Les relations entre la mondialisation et la Corse

Quelles sont les relations entre la mondialisation et la Corse ?

Au 19ème et 20ème siècle, la Corse française n’a pas connu de révolution industrielle. Elle a subi une désertification, avec une forte émigration. Une île sous-développée, quasi-abandonnée, repliée sur elle-même quelque part en Méditerranée entre la France et l’Italie, rencontre brutalement le monde moderne et subit les assauts de la francisation et de la mondialisation. Sous le choc, les fondements de cette société traditionnelle, ses valeurs s’effondrent et les conséquences sont désastreuses au plan économique, social et culturel.

L’insularité, l’isolement rendent la crise plus importante.

Dans les années 60-70, l’évolution de l’île, est programmée à partir d’une politique d’aménagement, décidé par l’État et l’Europe, ce qui influence sur le développement et les rapports sociaux insulaires.

Du coté agricole, il connaît d’énormes bouleversements avec la construction d’immenses propriétés pratiquant une monoculture intensive. Tout cela grâce à l’apport de capitaux venant de l’extérieurs et de techniques performantes.

Une politique touristique excessive incite les touristes à venir dépenser leur argent dans des clubs et des structures établis sur les côtes.

Cependant ce développement agricole et touristique « radical », meme s’il sort l’ile de sa stagnation, se réalise sans le consentement de ses habitants ni à leur profit. C’est contraire aux méthodes de cultures ou des pratiques touristiques locales existantes. Ce développement s’effectue à l’écart d’elles et des non-Corses, à part quelques privilégiés qui en sont majoritairement les bénéficiaires, ne laissant aux locaux qu’une petite partie et des emplois subalternes. Avec l’invasion touristique, la Corse se métamorphose sans les Corses. Ils parlent de colonisation démographique, économique et culturelle.

Ce qui était accepté, par les Corses, comme un moindre mal, dans la mesure où ils conservaient leurs attaches au pays, désormais ils le refusent et revendiquent le droit de vivre et de travailler en rentrant chez eux. Cette revendication se traduit par l’affirmation de leur spécificité culturelle, de leur identité.

La Corse comprend qu’elle perd son identité culturelle. Peu à peu disparaît ce qui constituait la mémoire collective de son peuple et les villages, de ses traditions et de ses valeurs. Avec la disparition des anciens, les repères et les valeurs de la société traditionnelle se stagne. Les plus jeunes ne suivent plus les règles qu’ils ne connaissent plus et vive à l’heure de la francisation, de la mondialisation d’autres valeurs, en fait de l’américanisation. L’art de vivre évolue, de nouveaux venus s’installent avec d’autres façon de vivre et d’appréhender les choses.

Les Corses perdent leur spécificité culturelle, d’où un sentiment de révolte et l’affirmation de cette culture par la revendication d’une « identité corse » à préserver.

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