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La radicalisation

Étude de cas : La radicalisation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2017  •  Étude de cas  •  1 317 Mots (6 Pages)  •  1 208 Vues

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  1. Quels sont les comportements observables d'un jeune en voie de radicalisation?

        Après avoir visionné ce débat sur le processus de radicalisation de ces jeunes français qui partent au Jihad, qui existe depuis bon nombre d'années mais dans une proportion visiblement moindre, il me semble bon et sain, dans un premier temps, de pouvoir mettre des mots sur ce concept qui est au cœur des débats, provoque l'émoi et une déstabilisation internationale et peut être par ricochets ou simple effet papillon, être utilisé à tord ou à travers.

Au sens de la menace terroriste jihadiste, la radicalisation désigne le processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d'action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l'ordre global établi sur le plan politique, social ou culturel ». La violence étant un terme à distinguer indubitablement dans cette notion de radicalisme fondamentaliste, dans la mesure où elle permet de faire la distinction avec les  groupes islamistes de courants radicaux, qui eux n'en font pas usage, bien qu'ils aient pu être accusés de « passerelle » pour servir le jihadisme.

Explosant de façon démultipliée sur le territoire français depuis les terribles attentats survenus ces dernières années, ce phénomène de radicalisation a muté, a pris des formes plus pernicieuses et subtiles pour parvenir à embrigader, une partie de la population sujette à un « flou personnel » propre au processus normal de développement de la personne : les jeunes.

S'il n'y a pas un modèle type de radicalisation ou de logiques dans le schéma d'embrigadement, il n'y a pas non plus de profils sociaux ou religieux identiques définis. En effet ces êtres en devenir, en proie à une période de questionnements, de recomposition de leur univers psychique, dans une quête identitaire faîte de négociations au niveau de leurs représentation et de négation de l'héritage familial et sociétal, constituent un des objectifs nouveaux de ceux qu'on appelle les « rabatteurs », de par leur fragilité psychologique, leur manque de reconnaissance sociale, professionnelle, leur sentiment d'injustice, leur perte de repères sociaux...

Dans le jargon autour de ce concept, on parle de « signes de radicalisation », ces indices, ces comportements qui sont censés alerter sur la mise en œuvre du processus.

On décèle à ce titre, 4 étapes dans le processus d’embrigadement qui se fait de plus en plus « éclair », notamment avec l'entrée dans l'ère du 2.0.

  1. Cela commence par une rupture relationnelle : l'aspirant ne fréquente pas ou plus ses amis. Il y a une phase de rejet de la vie en collectivité, de réclusion, où le jeune se repli sur lui-même, passe plus de temps sur internet (contact virtuel jusqu'à la rencontre physique), va commencer à adopter des comportements dichotomiques (ne plus manger de porc et continuer à s'habiller à « l'occidentale », un discours anti-social, virulent voire violent envers les valeurs et pratiques de la société occidentale.
  2. Ensuite, il y a généralement une chute des résultats scolaires. L’école n’est plus une institution reconnue. Le jeune va contester de plus les enseignements, l'autorité éducative, multiplier les absences jusqu'à une déscolarisation subite.
  3. Il y a enfin la rupture familiale qui précède la dernière étape où le jeune va limiter les interactions, la communication avec les proches (mutisme), multiplier les tensions et conflits avec les figures parentales
  4. Le départ.

Toutefois, certains adolescents camouflent tout, si bien qu’il est impossible pour les parents de se rendre compte de quoi que ce soit. On peut aussi penser que les recruteurs ont un temps d’avance et connaissent les critères pour détecter la radicalisation et avertissent ainsi les aspirants pour qu’ils restent impassibles. 

  1. Selon vous au cours de votre carrière de travailleur (se) social(le), quelles sont les structures ou services où pourriez-vous être confrontés à cette problématique?

Au vu de ma connaissance actuelle des dispositifs du travail social et en sus de celui prévu dans le cadre de la « dé-radicalisation », tout récemment mis en place par les pouvoirs publics et encore à l'étape expérimentale, je pense que la problématique de ce phénomène radicaliste doit également se poser aux éducateurs de la PJJ, dans les établissements pénitentiaires comme le soulevait Mme Dounia BOUZAR où beaucoup de personnes incarcérées, athées ou non pratiquantes à la base, se sont faits enrôler par des groupuscules rompus à la pratique de l'embrigadement. L'effet de masse, la promiscuité et le savoir-faire certain de personne charismatique, faisant preuve de leadership, jouant sur le désenchantement et le sentiment d'injustice de ces personnes, jouent sur l'état psychologique fragile à ce moment là des futurs aspirants.
Au delà du monde carcéral, les structures accueillant les réfugiés politiques (on a pu le voir à travers les « failles » lors des dernières grandes migrations de peuples fuyant les conflits armés, les exactions de Daesh dans leur pays), les personnes étrangères, peuvent aussi à mon sens, connaître ce type de problème, de par le sentiment de rejet auquel les personnes peuvent être confrontées pour pouvoir jouir du droit de résidence sur le territoire français et vis à vis desquels la population peut exprimer une crainte liée à l'inconnu.

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