Le Protectionnisme

Protectionnisme

Le protectionnisme fait référence aux politiques gouvernementales qui protègent la production nationale (et les producteurs) de la concurrence étrangère. Par exemple, un tarif canadien de 15% sur une automobile qui coûte 5 000 $ dans un pays étranger signifie qu'une taxe (droit de douane) de 750 $ sera prélevée sur la voiture lorsqu'elle est importée au Canada. Le prix canadien sera de 5 750 $, et les producteurs canadiens de véhicules similaires qui peuvent fonctionner de manière rentable à un prix de 5 750 $, mais pas 5 000 $, pourront concurrencer les importations sur le marché canadien. Les producteurs qui dépendent de la protection ne peuvent normalement pas exporter, car leurs coûts sont supérieurs aux prix mondiaux et dépendent donc presque entièrement du marché intérieur. (L'effet de l'Accord canado-américain sur les produits automobiles de 1965 est que les automobiles produites au Canada peuvent être exportées aux États-Unis, bien que le prix au Canada soit plus élevé.)

L'analyse économique montre que les pertes économiques d'un tarif dépassent ses avantages. Théoriquement, un tarif est un gaspillage parce qu'il conduit à remplacer la production domestique à coût élevé par des importations à moindre coût; si les tarifs étaient abrogés, la main-d'oeuvre et le capital des industries protégées se déplaceraient vers d'autres emplois, dans le pays ou à l'étranger, et chacun, dans son rôle de consommateur, gagnerait à des prix plus bas. Les propriétaires devant modifier l'emploi de leurs ressources subiraient des pertes: les propriétaires fonciers et les actionnaires des industries contractantes perdraient plus en tant que propriétaires qu'ils n'en gagneraient en tant que consommateurs; les travailleurs spécialisés des industries contractantes seraient probablement confrontés à un recyclage ou à des emplois moins bien rémunérés; et d'autres assumeraient les coûts «transitoires» de la réorganisation de leur vie économique. Il est probable que les nombreux gagnants nets gagneraient chacun un montant relativement faible, tandis que les relativement peu perdants nets subiraient des pertes assez lourdes. Néanmoins, en principe, il devrait être possible pour un gouvernement d'indemniser les perdants et de produire encore un « profit » social net en abrogeant les tarifs.

Bien que les colonies britanniques d'Amérique du Nord aient compté sur des tarifs relativement bas sur des produits spécifiques pour les revenus du gouvernement, le premier système canadien cohérent de protection a été établi bien après la Confédération. Sir John A. Macdonald a remporté l'élection générale de 1878 en grande partie grâce à la politique nationale, une politique de nationalisme économique conçue pour protéger les entreprises canadiennes contre la concurrence des entreprises américaines à moindre coût. Depuis lors, bien que les élections générales de 1911 aient été contestées sur la question du libre-échange avec les États-Unis (voir réciprocité), le protectionnisme, sous une forme ou une autre, a toujours fait partie des relations économiques internationales du Canada. Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada a signé un accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui obligeait

...