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Protectionnisme

Dissertation : Protectionnisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2013  •  Dissertation  •  2 661 Mots (11 Pages)  •  1 469 Vues

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Le protectionnismle aujourd’hui : une nécessité ?

La question du libre-échange et du protectionnisme s’inscrit dans une problématique de la concurrence entre les nations. Les conditions de productivité y sont différentes en raison de l’histoire économique et des inégalités de développement. Néanmoins, c’est bien dans l’écart qu’il peut y avoir entre les inégalités de productivité entre deux pays et les différences de prix que se joue l’effet de concurrence.

En France aujourd’hui, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à pôle emploi a augmenté de 4,3% en un an, et cette dégradation risque de continuer à s’aggraver avec une prévision de 4,3millions de chômeurs en 2012 selon l’Unedic.

Aujourd’hui, l’ampleur et la profondeur de la crise ont réactivé le débat sur le protectionnisme, débat sensible si l’on en juge par la virulence des défenseurs du libre-échange, transformé en fétiche. En effet, pour les économistes prônant le libre-échange, seule une ouverture totale des économies permet d’assurer le développement des pays et une meilleure allocation des ressources. Entre le dynamisme de l’appareil productif entrainé par l’importation de biens d’équipements et l’obligation d’innovations et de rationalisation des méthodes de productions induite par les exportations, l’internationalisation des échanges semblent indispensable au bon fonctionnement des économies. De plus, la mondialisation n’est pas vraiment coupable de tous les maux desquels on l’accuse : Rosanvallon à ce propos souligne que la crise contemporaine serait due à des facteurs externes qui sont la crise de financement, de légitimité et d’efficacité non imputables à l’ouverture extérieure. Pourtant, actuellement, ne serait-il pas plus judicieux pour les Etats de pratiquer des mesures protectionnistes pour protéger leur marché intérieur et les salaires de leur population ? En effet, au-delà de la crise, la déflation salariale est en partie causée par les politiques de déflation compétitive menées en Chine, poussant à la baisse des salaires dans les pays développés. L’ouverture des économies par la nouvelle organisation du travail qu’elle entraine va être responsable de l’aggravation des phénomènes de précarisation et de désaffiliation. Le protectionnisme, visant à protéger la production d’un pays contre la concurrence étrangère notamment à l’aide de droits douane et de contingentements, représenterait donc une nécessité face aux incapacités du système actuel à gérer la crise. Mais si dans certaines conditions le protectionnisme est utile, n’est-il pas dangereux et facteur d’exclusion aujourd’hui ? Il semblerait qu’une distinction entre une approche sociale du débat, puis une approche économique doivent se faire pour voir si un retour au protectionnisme est bien fondé, avant de se demander si le protectionnisme n’est pas en réalité toujours présent sous différentes formes.

Les délocalisations sont perçues comme un des aspects les plus directement menaçants de la mondialisation : une menace immédiate et concrète pour les salariés des pays du Nord que les entreprises multinationales mettent en concurrence avec la main-d’œuvre bon marché des pays du Sud. Quelle est l'ampleur de cette menace et comment y faire face ? Comment sortir du piège qui tend à faire des salariés des différents pays des adversaires ? Les délocalisations constituent une vraie menace car se met en place une concurrence des modèles sociaux de plus en plus étendue. En raison de la nouvelle division du travail, cela ne concerne plus seulement des secteurs comme le textile, où le coût du travail représente la variable principale, mais également des services pointus, de recherche, de hautes technologies. Il existe désormais des pays qui offrent à la fois les bas salaires et la matière grise. Les emplois peu qualifiés dans les pays du Nord vont donc connaitre une forte baisse laissant place à un fort chômage structurel.

Face au libre-échange entraînant un double effet dépressif, direct sur les salaires, et indirect à travers la concurrence fiscale qu’il rend possible, le protectionnisme pourrait représenter une solution aujourd’hui. En effet, pour préserver l’emploi, les gouvernements des pays dont les entreprises sont soumises directement à la concurrence de la production à bas coûts et à faible protection sociale tentent de préserver le niveau des profits sur leur territoire (éviter les délocalisations) en transférant les cotisations sociales des entreprises vers les salariés. A la pression sur les salaires vient donc s’ajouter une fiscalité plus injuste et une réduction des prestations sociales (le salaire indirect). Cela contribue à peser sur le revenu de la majorité des ménages, qui ne peuvent maintenir leur niveau de consommation que par un recours croissant à l’endettement, au moment même où leurs ressources financières deviennent plus fragiles. Il semblerait donc que le libre-échange, du fait d’une concurrence accrue entre les pays qu’il entraine, exacerbe les inégalités.

Les causes des pertes d’emplois dans les pays du Nord sont, le plus souvent internes et spécifiquement nationales. Sans aller jusqu’à la fermeture, de nombreuses entreprises ont dû procéder à des réductions d’effectifs dans le but d’adapter leurs capacités de production aux conditions du marché. L’évolution de la demande nationale, la politique économique, la dynamique de l’investissement intérieur ou celle de la rentabilité des entreprises s’avèrent plus décisifs que les IDE pour comprendre les problèmes d’emplois. Il semblerait donc qu’on ne peut impute à l’ouverture des marchés le problème d’emplois dans les pays du Nord ces dernières années. Une enquête du NBER (National Bureau of Economic Research) montre que les investissements des firmes américaines entre (82 et 92) ont été plus créateurs que destructeurs d’emploi au niveau des PD. Enfin, les créations d’emploi dans les pays du Tiers-monde constituent une conséquence normale de leur développement économique. Compte tenu des niveaux de productivité largement inférieurs en moyenne à ceux des PD, cette croissance a été intensive en emplois (labour intensive). Selon Jagdish Bhagwati, dans Defense of Globalization en 2004, les EU n’ont pas à redouter, du moins dans l’immédiat, des pertes d’emplois qualifiés massives au profit de pays comme l’Inde et la Chine car ces deux pays n’ont encore qu’un faible taux de scolarisation dans les études supérieures. Enfin J.Bhagwati rappelle que 70% des emplois de services aux EU supposent une relation de proximité entre le producteur et l’utilisateur et ne sont pas susceptibles d’être

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