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Mondialisation et Japon

Dissertation : Mondialisation et Japon. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2018  •  Dissertation  •  3 341 Mots (14 Pages)  •  1 470 Vues

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INTRODUCTION

La mondialisation est un phénomène actif depuis des décennies et a pris un essor important au cours des dernières années « avec la libéralisation des échanges et la multiplication d'accords commerciaux qui ont permis aux entreprises de se déplacer d'un pays à l'autre ». Elle est souvent décrite comme inéluctable, car elle représente l'hégémonie du modèle américain, mais aussi le désir de plus en plus marqué des individus voulant découvrir d'autres cultures et partager avec d'autres nations. Le monde était notamment décrit comme un village global par Marshall McLuhan dans lequel chaque individu est interconnecté « et où les limites spatio-temporelles sont abolies afin de permettre le partage de flux d'informations. » 

Dans le cas du Japon, le pays a connu d'importants bouleversements au niveau de son régime de travail en raison de ce phénomène. Tout d’abord, la crise de l’économie japonaise des années 1990, entrainée par la mondialisation, a favorisé des transformations dans le monde du travail. Ensuite, face à ces modifications, les syndicats et le gouvernement japonais font face à des nouveaux enjeux qu’ils doivent comprendre afin de proposer des solutions.

Nous désirons donc savoir comment les impacts de la mondialisation se matérialisent sur l’économie et l’organisation du travail au Japon et aussi comment les syndicats japonais réagissent à ce phénomène.

Afin de répondre à notre question de recherche portant sur la mondialisation au Japon, nous nous questionnerons en premier lieu sur différentes composantes qui ont transformé l’économie japonaise ainsi que l’organisation du travail. En deuxième lieu, nous verrons l’évolution du syndicat japonais face à la mondialisation.

1. La mondialisation et les transformations de relation du travail au Japon

1.1   Impacts de la mondialisation sur l’économie.

Avant d’analyser les raisons majeures qui ont favorisé les transformations dans la relation de travail au Japon, il faut connaître le contexte socio-économique qui a permis l’évolution de cette relation contractuelle.

Le taux de croissance économique du Japon, ayant connu une montée fulgurante entre 1955 et la fin des années 1980 par rapport à certains pays capitalistes, est venu rattraper l’avance de l’économie capitaliste américaine et a permis l’externalisation de son économie. En revanche, entre 1985 et 1988, la hausse du Yen a entraîné des faillites et une augmentation des dettes que les entreprises ne pouvaient pas rembourser. Pendant cette période, les ménages et les entreprises se sont donc endettés pour pouvoir se procurer les biens et les immeubles issus des faillites. Ceci a engendré une déflation au Japon. En effet, entre 1990 et 1995, le Japon a connu un ralentissement de la hausse des prix. Ensuite, à partir des années 1998-1999, l’indice des prix à la consommation s’est mis à dégringoler de façon encore plus significative jusqu’à atteindre une déflation.  

La crise financière que le Japon a connue dans les années 1990 aura eu de lourdes conséquences économiques. Il en résultera non pas une, mais deux « décennies perdues » qui se caractériseront par une croissance économique faible ayant comme impact une diminution de l’indice des prix à la consommation (déflation). Cela mettra ainsi un terme à leur empire économique enviable au niveau mondial. Il ne faut pas alors se surprendre des problèmes survenus au travers de ce frein économique qui semble d’ailleurs encore bien présent.

1.2 Impact de la mondialisation sur l’organisation du travail.

Un effet important de la mondialisation est d’avoir mis de l’avant la concurrence sur le marché international. Les entreprises ont donc dû repenser leur façon d'organiser le travail. Les transformations de la relation de travail furent tributaires d’une réorganisation du travail au niveau des techniques de production et de la gestion des ressources humaines. En effet, l’utilisation du juste à temps fut et demeure un facteur de compétitivité et de flexibilité qui a permis aux entreprises japonaises de répondre efficacement aux diverses demandes et aux variations des marchés internationaux. L’adoption du juste à temps a notamment permis une amélioration au sein de la production. L’aplanissement des niveaux hiérarchiques de l’entreprise, la responsabilité à chaque poste de travail ainsi qu’une gestion des ressources humaines, basées sur la fluidité et la flexibilité, ont permis aux entreprises de favoriser la rotation de tâches, le travail en équipe, la formation continue et le processus de décision collective, qui favorise la participation des employés.

Plusieurs employeurs ont eu recours à l’autonomisation, à la sous-traitance et à l’externalisation des activités afin de promouvoir leur production et ainsi relancer l’économie. Un défi d'envergure, que de maximiser leurs performances, et réduisant leurs coûts de production car la qualité. (MURPHY Marian, 2018)

Désirant maximiser leurs performances, les entreprises durent réduire au minimum leurs coûts de production et adoptèrent donc le modèle de Keirestu, qui désigne des conglomérats formés d'une multitude d'entreprises diverses, généralement liées entre elles par des liens financiers tissés à partir d'une banque, afin de tirer parti des bas coûts salariaux.  

Cependant, comme nous l’expliquerons en détail plus loin, en réduisant les sureffectifs des employés à vie, la proportion des emplois précaires augmentera, car les employés licenciés se rabattront sur des emplois mal rémunérés, avec une sécurité d’emploi très limitée, voire inexistante. L’accroissement des emplois de catégorie atypique et du taux du chômage offre donc un défi important pour l’action syndicale japonaise. Cependant, nous sommes du même avis que messieurs Kawanishi et Mouer, selon lesquels le déclin du taux de syndicalisation ne serait pas dû entièrement au manque d’intérêt des syndicats d’entreprises face à ce nouveau type de travailleur, mais aussi au fait que les syndicats perdent de leur pouvoir, passant bien malgré eux le flambeau au détenteur de capitaux.

En effet, la mondialisation a poussé les entreprises

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