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Les villes sont-elles en crise?

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Par   •  30 Septembre 2018  •  Dissertation  •  3 313 Mots (14 Pages)  •  824 Vues

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Aujourd’hui, 54% de la population mondiale vit en ville et ce chiffre ne cesse d’augmenter : il ira jusqu’à 66% en 2050, d’après l’Organisation des Nations Unies. La grande popularité des villes nous permet de nous rendre compte des externalités négatives qui émanent de leur développement. Dans quelle mesure peut-on parler de crise urbaine ? Ici, « dans quelle mesure » nous met sur la piste d’une éventuelle nuance dans le propos. « Peut-on parler » indique une possibilité d’utiliser une expression. Peut-on définir ceci comme étant cela ?  Peut-on bien dire qu’il s’agisse de cela ? Peut-on le dire sans nuancer le propos ? Analysons la dernière partie du sujet, à savoir « crise urbaine ». En isolant séparément les deux mots, on peut noter que la crise est le phénomène de rupture avec un état précédent (ou une période de trouble intense), et que l’urbain est ce qui par définition caractérise la ville par opposition à la campagne, le rural. La ville est un espace regroupant l’habitat, le travail, la consommation, l’éducation, la politique. Crise urbaine définirait donc les troubles et les défis actuels associés au milieu de la ville. Au moment ou le modèle de l’urbain est plus fort que celui du rural, de nombreuses questions se posent quant à sa capacité à répondre aux nécessités sociales. En quoi peut-on dire que la ville d’aujourd’hui est en rupture avec les défis actuels du monde ? On peut parler de crise urbaine car les villes sont confrontées à de nombreuses externalités négatives qu’elles n’arrivent pas à contrôler. Néanmoins, les villes continuent d’être des pôles attractifs qui continuent d’entrainer la venue de nouvelles populations. Repenser la ville semble alors la solution pour créer le modèle urbain le plus adapté à l’homme.                        

       On parle aujourd'hui de crise urbaine, car les villes sont confrontées à des problèmes inédits. La métropolisation du monde met en évidence les problèmes de la ville, qui ne trouvent pas d'issues dans les réponses apportées par les pouvoirs publics. 

Le problème de l'insécurité dans les villes est une question à laquelle se heurtent toutes les instances. Le taux de criminalité y est bien plus élevé qu'a à la campagne. Cela va des quartiers "mal famés" aux règlements de comptes des mafieux. Plusieurs villes sont actuellement jugées très dangereuse et selon un rapport de 2015 du Conseil citoyen pour la Sécurité publique de Mexico, la ville la plus criminelle serait Caracas, avec un taux de d'homicide avoisinant les 120. On observe que la majorité des villes ou la situation est critique sont situées au Venezuela ou au Honduras. Certaines de ces villes criminelles sont aux mains de la mafia :  Le cartel « Sinaloa » contrôle une partie des villes du sud du Mexique et y est très actif. Mais insécurité ne rime pas qu’avec criminalité. La menace terroriste plane aujourd’hui au-dessus des villes. Depuis les attentats du World Trade Center en 2001, les actions terroristes se situent largement au cœur des villes : le 13 novembre 2015, dans le 11ème arrondissement de Paris, le Bataclan, une salle de concert, a été victime d’un attentat, faisant 130 morts et 413 blessés hospitalisés. Le dense regroupement de population dans des espaces confinés fait de la ville une cible de choix pour les organisations terroristes. Une troisième insécurité à laquelle le milieu urbain doit faire face est celui du risque naturel. On pourrait penser spontanément qu’il ne concerne pas toutes les villes, mais en fait, de plus en plus de villes se doivent d’être vigilantes, comme la ville de Nice qui enregistre depuis quelques années une augmentation de son activité sismique. Le danger des catastrophes naturel en ville est plus grand car les destructions occasionnées sont plus grandes. Ainsi, malgré les nombreuses normes antisismiques au Japon, la ville de Kobe fut ravagée par un séisme en 1995, faisant 6500 morts et 43.000 blessés.

L’avènement d’une crise urbaine s’explique également par l’impossibilité des villes à concrétiser un projet réduction d’inégalités socio-spatiales. Les villes se veulent des lieux de mixité ou l’habitat n’est pas un luxe réservé à une élite. La réalité est que la ville se ferme sur elle-même, avec la création de quartier très riches qui se cloisonnent, les « gated communities » (comme la villa Montmorency à Paris 16ème, réservée à une classe très favorisée) qui vont entrer en rupture total avec des quartiers regroupant des populations pauvres, souvent des minorités issues de l’immigration, dans des grands ensembles, des « barres » comme on les appelle. Massivement répandues en France dans les banlieues, construite pour régler rapidement un problème de pénurie de logement sociaux, ces HLM (Habitation à Loyer Modéré) se trouvent dans beaucoup de villes de France. On peut citer la Cité des 4000 à la Courneuve, ou encore Les Minguettes, à Vénissieux.  Mais en dehors des écarts entre deux secteurs, reste un problème qui pensait être éradiqué par les villes, mais qui est bel et bien encore présent : les bidons-villes. Le droit au logement est en vigueur en France, et pourtant de nombreuses personnes ne sont pas logées, ou logent dans des conditions insalubres. La paupérisation de certains quartiers amène la création de bidonville. Ainsi, le plus connu est celui de Dharavi en Inde : au cœur de Mumbai, 3km2, 800.000 habitants, une véritable ville dans la ville. La hausse du logement dans plusieurs pays (notamment en France) touche particulièrement les plus démunis. Des pénuries de logement frappent régulièrement, avec des flux de migrants et des sans domiciles fixes qui se retrouvent dans la misère la plus totale. Selon un rapport récent de la fondation Abbé Pierre, il y aurait environ 4 millions de personnes sans-abri ou mal logées et 12 millions de personnes touchés par la crise du logement en France. Ces chiffres affolants mettent en valeur un problème évident : le manque de moyen de financiers des villes. A l’heure ou celles-ci on besoin de ressources monétaires pour parer à la crise du logement ou des migrants, les difficultés sont de plus en plus grandes : les collectivités locales manquent de plus en plus de moyens de financement pour leurs projets.

Une des grandes préoccupations de notre époque est la question de l’environnement. En temps qu’ensemble regroupant des masses de consommateurs et d’industriels, la ville est une des première source de pollution en tous genres. On pourrait même dire que le milieu urbain est le siège des pollutions. On peut parler tout d’abord des pollutions de l’air engendrées par de nombreux acteurs : la voiture, les émissions des usines, la chaleur qui émane du milieu de la ville…l’air urbain se retrouve vite saturé. La ville de Pékin est toujours cachée sous un épais nuage de pollution causé par le trafic routier, l’exploitation industrielle. De nombreuses villes demandent aux habitants de se munir de voitures non-polluantes, mais elles restent un investissement trop grand pour une grande majorité des ménages. La pollution sonore est également un des problèmes typiques de la ville : occasionné par le voisinage ou par des établissements accueillant beaucoup de publics, ces pollutions augmentent considérablement le stress des citadins. Selon une étude, la pollution sonore ferait 10.000 victimes par an. Ce stress fatal touche particulièrement dans des villes comme Naples, réputée très bruyante en Europe. Une pollution plus rare mais qui reste très ennuyante en ville est la pollution olfactive, causée par l’entassement des déchets. Dans un espace ou tous le monde entrepose ses poubelles, la mauvaise récolte de celles-ci par la municipalité entraine très vite des odeurs nauséabondes. Ainsi, la ville de Naples en Italie avait été victime d’une grève des éboueurs, ce qui causa des désagréments olfactifs pendant plusieurs jours. Ces problèmes qu’on retrouve en ville sont des facteurs qui mènent les citadins à fuir vers la campagne, ce que l’on constate depuis plusieurs années déjà dans l’hémisphère nord : c’est l’exode rural. La croissance des villes à ralenti au nord et stagne, mais elle n’en est pas encore au point de régresser.

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