Vignette clinique
Étude de cas : Vignette clinique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Edith01 • 4 Décembre 2018 • Étude de cas • 715 Mots (3 Pages) • 1 578 Vues
VIGNETTE CLINIQUE
Sylvie est intervenante dans une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Dans la nuit du 21 février, Sylvie est de garde à la ressource d’hébergement. À 22h30, elle reçoit l’appel d’un policier qui l’informe qu’il viendra y reconduire Geneviève, une femme de 32 ans.
L’agent de police explique rapidement, au téléphone, la situation à Sylvie : un appel a été logé aux 911 par une voisine qui a recueilli Geneviève chez elle après l’avoir retrouvé en pleurs et recroquevillée sur elle-même en avant de son domicile. La voisine a informé les policiers que ce n’est pas la première fois qu’elle accueille Geneviève chez elle suite aux « explosions » de son conjoint. Elle explique qu’habituellement Geneviève arrive toujours à la convaincre de ne pas appeler les policiers en minimisant la situation et en prétextant qu’elle est aussi responsable que lui du « conflit » et elle retourne auprès de son conjoint après quelques heures. Or, cette fois-ci, de retrouver Geneviève embarrée en dehors de son domicile, sans manteau, en plein hiver choque trop ses valeurs et elle a décidé de contacter les policiers malgré les réserves de Geneviève qui proteste en affirmant : « Il ne m’a même pas frappé! ». Celle-ci a accepté d’être reconduite à la maison d’hébergement car elle craint la réaction de son conjoint qui a reçu la visite des policiers. L’agent avise Sylvie que Geneviève refuse de porter plainte.
En attendant l’arrivée de Geneviève, Sylvie prend son carnet personnel et fait une courte activité d’écriture automatique. Cela lui permet de vivre la colère et la frustration qu’elle ressent face à la situation de Geneviève et des autres femmes qui vivent dans un climat de peur et de violence.
Lors de l’arrivée de Geneviève, cette dernière démontre certaines résistances face à la ressource d’hébergement. Elle entre, mais Sylvie sent que c’est un peu à reculons. Les policiers ayant quitté rapidement, Sylvie l’accueille chaleureusement et l’invite à s’assoir au petit salon. D’une voix douce et rassurante, elle l’informe à l’effet que les coordonnées de la maison d’hébergement sont confidentielles et l’aide qui y est offert est volontaire. Elle lui fait part qu’elle est la bienvenue, que les intervenantes et les autres femmes seront heureuses de pouvoir l’écouter, l’aider et la supporter et ce à son rythme. Sylvie lui nomme : « Tu sais Geneviève, tu n’es pas seule. Ici on s’entraide entre femmes et ce sans jugement.». Geneviève se met à pleurer à chaudes larmes. Sylvie l’accompagne en silence pendant quelques instants. Par la suite, elle normalise les larmes de Geneviève en lui reflétant : « Ces larmes Geneviève, représentent possiblement un mélange de différentes émotions; peur, culpabilité, honte, ambivalence, amour, etc. Nous pourrons t’aider à voir plus clair dans les prochains jours. Pour ce soir, je te propose de ne pas prendre de décision et de ne pas te poser trop de questions sur la suite des choses. As-tu envie de me raconter ce qui s’est passé ce soir? ». Au travers des explications de Geneviève sur sa situation, en plus de lui offrir une écoute active et de lui permettre de ventiler, Sylvie lui pose des questions pour préciser certains aspects de sa situation. Elle l’informe sur le processus de plainte et l’accompagnement que la ressource offre dans ce processus. Toujours en rassurant Geneviève, qu’ici ses choix seront respectés. Elle se permet également de débuter tranquillement un processus de sensibilisation face au phénomène de l’oppression et des inégalités hommes-femmes. En terminant son intervention, Sylvie nomme à Geneviève que si elle prend la décision de poursuivre son séjour à la maison d’hébergement, elle aussi par son vécu et son expérience pourra aider d’autres femmes qui vivent une situation semblable à la sienne. Geneviève lui répond que même si elle voulait rester, elle n’a aucun revenu et n’a aucun emploi. Sylvie lui nomme que demain, elles pourront ensemble faire une demande à la sécurité du revenu afin qu’elle puisse recevoir un revenu minimum le temps qu’elle se remette sur pieds en lui reflétant que cette démarche sera un premier pas vers son indépendance et son autonomie. «Sais-tu Geneviève, je suis fière de toi. Tu as le droit de dire non à la violence! Tu as tous les outils en toi pour t’en sortir et devenir maître de ta vie! ».
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