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Fiche Christian Grataloup Géohistoire de la mondialisation

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Par   •  27 Septembre 2017  •  Fiche de lecture  •  3 025 Mots (13 Pages)  •  1 661 Vues

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Christian GRATALOUP – Géohistoire de la mondialisation

Il ne faut jamais oublier que le niveau géographique mondial n’existe qu’en interraction avec les niveaux plus locaux, et ne se réduit pas à la somme des sociétés. Elles peuvent le contenir, voire le menacer, comme ce fus le cas durant une grande partie du 20e s.

Avec le rétrécissement considérable du monde depuis le début d 20e s aves l’ubiquité d’internet, on pourrait considérer comme quasi achevée l’écriture de l’histoire de la mondialisation. Mais ce serait se contenter d’une vision évolutionniste monolinéaire, celle d’une dynamique inévitable, nous acheminant vers une société mondiale. La montée des communautarismes à la fin du 20e met en cause la forme pris par l’universalisme et met en danger le niveau mondial lui-même. Pas un fait nouveau : nationalismes de l’Europe du 19e s, puis ceux des décolonisations ont été des mouvements identitaires profonds en rapport dialectiques avec la mondialisation.
Mondialisation est un processus réversible, et le 20
e s nous le montre bien. De 1914 à 1989 la tonalité générale est bien à la résistance au mouvement profond de mondialisation.

Chapitre 8 : « Le court XXème siècle » : la mondialisation est réversible

Titre du chapitre : grand historien britannique Eric J. Hobsawn dans « Histoire du court XXe siècle », sous tire du 4e volume L’âge des extrêmes, où il oppose le « long 19e » au court 20e suivant.

  • Mondialisation a progressé rapidement au 19e s sans bcp de résistance mais connait au 20e s une dynamique bcp plus ambigüe : contradiction entre une ouverture économique et fermeture identitaire.
  • On peut interpréter la période qui s’ouvre en 1914 et s’achève avec la chute de l’Union Soviétique comme conséquence de ces contradictions et une leçon ambiguë pour le 21es.

●Notion de siècle comme découpage conceptuel est un concept pauvre : cf historien Daniel Milo qui l’a montré avec une amussante hypothèse contrefactuelle : en supposant l’an 1 débutant à la mort du Christ et non à sa naissance.

→Il peut paraître paradoxal que l’Europe du début du XXe s présente deux caractères profondément contradictoires : le libéralisme économique le plus général qui ait jamais existé, moteur de la « première mondialisation » et une marqueterie de nationalismes si virulents qu’ils peuvent maintenir pendant de nombreuses années des millions d’hommes dans l’enfer des tranchées. Ce paradoxe n’est qu’apparent et on a à la fois les 2 phases du même processus.

→Tendance générale à l’accentuation des échanges internationaux s’était bcp accélérée depuis le 18e s, c’est d’ailleurs pour qualifier le commerce extérieur que Jeremy Bentham invente en 1780 le terme « international »

  • Taux d’ouverture des échanges en 1913 est supérieur pour les pays industrialisés que celui de 1980 : c’est pourquoi on considère souvent que l’ouverture internationale, la mondialisation économique, n’a vraiment été retrouvée qu’à la fin du 20es.
  • Guerre froide : par les projets idéologies proclamés= affrontement de 2 mondialisations possibles. Mais avec l’équilibre nucléaire, la GF a bloqué toute perspective d’affrontement global.
  • Fin d’un monde en 1989-91 avec la chute du mur de Berlin et la crise finale de l’URSS. Et à peu près au même moment : guerre des étoiles et rupture avec le maoïsme. L’itinéraire chinois d’une intégration au monde débute avec la mort du grand timonier en 1976 : nom paradoxal d’« économie socialiste de marché »
  • L’URSS est demeurée nettement russe : les pays d’Europe de l’Est, pourtant membres du COMECON et du pacte de Varsovie sont séparés de l’URSS par un second rideau de fer. La Russie soviétique tente jusqu’au bout de rester un monde à part, un anti-monde capitaliste. La Chine de Mao Zedong suit un chemin séparé à partir de 1960 et la rupture est consommée à partir de 1964 comme la Yougoslavie de Tito l’avait fait dès 1948.
  • La révolution socialiste a rêvé d’abolir le capitalisme mais les « socialismes réels » du 20e s ont été moins mondiaux que le capitalisme réel au point que le capitalisme est associé à la fin des années 90 à la Mondialisation.
    A la différence de la révolution qui devait à terme créer un niveau mondial résolvant le pb des nationalités,
    la mondialisation qui triomphe est essentiellement économique : c’est plutôt le sentiment de perte d’autonomie économique qui avive les sentiments nationaux
  • Fin de l’alternative entre monde capitaliste/ socialiste= dimension géopolitique de la mondialisation. C’est d’ailleurs à ce moment que le terme s’impose comme mot clef pour rendre compte de l’histoire en cours.
  • Le tournant des années 70 est vécu comme une crise mais uniquement par les sociétés occidentales, qui découvrent qu’elles ne sont plus les seules gagnantes (on aurait surpris la Chine en plein décollage à parler de crise)

→Il faut attendre la fin de la guerre froide pour parler à nouveau de mondialisation, mais le monde a continué à se rétrécir avec l’accélération des progrès : les conflits devenus industriels eurent ce résultat paradoxal de considérablement doper la recherche et le développement de tout ce qui pouvait aider à la victoire. Ex : innovations récentes au début de la 1GM comme l’automobile et l’avion sont devenus par la suite des moyens de déplacements fiables et massifs. 2GM : radar, nylon, pénicilline, avion à réaction. Mais surtout l’énergie nucléaire : qui change profondément la géopolitique en rendant impossible le retour d’une guerre mondiale.

→L’histoire sans fin : Fukuyama pensait qu’avec l’effacement de l’Union soviétique et le glissement de la Chine vers l’économie de marché les contradictions les + radicales avaient disparues. C’était sans compter les multiples formes d’identités génératrices d’autres conflits.
Le court 20e s a montré que rien n’est irréversible dans la mondialisation qui avait pourtant pu sembler définitivement établie en 1913.


Chapitre 9 Un système spatial restreint par sa logique même

→ « Délocalisation » : terme qui avoue son point de vue local par rapport au processus plus global.
On peut caricaturer le Monde comme un système à 2 niveaux :
-un niveau supérieur englobant
l’ensemble de l’humanité mais essentiellement dans sa dimension économique
-
et un puzzle de sociétés avec des identités plus ou moins fortes et de natures différentes

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