Doit-on protéger la concurrence ?
Dissertation : Doit-on protéger la concurrence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Xelano • 28 Février 2019 • Dissertation • 1 828 Mots (8 Pages) • 577 Vues
DISSERTATION :
DOIT-ON PROTÉGER LA CONCURRENCE ?
La notion de concurrence peut avoir plusieurs sens. La concurrence peut tout d’abord, au sens courant, désigner une compétition ou une confrontation entre plusieurs vendeurs ou plusieurs acheteurs d’un même produit. Puis, au sens économique, la concurrence correspond à une structure de marché où les vendeurs et les acheteurs sont suffisamment nombreux pour qu’aucun ne puisse exercer une influence sur le prix du marché en question.
C’est en 1890, aux États-Unis, qu’apparait la notion de protection de la concurrence à travers une politique de la concurrence nommée « Sherman Act » ayant pour objectif de limiter les pratiques anticoncurrentielles des entreprises pour protéger les consommateurs. Sur cette même lancée, il existe aussi le Traité de Rome datant de 1957 qui est censé faire la promotion du marché unique et favoriser la concurrence dans la zone économique.
Ce qui nous amène à nous poser la question suivante : Est-ce que réhabiliter la concurrence permet d’obtenir une plus grande efficacité économique et sociale ?
Dans un premier temps, nous montrerons que l’État doit intervenir sur le marché pour maximiser le bien-être des consommateurs, puis, dans un second temps nous pourrons voir pourquoi l’État limite ses interventions dans le cadre de la politique de la concurrence.
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- Oui, on doit protéger la concurrence au nom des consommateurs.
- La concurrence pure et parfaite
Une des formes théoriques de marchés sur laquelle on doit se référer est le modèle de la concurrence pure et parfaite, fondement de la théorie néoclassique au XIXème siècle avec plusieurs hypothèses telles que :
- L’atomicité du marché représentant le grand nombre d’agents qui ne disposent pas de pouvoir sur le marché (sur l’offre et la demande globale).
- L’homogénéité du produit, c’est-à-dire que des produits identiques ou homogènes amènent l’acheteur potentiel à être guidé uniquement par le prix.
- La libre entrée ou sorite est primordiale sur le marché, elle est sans coûts ni délais.
- La transparence du marché est requise, elle correspond à l’accès illimité sur les caractéristiques des produits, et cela gratuitement.
Les objectifs étant la maximisation de la satisfaction du consommateur. On a ici, une situation Pareto optimale, c’est-à-dire que l’on ne peut pas améliorer la satisfaction d’un individu sans détériorer celle d’au moins un autre.
En concurrence pure et parfaite, le marché va produire un bien avec le coût le plus faible (production efficiente) et donc on aura plus de quantité, ce qui entraine une hausse du pouvoir d’achat des ménages.
- L’efficacité concurrentielle
De plus, dans un marché concurrentiel (où les entreprises sont preneuses de prix), pour maximiser leur profit, les entreprises vont produire en fonction du coût donné, une quantité telle que le prix proposé sur le marché est égal au coût marginal de la production de cette quantité. La concurrence permet donc de produire plus avec un coût le plus faible possible.
Mais aussi, la concurrence est une incitation à l’innovation et au progrès technique, car elle va permettre la baisse des coûts pour un profit plus élevé, avec de nouveaux produits pour répondre à la demande des consommateurs. Cette incitation va pousser les entreprises à être dans des situations de monopoles (qui ne seront que transitoires, avec une dynamique vertueuse). Pour se distinguer, les entreprises vont aussi être plus attentives aux attentes des clients et peuvent améliorer la qualité des biens et services proposés. L’efficacité du marché est donc l’efficacité concurrentielle.
C’est le cas par exemple de pôle emploi qui était un monopole. Dans le but de rendre plus compétitive l’entreprise, l’État a décidé le 29 novembre 2013 d’ouvrir le marché de la recherche d’emploi à d’autres entreprises favorisant ainsi la qualité des services et la compétitivité, dont le but était de proposer de meilleurs servies pour les personnes en recherche d’emploi.
- Les barrières à l’entrée, l’entente, l’abus de position dominante
Dans les années 70 l’école de Harvard a une « approches structuraliste » de la concurrence : le nombre d’entreprise influence le pouvoir de marché. Il faut combattre les barrières à l’entrée sur le marché et les ententes, sinon les positions dominantes vont devenir durables. Ces positions dominantes vont accroître le pouvoir de l’entreprise sur le marché, c’est-à-dire, sa capacité à imposer un prix supérieur à un prix concurrentiel.
Il faut donc lutter contre les phénomènes de concentrations, car la définition même d’une concentration est : le regroupement d’entreprises dans le but de restreindre la concurrence par acquisition ou fusion, avec des risques d’abus de position dominante.
La position dominante n’est pas illégale, c’est l’abus de position dominante qui l’est. L’abus de position dominante correspond à une entreprise dominante sur un marché qui profite de cette situation pour imposer des conditions de vente déloyale telles que des prix abusifs, des accords exclusifs, une dissuasion d’entrée des concurrents, des primes de fidélité visant à détourner les fournisseurs de ses concurrents. Cet abus est sanctionné par la Commission européenne. Donc la concurrence va permettre d’avoir un prix inférieur qu’en situation de monopole.
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