget. Il prévoit de réduire les prêts octroyés aux entreprises publiques. Le FMI prévoit tout de même une hausse de la dette publique jusqu’à 73.7% du PIB en 2022. La consommation doit se relever après son déclin causé par la crise sanitaire, la non reprise de l’emploi tel qu’il était avant cet épisode ainsi que la baisse du revenu des ménages n’augurent pas une reprise complète de cette consommation (OCDE, 2021).

La Chine doit faire face à une population vieillissante ainsi qu’une main d’oeuvre en diminution constante et des problèmes de compétitivité au sein de son économie dépendante de l’expansion du credit et de dépenses d’investissement importantes. Un écart béant est toujours observé entre le niveau de vie des campagnes et des villes et côtes chinoises. Les observateurs économiques restent inquiets de ce phénomène ne faiblissant pas suffisamment, freinant l’investissement.43 millions de chinois vivent toujours avec mois de 1 dollars par jour. Selon le gouvernement, le faible taux de chômage est du à l’expansion du domaine du numérique et de l’entreprenariat, taux qui ne tiendrait cependant pas compte de nombreuses variables (ne prend en compte que l’emploi dans les zones rurales, ne compte pas le nombre de travailleurs immigrés arrivés chaque année). Le taux de chômage reste relativement faible passant de 3.6% en 2019 à 3.8% en 2020.

Sur le plan intérieur, Pékin a dévoilé le 14e plan quinquennal sans objectif particulier de croissance du PIB, bien qu’il cherche à faire évoluer le PIB par habitant (10 276 USD en 2019) vers une économie modérée à haut revenu (12 536 USD selon le seuil de la Banque mondiale) d’ici 2035. Le nouveau plan quinquennal sera également axé sur un modèle à double circulation, qui rééquilibrera l’économie en passant d’une stratégie essentiellement axée sur l’exportation au cours des dernières décennies à une activité économique axée sur le marché intérieur qui repose sur la production, la distribution et la consommation intérieures. Cela permettrait de réduire la dépendance vis-à-vis des marchés étrangers en cas de chocs extérieurs. Sur le front extérieur, malgré l’élection de M. Biden, les tensions entre les États-Unis et la Chine ne devraient guère s’atténuer. Biden devrait en effet adopter une position ferme à l’égard de la Chine, bien que peut- être moins conflictuelle que celle de M. Trump, car il chercherait à s’appuyer davantage sur les alliés des États-Unis pour affronter la Chine, notamment en ce qui concerne les violations des droits de l’homme.

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