LES CONSÉQUENCES DE LA MONDIALISATION
Commentaire d'oeuvre : LES CONSÉQUENCES DE LA MONDIALISATION. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aicha44 • 17 Mars 2014 • Commentaire d'oeuvre • 1 559 Mots (7 Pages) • 1 088 Vues
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17 mars 2014
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DEUXIÈME PARTIE :
LES CONSÉQUENCES DE LA MONDIALISATION
DES ÉCHANGES SUR L'ENVIRONNEMENTLa mondialisation fait l'objet de vives critiques, fondées sur des considérations sociales, politiques, culturelles ou environnementales. Les critiques adressées à la mondialisation dans ses relations avec l'environnement se résument, lorsqu'on les synthétise, à deux assertions principales.
Premièrement, la mondialisation aurait pour effet de donner un avantage compétitif aux pays les moins rigoureux en matière d'environnement, ce qui aurait pour effet de conduire, soit à des délocalisations d'entreprises industrielles, soit à un recul des normes environnementales dans les pays développés.
Deuxièmement, l'ouverture économique, en stimulant la croissance, conduirait à une aggravation insoutenable des émissions de polluants et des pressions sur le milieu naturel.
Ces deux thèses sont parfois présentées par les opposants à la mondialisation comme des évidences qui n'auraient même pas besoin d'être discutées. En réalité, les données disponibles, qui ne sont pas toujours simples à interpréter ni univoques, amènent à un jugement beaucoup plus nuancé sur l'impact de la mondialisation sur l'environnement. La mondialisation exerce à la fois des effets positifs et négatifs sur l'environnement, et c'est son effet net qu'il convient d'essayer de dégager.
Depuis l'étude de Grossman et Krueger23) relative à l'impact de l'ALENA sur l'environnement, il est devenu habituel de distinguer trois effets de la mondialisation sur l'environnement : un effet de composition, un effet d'échelle et un effet technique.
est lié à la spécialisation internationale induite par le commerce : des pays qui, auparavant, produisaient un large éventail de marchandises pour répondre à la demande locale se spécialisent dans une partie de ces productions et importent les autres. La spécialisation internationale conduit, en principe, à une utilisation optimale des facteurs de production, y compris des ressources naturelles, ce qui devrait être favorable à l'environnement. En pratique, toutefois, elle ne garantit pas nécessairement un usage plus économe des ressources naturelles, dans la mesure où le coût de ces ressources n'est pas toujours internalisé dans les prix, comme l'a montré la discussion sur les biens publics environnementaux. En d'autres termes, les entreprises ne se soucient pas d'économiser des ressources dont l'usage est gratuit.
Dans ces conditions, il est difficile de prévoir l'impact de la spécialisation internationale sur l'environnement. Grossman et Krueger nous invitent à distinguer deux scénarios. Dans le premier scénario, on admet que la spécialisation est fondée sur les dotations en facteurs de production traditionnels ; l'effet de composition sera alors favorable à l'environnement si les activités polluantes se localisent davantage dans les pays où les normes environnementales sont strictes, et sera défavorable dans le cas contraire. Dans le second scénario, on retient l'hypothèse suivant laquelle la spécialisation est fondée sur les différences de législation environnementale : dans ce cas, les activités les plus polluantes se localiseront toujours dans les pays les moins exigeants en matière d'environnement (qui bénéficient d'un avantage comparatif) et le bilan pour l'environnement global sera négatif.
Pour évaluer l'impact de la mondialisation sur l'environnement, il est donc essentiel d'apprécier si les différences de réglementations environnementales offrent effectivement un avantage comparatif à certains Etats, et si la mondialisation s'accompagne de délocalisations massives d'industries polluantes. C'est à ces questions que le premier chapitre de cette deuxième s'efforcera de répondre.
renvoie, quant à lui, à l'impact de l'augmentation de la production sur l'environnement. Implicitement, Grossman et Krueger considèrent que l'ouverture aux échanges favorise la croissance. Pour un état des techniques donné, l'augmentation de la production s'accompagne d'un accroissement des émissions de polluants et des prélèvements sur le milieu naturel, ce qui est défavorable à l'environnement.
Cela dit, vient contrebalancer l'effet d'échelle : la libéralisation, en ouvrant les pays en développement aux investissements, peut conduire à un transfert de technologies plus modernes et plus propres vers ceux-ci ; et, surtout, la libéralisation, entraînant une augmentation des revenus, amène les citoyens à se montrer plus exigeants sur la qualité de l'environnement et à exiger des normes plus strictes.
Apprécier l'impact de la croissance sur l'environnement suppose donc de déterminer lequel de ces deux effets l'emporte. Votre rapporteur tentera d'apporter une réponse à cette question dans un second chapitre.
I. LA MONDIALISATION DONNE-T-ELLE UN AVANTAGE COMPÉTITIF AUX PAYS LES MOINS EXIGEANTS EN MATIÈRE D'ENVIRONNEMENT ?Certaines analyses théoriques font redouter que la mondialisation ne soit la cause d'importantes délocalisations industrielles, et n'entrave les politiques environnementales nationales. Les données empiriques disponibles, quoique souvent trop éparses, conduisent à relativiser quelque peu cette menace. De multiples éléments contredisent l'hypothèse selon laquelle les entreprises multinationales accorderaient une grande importance dans leurs choix de localisation aux différences de réglementations environnementales.
A. LE RISQUE DU « DUMPING ENVIRONNEMENTAL »Depuis une trentaine d'années, c'est-à-dire
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